L’Observatoire publie une collection de Notes synthĂ©tisant des analyses sur les thĂšmes du bien-ĂȘtre. Les notes sont de trois types:

  1. Chaque trimestre, une note analyse les rĂ©sultats du module bien-ĂȘtre de l’enquĂȘte CAMME (Conjoncture auprĂšs des mĂ©nages) de l’INSEE, module financĂ© par le CEPREMAP
  2. Des notes ponctuelles traitent de maniĂšre transversale d’une problĂ©matique liĂ©e au bien-ĂȘtre, exploitant tant les donnĂ©es trimestrielles que les autres sources de donnĂ©es disponibles
  3. Des notes ponctuelles rendent compte dans un format court et synthĂ©tiques d’articles de recherche

Les Notes de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre portent l’ISSN 2646-2834.

Notes

Figure 1. Comme dans l'ensemble des graphiques de cette Note, la bande jaune désigne la période la plus intense des manifestations du mouvement des Gilets jaunes. Les bandes grisées désignent les confinements en France métropolitaine. Le trait vertical pointillé marque le début de la guerre en Ukraine.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2025-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français, DĂ©cembre 2024

AprĂšs l’embellie de septembre, probablement liĂ©e aux Jeux Olympiques de Paris, le bien-ĂȘtre des Français a reculĂ© au quatriĂšme trimestre 2024, sous la double pression d’un retour des inquiĂ©tudes matĂ©rielles et de l’instabilitĂ© politique. Dans la plupart des domaines, il retrouve son niveau de l’annĂ©e derniĂšre, souvent proche de la moyenne depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte. BĂ©nĂ©ficiant d’un moindre recul, le sentiment des Français que ce qu’ils font a du sens rĂ©siste mieux, et reste Ă  un niveau Ă©levĂ©. En revanche, les apprĂ©ciations de l’avenir, individuel comme collectif, plongent Ă  des niveaux faibles, probablement sous l’influence du contexte politique.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2025-01 — La FiĂšvre parlementaire : ce monde oĂč l’on catche ! ColĂšre, polarisation et politique TikTok Ă  l’AssemblĂ©e nationale

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2025-01 — La FiĂšvre parlementaire : ce monde oĂč l’on catche ! ColĂšre, polarisation et politique TikTok Ă  l’AssemblĂ©e nationale

Cette note met en lumiĂšre la mĂ©tamorphose de l’AssemblĂ©e nationale française en une vĂ©ritable scĂšne de spectacle oĂč dominent la colĂšre, la polarisation et les codes des rĂ©seaux sociaux, Ă  partir d’une analyse des deux millions de discours prononcĂ©s entre 2007 et 2024. La rhĂ©torique Ă©motionnelle, en particulier celle de la colĂšre, s’est imposĂ©e depuis 2017, et de façon encore plus marquĂ©e Ă  partir de 2022, tandis que le dĂ©bat rationnel recule. Les interventions s’appauvrissent et se raccourcissent grandement ; les dĂ©bats argumentĂ©s entre adversaires se sont transformĂ©s en attaques et interruptions systĂ©matiques entre ennemis. Cette fiĂšvre est surtout portĂ©e par La France Insoumise et le Rassemblement National, bien que leurs trajectoires divergent, le RN adoptant progressivement une stratĂ©gie de normalisation. Nous rĂ©vĂ©lons le caractĂšre totalement inĂ©dit de « ce monde oĂč l’on catche ». Si le parlement a toujours eu un aspect thĂ©Ăątral, le public visĂ© a changĂ© : dĂ©sormais, les dĂ©putĂ©s s’expriment bien davantage pour leurs followers que pour les autres dĂ©putĂ©s, avec tous les effets pervers des rĂ©seaux sociaux sur la polarisation des dĂ©bats et la violence politique. Ce phĂ©nomĂšne reflĂšte une dĂ©sinstitutionalisation profonde de l’AssemblĂ©e et interroge le caractĂšre encore gouvernable de notre pays, y compris avec des rĂ©formes institutionnelles (par exemple la proportionnelle), tant que la fiĂšvre des passions et les codes des rĂ©seaux sociaux Ă©craseront toute culture du dĂ©bat et du compromis.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-16 : Renouer le contact avec la nature

