2 Mesure, aspects et déterminants du bien-être subjectif

Comment mesurer quelque chose d’aussi impalpable que le bien-être ? L’économie du bien-être a pour souci central de ne pas être prescriptive dans ce qu’est le bien-être, c’est-à-dire de ne pas en imposer de définition, mais de mesurer ce que les individus ressentent comme du bien- ou du mal-être. Pour ce faire, le champ a emprunté des outils à la psychologie sociale et quantitative. Ainsi, les meilleures pratiques rassemblées par l’OCDE3 font-elles largement appel au positionnement sur une échelle de 0 à 10 associée au psychologue Hadley Cantril4. Le bien-être subjectif mesuré ici est donc le bien-être ressenti, reposant sur les déclaration des personnes elles-mêmes. Nous verrons dans le chapitre 3 comment ces indicateurs sont croisés avec des métriques objectives dans l’analyse des situations locales.

2.1 Mesurer le bien-être

Si l’économie du bien-être n’est pas normative sur ce qu’est le bien-être, elle n’en distingue pas moins, en s’appuyant sur les travaux de la psychologie, plusieurs dimensions, ou affects, correspondant à des états émotionnels et des processus cognitifs variés. S’il n’existe pas de nomenclature figée de l’ensemble de ces aspects, un socle de quatre dimensions principales constitue l’ossature des travaux et comparaisons internationales, tandis que la richesse des autres dimensions peut être mobilisée en fonction des besoins.

2.1.1 Les quatre grandes dimensions

La plupart des études s’appuient ainsi sur quatre dimensions principales pour caractériser le bien-être subjectif5 :

  1. Dimension évaluative. Elle correspond à une question du type “Que pensez-vous de votre vie en général ?” ou “Par rapport à la pire et la meilleure vie possible pour vous, comment situez-vous votre vie actuelle ?”. Ce type de question demande un effort cognitif, un retour évaluatif sur ce qu’a été notre vie jusqu’ici, comparée à ce qu’elle aurait pu être, en bien ou en mal.
  2. Dimension hédonique. Elle correspond à une question du type “Vous être vous senti heureux hier ?” ou “Combien de fois avez-vous souri hier ?”. Elle repose sur la sensation d’affect positifs. Comme ces affects sont fortement dépendants du moment où on pose la question, celle-ci porte sur une période du passé récent, en général la veille, pour limiter cet effet de cadre. Alternativement, cette dimension est collectée dans le cadre de carnets d’activités, où les participants sont notifiés à plusieurs moment de la journée pour qu’ils renseignent leur activité en cours ainsi que leur état mental.
  3. Dimension eudémonique. Elle correspond une question du type “Avez-vous le sentiment que votre vie a un sens, une valeur ?”. Cette dimension est également réflexive, demandant d’évaluer l’adéquation de la vie menée aux valeurs de la personne.
  4. Dimension souffrance mentale. Elle correspond à des questions du type “Vous êtes-vous senti stressé ou déprimé hier ?”. Ces affects négatifs ne sont pas le miroir des affects positifs. Ils capturent en effet un sentiment d’auto-détermination (agency), de capacité à influer sur sons destin.

À titre d’exemple, je vous propose de déterminer (i) quelle serait la réponse aux quatre questions suivantes et (ii) quelle est à votre avis la réponse moyenne des Français.

  1. Dans l’ensemble, dans quelle mesure êtes-vous satisfait de la vie que vous menez actuellement ? Note de 0 (‘Pas du tout satisfait’) à 10 (‘complètement satisfait’)
  2. Au cours de la journée d’hier, vous-êtes vous senti heureux ? Note de 0 (‘Pas du tout heureux’) à 10 (‘Très heureux’)
  3. Avez-vous le sentiment que ce que vous faites dans votre vie a du sens, de la valeur ? Note de 0 (‘Pas du tout de sens’) à 10 (‘Beaucoup de sens’)
  4. Au cours de la journée d’hier, vous-êtes vous senti déprimé ? Note de 0 (‘Pas du tout déprimé’) à 10 (‘Très déprimé’)

Les figures ci-dessous (2.1, 2.2, 2.3 et 2.4) représentent la distribution des réponses à ces questions sur un échantillon représentatif de 2 000 Français, réalisé en juin 2018 dans le cadre de notre enquête trimestrielle.

