Depuis les années 1990, les politiques de soutien à l’innovation suscitent un intérêt toujours croissant. Des travaux influents ont étudié le rôle que pourrait jouer la libéralisation des marchés de biens et services dans les incitations à innover. Ils reposent sur des études empiriques qui tentent de mettre en évidence un lien négatif entre niveau de réglementation et productivité. Leur message est relativement simple : la libéralisation, qui favorise les nouveaux entrants, conduirait les firmes à innover pour échapper à la concurrence dans un contexte de stagnation économique.
S’appuyant principalement sur des données sectorielle pour les pays de l’OCDE, B. Amable et I. Ledezma montrent que cette conclusion selon laquelle un haut niveau de réglementation serait nuisible à l’innovation ou à la croissance peut être renversée en fonction des spécifications empiriques adoptées : périmètre sectoriel de l’échantillon, spécification des équations estimées, etc.
Il ressort notamment de leur étude que la réglementation sur les marchés de biens et services n’apparaît nullement comme un obstacle à l’innovation dans l’industrie manufacturière. Il faut donc mettre en place des politiques spécifiques dédiées à la promotion de l’innovation, qui vont bien au-delà de la fourniture d’un cadre concurrentiel adéquat aux entreprises.
Libéralisation, Innovation et croissance: Faut-il vraiment les associer ?
Mai 2015
Paris : Ed. ENS Rue d'Ulm, 122 p.
Opuscule no. 37 - ISBN 978-2-7288-0529-7