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-16 : Renouer le contact avec la nature

En partenariat avec RĂ©serves naturelles de France (RNF), nous avons menĂ© une enquĂȘte auprĂšs des personnes frĂ©quentant les rĂ©serves naturelles portant sur leur perception des rĂ©serves et sur leur sentiment de contact avec la nature – sentiment dont la recherche souligne l’importance dans la relation entre espaces naturels et bien-ĂȘtre. L’échantillon de l’enquĂȘte, plus fĂ©minin et diplĂŽmĂ© que la moyenne des Français, montre une bonne connaissance des rĂ©serves, et y pratique des activitĂ©s n’entrant que peu en conflit avec les missions essentielles de ces derniĂšres – la prĂ©servation d’espaces de biodiversitĂ©. Les rĂ©serves sont ainsi perçues comme apportant une plus-value d’abord Ă©cologique Ă  leur territoire d’implantation, au prix de contraintes qui, lorsqu’elles sont ressenties, sont souvent perçues comme lĂ©gitimes. Ce public dĂ©clare un sentiment de bien-ĂȘtre un peu plus Ă©levĂ© que la moyenne, et un fort sentiment de contact avec la nature. Au sein de cette population nous sommes en mesure d’estimer une contribution positive du sentiment de contact avec la nature sur les quatre grandes dimensions du bien-ĂȘtre subjectif, positionnant ce sentiment de contact comme un facteur fondamental de bien-ĂȘtre chez ces personnes. Les rĂ©serves naturelles fournissent ainsi un gain substantiel de bien-ĂȘtre en plus et au-delĂ  de leurs fonctions Ă©cosystĂ©miques

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-15 : Vers une retraite heureuse

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-15 : Vers une retraite heureuse

En partenariat avec la Chaire TDTE, nous examinons pour la seconde fois le bien-ĂȘtre des adhĂ©rents de l’UMR autour de l’ñge de la retraite. Contrairement Ă  ce que nous observons pour la moyenne des Français passant Ă  la retraire, le niveau de bien-ĂȘtre subjectif chez ces adhĂ©rents est plus Ă©levĂ© chez les jeunes retraitĂ©s que chez les actifs seniors. Cette diffĂ©rence est particuliĂšrement marquĂ©e entre enseignants en fin de carriĂšre et jeunes retraitĂ©s de l’enseignement. Si les circonstances matĂ©rielles du dĂ©part Ă  la retraite des professeurs jouent un rĂŽle, l’ampleur des rĂ©sultats suggĂšre que les enseignants en fin de carriĂšre n’échappent pas au mal-ĂȘtre professionnel documentĂ© chez leurs collĂšgues plus jeunes – leur niveau Ă©levĂ© de dĂ©fiance envers leur ministĂšre de tutelle venant corroborer cette explication. Le recul de l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite, qui concerne une partie de la classe d’ñge, vient Ă©galement peser sur le bien-ĂȘtre des actifs seniors, y compris hors de l’enseignement. Pour autant, le passage Ă  la retraite mĂ©rite d’ĂȘtre accompagnĂ©, en particulier pour favoriser la participation Ă  des activitĂ©s socialisĂ©es – associatives, sportives, bĂ©nĂ©voles – dont cette vague vient confirmer la contribution au bien-ĂȘtre des retraitĂ©s.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-14 : Les Français face Ă  l’inflation — une sobriĂ©tĂ© contrainte

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-14 : Les Français face Ă  l’inflation — une sobriĂ©tĂ© contrainte