Distribution des réponses à la question sur la satisfaction de vie, vague de Juin 2018

Figure 2.1: Distribution des réponses à la question sur la satisfaction de vie, vague de Juin 2018

Distribution des réponses à la question sur la le bonheur, vague de Juin 2018

Figure 2.2: Distribution des réponses à la question sur la le bonheur, vague de Juin 2018

Distribution des réponses à la question sur le sens de la vie, vague de Juin 2018

Figure 2.3: Distribution des réponses à la question sur le sens de la vie, vague de Juin 2018

Distribution des réponses à la question sur la dépression, vague de Juin 2018

Figure 2.4: Distribution des réponses à la question sur la dépression, vague de Juin 2018

Il est probable que vous avez été un peu surpris des résultats, avec des réponses moyennes plus élevées que ce que vous imaginiez. C’est un résultat assez général : dans tous les pays où la double question a été posée, la moyenne des réponses effectives à ces questions est nettement supérieure (dans le sens d’un plus grand niveau de bien-être) à ce que les enquêtés pensent être la réponse moyenne dans leur pays. En d’autres termes : les autres sont en moyenne plus heureux que nous l’imaginons6. Cet effet de surprise démontre un intérêt central de ces métriques : à l’échelle d’une collectivité, nous n’avons pas une bonne appréhension du niveau de bien-être général. La mesure permet ainsi de corriger des représentations erronées, et parfois auto-réalisatrices, pour se concentrer sur les populations les plus clairement en état de mal-être.

2.1.2 Ouvrir l’éventail

Si elles permettent une analyse déjà riche des déterminants du bien-être, ces quatre mesures sont insuffisantes pour une compréhension plus fine des conditions de vie ou pour une action locale ciblée. Afin d’aller plus loin, l’Observatoire du Bien-être du CEPREMAP a mis en place une enquête trimestrielle avec seize questions supplémentaires, qui nous permettent de restituer un tableau de bord de l’état du bien-être en France7.

Moyenne de 0 à 10
Grandes dimensions Mars Juin
Satisfaction de vie ↗* 6,5 6,6
Sens de la vie 7,0 7,1
Bonheur 6,8 6,9
Anxiété et dépression 2,0 2,1
Santé 6,8 6,9
Niveau de vie 6,4 6,5
Comparaison avec les autres Français 6,5 6,6
Perception de l’avenir
Vie future (personnelle) 5,9 6,0
Prochaine génération France 4,2 4,2
Prochaine génération Europe 4,5 4,3
Proches et environnement
Relations avec les proches 8,0 8,1
Gens sur qui compter 7,4 7,7
Sentiment de sécurité 7,1 7,2
Agression ressentie ↘* 1,5 1,7
Travail et temps de vie
Satisfaction au travail 7,0 7,0
Relations de travail 6,9 7,0
Équilibre des temps de vie 5,9 5,9
Temps libre 6,5 6,6
Les flèches indiquent les variations d’un trimestre à l’autre. * Variation significative uniquement pour les hommes

Notre enquête ajoute une question spécifique sur la période de l’histoire dans laquelle les répondants aimeraient vivre, s’ils avaient le choix.

Pour les besoins de notre discussion, ces questions sont autant d’illustrations de la manière dont une enquête peut être conçue en fonction d’objectifs spécifiques. Nous aurons dans la section 3.4 un aperçu des précautions méthodologiques qu’il convient de prendre lorsqu’on construit un questionnaire de ce type.

