Le Bien-ĂȘtre en France : Rapport 2020

Publication
Observatoire du Bien-ĂȘtre
Le Bien-ĂȘtre en France : Rapport 2020

Mathieu Perona (dir.) et Claudia Senik (dir.)

FĂ©vrier 2021

163 pages
Pour obtenir le format papier, ous pouvez envoyer un chùque de 12€ à l'ordre du CEPREMAP à CEPREMAP/ENS 48 Bd Jourdan- 75014 Paris.

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La presse en parle

Résumé

Sommaire

  1. Introduction : Pourquoi faire un portrait du bien-ĂȘtre en France ?
  2. Tableau de bord du bien-ĂȘtre en France
    1. La France dans l’Europe du bien-ĂȘtre subjectif
    2. Retour sur trois ans d’enquĂȘtes trimestrielles
  3. La France face au Covid-19
    1. Heurs et malheurs du confinement
    2. Les impacts psychiques et politiques du Covid : une comparaison France, Allemagne, Royaume-Uni
  4. L’éducation
    1. Le rĂŽle de l’école dans le cycle de vie
    2. Une Ă©cole du bien-ĂȘtre et de la confiance ?
  5. Bien-ĂȘtre au travail
    1. Le bien-ĂȘtre au travail
    2. La satisfaction au travail, une perspective européenne
    3. L’insatisfaction au travail
    4. Confiance et lien social au travail
  6. Les seniors
    1. Les seniors en Europe
    2. Le passage Ă  la retraite
  7. Groupes sociaux et territoires
    1. Portrait social de l’insatisfaction
    2. Territoires du bien-ĂȘtre
    3. Mesurer le bien-ĂȘtre au niveau local
  8. Une histoire du bonheur en France

En bref

Depuis sa crĂ©ation, il y a quatre ans, l’Observatoire du bien-ĂȘtre se donne la mission de scruter le bien-ĂȘtre des Français ; le prĂ©sent rapport vise Ă  donner une image de cette activitĂ©, et ce faisant, Ă  dresser un portrait de la France au prisme du bien-ĂȘtre subjectif.

Le travail, d’abord, qui joue un rĂŽle primordial dans la satisfaction, non seulement Ă  cause du revenu qu’il procure, mais aussi par les relations sociales qu’il occasionne et du sens qu’il donne Ă  l’activitĂ© individuelle. C’est d’ailleurs surtout Ă  travers la sphĂšre professionnelle que le niveau d’éducation contribue Ă  la satisfaction. On constate hĂ©las que dans le domaine du travail, peut-ĂȘtre plus que dans tout autre, le cĂ©lĂšbre « dĂ©ficit de bonheur français » s’exprime Ă  travers un niveau d’insatisfaction plus Ă©levĂ© que chez nos voisins europĂ©ens. C’est peut-ĂȘtre pourquoi, Ă  l’inverse de nombreux pays, le passage Ă  la retraite ne semble pas constituer en France une charniĂšre difficile, de nature Ă  provoquer une baisse de bien-ĂȘtre, mĂȘme s’il occasionne une perte de revenu. Pour les chĂŽmeurs, il reprĂ©sente mĂȘme une sortie de la prĂ©caritĂ© et du stigmate, nettement favorable au bien-ĂȘtre.

Les liens sociaux et privĂ©s ensuite, dont on mesure l’importance, en creux, par le sentiment de solitude particuliĂšrement dĂ©lĂ©tĂšre qui s’exprime dans certaines communes du territoire français. C’est en effet dans les territoires en dĂ©clin dĂ©mographique, d’oĂč la vie sociale se retire, que l’on a vu rĂ©cemment se manifester des signes de fort mĂ©contentement : insatisfaction, abstention Ă©lectorale, et manifestations de Gilets jaunes.

Au total, les Français se classent plus mal que les autres EuropĂ©ens sur un grand nombre de mesures subjectives de bien-ĂȘtre malgrĂ© une situation beaucoup moins dĂ©favorable en matiĂšre d’indicateurs objectifs. Nous y voyons le signe d’une sociĂ©tĂ© inquiĂšte, mal Ă  l’aise avec les transformations qui la traversent. Peut-ĂȘtre aussi, dans une sociĂ©tĂ© centralisĂ©e oĂč l’on attend beaucoup de l’Etat, est-il particuliĂšrement angoissant de voir l’échelle nationale largement dĂ©passĂ©e par l’ampleur des changements mondiaux. Le dernier chapitre de cet ouvrage ajoute une profondeur historique Ă  l’analyse, et suggĂšre que la notion de crise, apparue au milieu des annĂ©es 1970, s’est durablement installĂ©e dans la sociĂ©tĂ© française, ainsi que le pessimisme et l’insatisfaction qui l’accompagnent.

Ces observations, rĂ©alisĂ©es au cours des annĂ©es passĂ©es, revĂȘtent une teneur nouvelle Ă  la lumiĂšre de la crise du Covid-19. Si le gouvernement fait face Ă  un arbitrage cornĂ©lien entre la lutte contre l’épidĂ©mie et l’économie, il prend aussi progressivement conscience de la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server le bien-ĂȘtre et la santĂ© mentale de la population.