L’hiver 2022-2023, marquĂ© par l’augmentation conjointe des prix de l’énergie et des aliments constitue un avant-goĂ»t d’une partie des effets du dĂ©rĂšglement climatique : des pĂ©riodes de forte volatilitĂ© des prix, avec une adaptation brutale, et souvent contrainte, des mĂ©nages. Sur la base d’une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par Ipsos pour RTE, nous montrons que le sentiment d’avoir fait ou dĂ» faire des efforts difficiles durant cette pĂ©riode croise des Ă©lĂ©ments objectifs (les plus pauvres et les plus jeunes ont Ă©tĂ© plus affectĂ©s), subjectifs (Ă  situation objective identique, les partisans des partis aux extrĂ©mitĂ©s du spectre politique ont plus le sentiment d’avoir Ă©tĂ© affectĂ©s), et collectifs (encore Ă  situation et niveau d’effort identique, les mĂ©nages dont le moyens de chauffage est individuel ont eu le sentiment d’un effort plus important que ceux Ă  chauffage collectif, qui par construction savaient l’effort commun). Ces trois dimensions fixent les axes impĂ©ratifs pour une transition Ă©cologique acceptable : une assistance aux mĂ©nages pour lesquels l’augmentation des prix implique de rogner sur l’essentiel (santĂ©, alimentation, mobilitĂ© contrainte), une prise en compte de la pluralitĂ© des motivations et des valeurs qui les sous-tendent, et l’importance du sentiment d’un effort collectif Ă©quitablement partagĂ©.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-13 : Les jeunes de nos jours

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-13 : Les jeunes de nos jours

L’idĂ©e que les jeunes – catĂ©gorie souvent dĂ©finie de maniĂšre floue – ont un rapport diffĂ©rent, plus distanciĂ©, au travail fait partie de ces idĂ©es aussi communes dans le discours ambiant que difficiles Ă  rattacher Ă  une source prĂ©cise et fiable. GrĂące Ă  une enquĂȘte Opinion Way pour le compte de KĂ©a sur les reprĂ©sentations du travail des 16-45 ans, nous montrons au contraire une grande homogĂ©nĂ©itĂ© tant dans la relation au travail que dans les prioritĂ©s donnĂ©es au salaire et aux conditions de travail par rapport Ă  l’autonomie ou Ă  l’impact sur la sociĂ©tĂ©

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français, Septembre 2024

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français, Septembre 2024

Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre progressent en septembre, tant par rapport Ă  juin que par rapport Ă  septembre 2023. La satisfaction gĂ©nĂ©rale dans la vie, le sentiment de sens ou encore la satisfaction par rapport au travail atteignent...

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-11 : Satisfaction au travail et relations sociales, un cas d’Ă©cole

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-11 : Satisfaction au travail et relations sociales, un cas d'Ă©cole

Les interactions sociales des enseignants avec les élÚves, les parents, les collÚgues et leur hiérarchie influencent directement leur satisfaction au travail. Nous montrons que plus les professeurs se sentent respectés et soutenus, plus ils...

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2024

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2024

La vague de juin de notre baromĂštre du bien-ĂȘtre en France est marquĂ©e par une amĂ©lioration de la satisfaction quant Ă  la vie en gĂ©nĂ©ral, Ă  la situation matĂ©rielle et les perspectives d’avenir individuel. Cette embellie est particuliĂšrement forte chez les hommes, beaucoup plus modĂ©rĂ©e chez les femmes. En revanche, les dimensions collectives font l’objet d’une dĂ©gradation : les relations avec les proches ainsi que le sentiment d’avoir quelqu’un sur qui compter sont en repli, tandis que l’apprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France chute Ă  nouveau.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-09 : La France sous nos Tweets — Portrait d’une France en colĂšre, et de ses consĂ©quences politiques

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-09 : La France sous nos Tweets — Portrait d’une France en colĂšre, et de ses consĂ©quences politiques

Cette note Ă©tudie les principales Ă©motions associĂ©es aux prĂ©occupations des Français telles qu’elles s’expriment sur les rĂ©seaux sociaux pendant la pĂ©riode 2011-2024. Sur l’ensemble des conversations des Français, la colĂšre domine largement les autres Ă©motions (35 % des messages, loin devant l’inquiĂ©tude ou l’espoir), avec une forte progression de plus de 66 % depuis le mouvement des Gilets jaunes de 2018. Cette fiĂšvre hexagonale est spectaculaire sur les questions de taxation, de dĂ©linquance et d’immigration (prĂšs de 60 % des conversations sur ces thĂ©matiques sont empreintes de colĂšre), bien plus que sur les questions d’injustice et d’inĂ©galitĂ©s. La France de la colĂšre se retrouve essentiellement chez les Ă©lecteurs du RN (et dans une moindre mesure les Ă©lecteurs de la gauche radicale) et Ă©pouse de façon saisissante la carte gĂ©ographique de l’hĂ©gĂ©monie du vote RN lors de ces derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes et lĂ©gislatives. Cette note montre le sacre de l’électeur Ă©motionnel dans nos sociĂ©tĂ©s post-industrielles et numĂ©riques, et en donne les principaux enseignements et clefs d’interprĂ©tation.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-08 : Je ne regrette rien – le bien-ĂȘtre en classe prĂ©paratoire aux Grandes Ă©coles