2.2 Construire l’évaluation de son bien-être

Dans la mesure où le fait même de répondre aux questions requiert un effort de réflexion, il importe, pour manier ces métriques, de connaître les mécanismes qui conditionnent la formation de l’évaluation du bien-être. Parmi ces mécanismes, trois dominent particulièrement.

  • L’effet d’accoutumance
  • L’effet de comparaison
  • L’effet d’aspiration

2.2.1 Effet d’accoutumance

« Tout passe ? » C’est ainsi que Claudia Senik8 présente ce phénomène : pour un grand nombre d’événement de vie, allant de l’augmentation de salaire au divorce, l’effet sur notre bien-être est limité dans le temps. Quelques mois à quelques années suffisent à en effacer l’effet, et à nous ramener à notre niveau de bien-être précédent l’événement. La figure 2.5 illustre ce phénomène à l’aide de données de panel (on suit les mêmes individus dans le temps)9.

Les principaux événements de vie ont un impact limité dans le temps

Figure 2.5: Les principaux événements de vie ont un impact limité dans le temps

Est-ce à dire qu’il est vain de vouloir agir pour le bien-être des gens ? Évidemment non : le contraste entre l’effet de perdre son emploi (Layoff) et le fait de ne pas en retrouver (être au chômage, Unemployement) montre que la lutte contre le chômage de longue durée a des conséquences très nettes sur le bien-être des personnes concernées. Sur ce modèle, la puissance de cet effet, différente selon les événements et déterminants, permet de prioriser l’action publique vers les domaines où elle sera le plus durable.

2.2.2 Effet de comparaison

Suis-je satisfait de ma vie ? La réponse à cette question ne se construit pas dans le vide. Pour y répondre, nous nous comparons aux autres, plus précisément à un groupe de référence. Il peut s’agir de nos proches et relations de travail, ou d’un groupe plus éloigné auquel nous voulons appartenir. De ce fait, au-delà de la satisfaction des besoins essentiels, notre bien-être va dépendre de notre positionnement par rapport à ce groupe, et de l’évolution de cette position10.

Cette tendance humaine est connue depuis longtemps, mais l’économie l’a documentée dans des cas où elle apparaît de manière pure. Ainsi, une équipe11 a tiré parti d’une loi qui obligeait à publier le salaire de tout les fonctionnaires de l’État. La publication avait été faite très discrètement, sur un site dont tout le monde ignorait l’existence. Les chercheurs ont révélé l’existence de ce site à des personnes choisies au hasard dans leur université. Ceux dont le revenu était supérieurs à ceux de leurs pairs ont déclaré une satisfaction vis-à-vis de leur emploi en hausse, et inversement.

Pour l’action publique, cet effet doit informer l’évaluation des dispositifs à deux titres :

  • Si une action publique modifie de groupe de référence d’une personne, par exemple en favorisant l’accès d’étudiants issus de milieux modestes à des formations sélectives, elle va modifier ses aspirations et son univers de comparaison. L’action peut donc avoir un effet négatif à court terme sur le bien-être de ces publics, qu’il convient d’accompagner sur ce plan.
  • L’effet de comparaison négatif va jouer fortement sur les segments de la population qui voient leur situation augmenter moins vite que celui de leur groupe de référence. Ce sentiment d’être laissé pour compte génère une forte frustration

2.2.3 Effet d’aspiration

L’évaluation que nous faisons de notre situation ne dépend pas seulement de notre situation passée et présente, mais aussi de notre avenir : nous acceptons d’autant mieux une passe difficile que nous la pensons temporaire, et nécessaire à l’obtention d’une situation meilleure. Ici encore, nous nous appuyons souvent sur ce qui arrive à notre groupe de référence pour nous faire un avis de notre avenir. Si les personnes qui me ressemblent trouvent un travail bien rémunéré, cela m’incite à penser que j’en trouverai bientôt un moi-même. Cet effet contrebalance en partie l’effet négatif que peut avoir la comparaison avec les autres, tant que la personne peut estimer que ce sera bientôt son tour.

