- « à la recherche du bonheur perdu des Français », Les Echos, par Jean-Marc Vittori, 26 mars 2021
- Entretien avec Claudia Senik et Mathieu Perona, Le 13/14, France Inter, Bruno Duvic, 05 mars 2021
- « Les Français sont particuliÚrement insatisfaits et pessimistes concernant leur vie et celle du pays », Le Monde, entretien avec Ariane Chemin, 03 mars 2021
- Entretien avec Yann Algan et Claudia Senik, Les Matins de France Culture, Guillaume Erner, lundi 08 février 2021
- « Hauts et bas du bien-ĂȘtre des Français en 2020 », Alternatives Ă©conomiques, Gabriel GĂ©rardin, 12 fĂ©vrier 2021
Le Bien-ĂȘtre en France : Rapport 2020

Mathieu Perona (dir.) et Claudia Senik (dir.)
FĂ©vrier 2021
La presse en parle
Résumé
Sommaire
- Introduction : Pourquoi faire un portrait du bien-ĂȘtre en France ?
- Tableau de bord du bien-ĂȘtre en France
- La France dans lâEurope du bien-ĂȘtre subjectif
- Retour sur trois ans dâenquĂȘtes trimestrielles
- La France face au Covid-19
- Heurs et malheurs du confinement
- Les impacts psychiques et politiques du Covid : une comparaison France, Allemagne, Royaume-Uni
- LâĂ©ducation
- Le rĂŽle de lâĂ©cole dans le cycle de vie
- Une Ă©cole du bien-ĂȘtre et de la confiance ?
- Bien-ĂȘtre au travail
- Le bien-ĂȘtre au travail
- La satisfaction au travail, une perspective européenne
- Lâinsatisfaction au travail
- Confiance et lien social au travail
- Les seniors
- Les seniors en Europe
- Le passage Ă la retraite
- Groupes sociaux et territoires
- Portrait social de lâinsatisfaction
- Territoires du bien-ĂȘtre
- Mesurer le bien-ĂȘtre au niveau local
- Une histoire du bonheur en France
En bref
Depuis sa crĂ©ation, il y a quatre ans, lâObservatoire du bien-ĂȘtre se donne la mission de scruter le bien-ĂȘtre des Français ; le prĂ©sent rapport vise Ă donner une image de cette activitĂ©, et ce faisant, Ă dresser un portrait de la France au prisme du bien-ĂȘtre subjectif.
Le travail, dâabord, qui joue un rĂŽle primordial dans la satisfaction, non seulement Ă cause du revenu quâil procure, mais aussi par les relations sociales quâil occasionne et du sens quâil donne Ă lâactivitĂ© individuelle. Câest dâailleurs surtout Ă travers la sphĂšre professionnelle que le niveau dâĂ©ducation contribue Ă la satisfaction. On constate hĂ©las que dans le domaine du travail, peut-ĂȘtre plus que dans tout autre, le cĂ©lĂšbre « dĂ©ficit de bonheur français » sâexprime Ă travers un niveau dâinsatisfaction plus Ă©levĂ© que chez nos voisins europĂ©ens. Câest peut-ĂȘtre pourquoi, Ă lâinverse de nombreux pays, le passage Ă la retraite ne semble pas constituer en France une charniĂšre difficile, de nature Ă provoquer une baisse de bien-ĂȘtre, mĂȘme sâil occasionne une perte de revenu. Pour les chĂŽmeurs, il reprĂ©sente mĂȘme une sortie de la prĂ©caritĂ© et du stigmate, nettement favorable au bien-ĂȘtre.
Les liens sociaux et privĂ©s ensuite, dont on mesure lâimportance, en creux, par le sentiment de solitude particuliĂšrement dĂ©lĂ©tĂšre qui sâexprime dans certaines communes du territoire français. Câest en effet dans les territoires en dĂ©clin dĂ©mographique, dâoĂč la vie sociale se retire, que lâon a vu rĂ©cemment se manifester des signes de fort mĂ©contentement : insatisfaction, abstention Ă©lectorale, et manifestations de Gilets jaunes.
Au total, les Français se classent plus mal que les autres EuropĂ©ens sur un grand nombre de mesures subjectives de bien-ĂȘtre malgrĂ© une situation beaucoup moins dĂ©favorable en matiĂšre dâindicateurs objectifs. Nous y voyons le signe dâune sociĂ©tĂ© inquiĂšte, mal Ă lâaise avec les transformations qui la traversent. Peut-ĂȘtre aussi, dans une sociĂ©tĂ© centralisĂ©e oĂč lâon attend beaucoup de lâEtat, est-il particuliĂšrement angoissant de voir lâĂ©chelle nationale largement dĂ©passĂ©e par lâampleur des changements mondiaux. Le dernier chapitre de cet ouvrage ajoute une profondeur historique Ă lâanalyse, et suggĂšre que la notion de crise, apparue au milieu des annĂ©es 1970, sâest durablement installĂ©e dans la sociĂ©tĂ© française, ainsi que le pessimisme et lâinsatisfaction qui lâaccompagnent.
Ces observations, rĂ©alisĂ©es au cours des annĂ©es passĂ©es, revĂȘtent une teneur nouvelle Ă la lumiĂšre de la crise du Covid-19. Si le gouvernement fait face Ă un arbitrage cornĂ©lien entre la lutte contre lâĂ©pidĂ©mie et lâĂ©conomie, il prend aussi progressivement conscience de la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server le bien-ĂȘtre et la santĂ© mentale de la population.