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-08 : Je ne regrette rien – le bien-ĂȘtre en classe prĂ©paratoire aux Grandes Ă©coles

Cette note rĂ©sume notre rapport sur le bien-ĂȘtre des Ă©tudiants en classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles (CPGE). Il s’agit d’une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e fin 2023 par l’APLCPGE auprĂšs des Ă©tudiants en deuxiĂšme annĂ©e de CPGE. Il s’avĂšre que l’expĂ©rience de la classe prĂ©paratoire se rĂ©vĂšle trĂšs positive pour la grande majoritĂ© des Ă©lĂšves. Rapport Ă  la scolaritĂ©, relations au sein de l’établissement et ressenti en classe sont jugĂ©s trĂšs favorablement. Au-delĂ  de ce rĂ©sultat gĂ©nĂ©ral, nous relevons des diffĂ©rences entre voies et filiĂšres, entre filles et garçons, et en fonction du statut de boursier.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-07 : Les femmes sont plus inquiĂštes de l’avenir que les hommes

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-07 : Les femmes sont plus inquiĂštes de l’avenir que les hommes

Les femmes ont, en France, une vision plus sombre que les hommes de l’état des finances de leur mĂ©nage, de leur avenir personnel et des perspectives Ă  court et long terme du pays.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-06 : Quel niveau de satisfaction pour les mĂ©nages de mĂȘme sexe ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-06 : Quel niveau de satisfaction pour les mĂ©nages de mĂȘme sexe ?

Les mĂ©nages composĂ©s de deux personnes de mĂȘme sexe regroupent prĂšs de 270 000 personnes en France. MalgrĂ© des caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques en moyenne plus favorables que les mĂ©nages de sexe diffĂ©rent, la satisfaction quant Ă  leur vie en gĂ©nĂ©ral est plus faible chez les mĂ©nages d’hommes, et la satisfaction vis-Ă -vis du travail plus faible dans les mĂ©nages de femmes.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-05 : Maintien des services dans les territoires – Le cas de La Poste

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-05 : Maintien des services dans les territoires – Le cas de La Poste

Cette Ă©tude porte spĂ©cifiquement sur la prĂ©sence de La Poste au sein des communes françaises, mais illustre plus gĂ©nĂ©ralement l’impact de l’amĂ©nagement des territoires sur le bien-ĂȘtre et les comportements politiques des habitants. Elle rĂ©vĂšle que les transformations de bureau de poste ont permis de stabiliser l’activitĂ© bancaire et l’activitĂ© postale qui Ă©taient en forte baisse, sans occasionner d’impact nĂ©gatif sur le bien-ĂȘtre local des habitants d’une commune, en Ă©tant au contraire associĂ©es Ă  une moindre abstention aux Ă©lections prĂ©sidentielles sur la pĂ©riode 2012-2022, et Ă  une moindre probabilitĂ© d’évĂ©nements Gilets jaunes en novembre 2018.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-04 : Les retraitĂ©s sont-ils plus heureux que les actifs ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-04 : Les retraitĂ©s sont-ils plus heureux que les actifs ?