En termes de politiques publiques, l’existence de cet effet fonde les actions visant à mettre en évidence auprès des groupes défavorisés les trajectoires de réussite de personnes issues de ces groupes, et d’insister sur les apports futurs de dispositifs ou de travaux qui causent à court terme des coûts ou des nuisances.

2.3 Déterminants individuels du bien-être subjectif

Ayant ces effets en tête, il est possible de dessiner à grands traits les principaux déterminants observables du bien-être subjectif. Je ne vais pas ici réaliser un panorama complet des déterminants, mais souligner quelques faits stylisés qui peuvent informer l’action publique locale.

L’Âge Il est largement documenté12 que le bien-être suit une courbe en U au cours de la vie. En moyenne, les années du début de la vie active sont les plus heureuses. On subit ensuite une longue descente, jusqu’au milieu de la cinquantaine, où le bien-être moyen atteint son nadir, pour remonter ensuite et connaître un nouveau pic dans la deuxième moitié de la soixantaine. Par voie de conséquence, la pyramide des âges dans un quartier va déterminer en partie les réponses, et l’analyse doit intégrer cet effet d’âge13.

La courbe en U de la satisfaction de vie en fonction de l'âge au Royaume-Uni. Source : Branchflower et Oswald, “The midlife low in human beings”, VOX, 16/09/2017

Figure 2.6: La courbe en U de la satisfaction de vie en fonction de l’âge au Royaume-Uni. Source : Branchflower et Oswald, “The midlife low in human beings”, VOX, 16/09/2017

Le Revenu Les revenus sont un facteur important de satisfaction de vie, particulièrement dans la société française14. Son influence sur d’autres métriques de bien-être, comme le bonheur, est également sensible, mais moins forte une fois les besoins essentiels couverts. Là encore, l’analyse des réponses aux enquêtes doivent intégrer cet effet pour comparer des populations de niveaux de vie hétérogènes. La figure 2.7, tirée d’une des premières notes de l’Observatoire, l’illustre sur un panels d’aspects de la satisfaction15.

Aspects de la satisfaction en fonction de la classe de revenus en France, SRCV 2013

Figure 2.7: Aspects de la satisfaction en fonction de la classe de revenus en France, SRCV 2013

Santé mentale La mauvaise santé mentale est souvent vue comme un élément secondaire du mal-être, comparée a une mauvaise santé physique, le chômage ou la pauvreté. Pourtant, (Clark et al. 2018) montrent qu’une mauvaise santé mentale constitue le principal déterminant du mal-être déclaré (évaluation très faible de la satisfaction de vie ou du bonheur), loin devant les trois autres déterminants cités. Cela en fait une cible prioritaire pour les politiques publiques, avant que la mauvaise santé mentale n’ait elle-même des conséquences sur la capacité à occuper un emploi et sur la santé physique. Les mêmes auteurs ont en outre montré que la santé mentale des mères constituait le principal facteur expliquant le bien-être et l’insertion sociale des enfants.

2.4 Le paradoxe français

Si on ajoute aux éléments de bien-être cités ci-dessus d’autres largement étudiés par la littérature, comme le statut marital, le fait d’avoir des enfants, le contraste rural / urbain, on peut estimer le degré auquel ces déterminants contribuent au bien-être dans un pays ou une communauté. Or, lorsqu’on réalise cet exercice, on découvre que les Français se déclarent en moyenne moins heureux que ce que leur richesse le suggérerait (figure 2.8).

Source : European Social Survey, vagues 1 et 7 pour le bonheur (moyenne pondérée par pays), et World Wealth and Income Database pour le PIB par habitant

Figure 2.8: Source : European Social Survey, vagues 1 et 7 pour le bonheur (moyenne pondérée par pays), et World Wealth and Income Database pour le PIB par habitant

Ce déficit de bonheur, pour reprendre l’expression de Claudia Senik16, se confirme si on neutralise l’effet des principaux déterminants du bien-être que nous avons vus plus haut, afin d’isoler un effet pays. Celui-ci caractérise ainsi l’effet d’ensemble des éléments de la culture et de l’environnement de chaque pays et non mesurés par les variables de contrôle. La figure 2.9 représente ces effets fixes : parmi cette sélection de pays européens, la France a le deuxième effet le plus faible sur le bonheur et sur la satisfaction de vie, devant seulement le Portugal. En d’autres termes, un Français accuse un déficit de trois quarts de points sur sa satisfaction de vie et son bonheur par rapport à un Allemand qui lui serait comparable sous tous les autres rapports (âge, situation, etc.).

Contribution du pays de résidence au bonheur et la satisfaction de vie. Source : Source : European Social Survey, vagues 1 et 7. Les barres représentent la taille de l'effet fixe pays dans une régression linéaire (MCO) contrôlant pour l'âge, le sexe, le statut marital, le statut d'emploi, le décile de revenu, le statut d'immigration et l'année de l'enquête. L'échantillon est de 24 000 individus, et le Portugal est pris comme référence.

Figure 2.9: Contribution du pays de résidence au bonheur et la satisfaction de vie. Source : Source : European Social Survey, vagues 1 et 7. Les barres représentent la taille de l’effet fixe pays dans une régression linéaire (MCO) contrôlant pour l’âge, le sexe, le statut marital, le statut d’emploi, le décile de revenu, le statut d’immigration et l’année de l’enquête. L’échantillon est de 24 000 individus, et le Portugal est pris comme référence.

En caricaturant beaucoup, on pourrait dire qu’un habitant de Kehl déclarera une satisfaction de vie de 0,75 points supérieure à celle d’un habitant de Schiltigheim qui lui serait parfaitement identique.

Les auteurs de (Algan et al. 2018) relient ce paradoxe français à une autre spécificité du pays, qui est le très faible taux de confiance interpersonnelle, constat largement détaillé dans (Algan, Cahuc, and Cohen 2016) et illustré par la figure 2.10. L’existence de ce phénomène doit ainsi informer les politique menées, et mettre en lumière les actions de nature à renforcer la confiance des Français dans les autres, les institutions et leur avenir individuel et collectif.

Figure 2.10: Moyenne des réponses à la question « Sur une échelle de 0 à 10, diriez-vous qu’on peut faire confiance à la plupart des gens », Eurostat, 2013


  1. (OCDE 2013)

  2. (Cantril 1966)

  3. La nomenclature utilisée ci-dessous correspond à la nomenclature de référence dans le domaine, qui comporte un certain nombre de calques de l’anglais. Ainsi, les termes employés pour désigner chaque dimension ont-il un sens qui peut différer de leur sens courant en français.

  4. Des études complémentaires ont montré que ce biais se réduisait avec l’écart entre le répondant et le groupe dont il doit deviner les réponses. Nous sommes ainsi beaucoup plus proches de la vérité quand nous devons évaluer le bien-être de notre famille ou de nos amis que celui de la population en général.

  5. Ce tableau est extrait de la note d’analyse conjoncturelle de l’Observatoire, (Perona 2018)

  6. (Senik 2014)

  7. Le graphique 2.5 est tiré de (Clark et al. 2008).

  8. Des études menées dans les pays en développement montrent que dans certains cas, l’ffet de comparaison peut agir même sur des populations très pauvres. On a ainsi constaté que des ménages indiens pauvres préféraient économiser sur la nourriture, au détriment de leur santé, pour économiser en vue du mariage de leurs enfants.

  9. (Card et al. 2012)

  10. (Cheng, Powdthavee, and Oswald 2017) pour la version académique, ainsi que (Clark 2007).

  11. Pour plus de détails, voir (Blanchflower and Oswald 2017)

  12. (Algan et al. 2018)

  13. (Leker 2016)

  14. (Senik 2014)