Les rĂ©formes des rĂ©gimes de retraite ne manquent jamais de susciter de forts mouvements de rĂ©sistance. Est-ce parce que la retraite est le gage d’un gain en bien-ĂȘtre ? En comparant les seniors actifs et les retraitĂ©s du mĂȘme Ăąge, et en suivant les personnes autour du passage Ă  la retraite, on constate qu’il n’en est rien. D’autres idĂ©es couramment partagĂ©es, concernant l’influence bĂ©nĂ©fique d’un environnement rural, par exemple, se voient Ă©galement dĂ©menties par les diffĂ©rentes enquĂȘtes françaises et europĂ©ennes que nous mobilisons.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-03 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2024

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-03 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2024

Ce printemps s’ouvre sur une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre Ă©motionnel des Français, ainsi que sur un reflux de leur pessimisme, qu’il s ‘agisse de leur avenir personnel ou surtout de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France. L’évaluation de la situation prĂ©sente reste stable, soutenue par le reflux progressif des inquiĂ©tudes quant Ă  l’inflation et au niveau de vie. Au total, cette vague donne des signes d’une embellie prudente du bien-ĂȘtre en France.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-02 : TĂ©lĂ©travail et gĂ©ographie des villes

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-02 : TĂ©lĂ©travail et gĂ©ographie des villes

Les grandes mĂ©tropoles sont sources de nombreux avantages pour les citadins, qui y ont accĂšs Ă  de meilleures opportunitĂ©s d’emploi, de plus hauts salaires, un plus large Ă©ventail de biens et services, dans des domaines aussi divers que l’éducation, les transports, la santĂ©, la gastronomie ou la culture. La pandĂ©mie de Covid-19 a restreint, de maniĂšre temporaire mais brutale, ces Ă©conomies d’agglomĂ©ration, en rendant plus prĂ©gnants les coĂ»ts de la vie urbaine : logements chers, exigus et surpeuplĂ©s, risques Ă©pidĂ©miques accrus, trĂšs grande pauvretĂ©, fragilitĂ© et dĂ©tresse de certains habitants. La pandĂ©mie n’a pas seulement perturbĂ© les avantages de la vie urbaine, elle a Ă©galement bouleversĂ© le fonctionnement des marchĂ©s du travail et du logement. Le recours accru au travail Ă  domicile a permis de libĂ©rer certains citadins de la nĂ©cessitĂ© de se dĂ©placer chaque jour pour travailler, et leur a offert la possibilitĂ© de rĂ©sider plus loin de leur entreprise. L’essor du tĂ©lĂ©travail a rapidement alimentĂ© la rumeur d’un tout nouvel exode urbain, mais qui reste difficile Ă  confirmer dans les faits, le travail Ă  domicile s’essoufflant depuis peu. L’objectif de cette note est d’analyser l’impact du tĂ©lĂ©travail sur la gĂ©ographie des villes et l’arbitrage fondamental opĂ©rĂ© par les mĂ©nages et les entreprises entre les bĂ©nĂ©fices et les coĂ»ts urbains.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2023

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2023

En dĂ©cembre 2023, les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif en France sont Ă  des niveaux proches de leur moyenne depuis 2016. Au-delĂ  de la baisse saisonniĂšre du bien-ĂȘtre Ă©motionnel, la satisfaction dans la vie, le sentiment de sens et l’évaluation du niveau de vie restent stables, tandis que les craintes quant aux difficultĂ©s financiĂšres reculent. Cependant, les perspectives d’avenir continuent de se dĂ©grader, en particulier en ce qui concerne la prochaine gĂ©nĂ©ration en France, et le sentiment de sĂ©curitĂ© recule Ă  nouveau.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-16 : Migre-t-on pour ĂȘtre heureux ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-16 : Migre-t-on pour ĂȘtre heureux ?

Quand on pense Ă  l’émigration, pense-t-on partir pour un pays riche ou pour un pays heureux ? Si Ă  l’échelle internationale, les deux vont souvent de pair, l’enquĂȘte mondiale Gallup World Poll, qui pose des questions sur les aspirations d’émigration, permet de montrer que les deux Ă©lĂ©ments jouent sans se confondre : les pays ayant une plus grande satisfaction de vie moyenne exercent un attrait au-delĂ  de leur richesse et de leur proximitĂ© historique avec les pays d’origine. Quand on passe des aspirations intentions plus fermes, les plans d’émigration dans l’annĂ©e Ă  venir, les contraintes rĂ©glementaires et gĂ©ographiques viennent modifier, mais pas chambouler, les classements, indiquant la force d’attraction d’une possibilitĂ© de vie meilleure. La rĂ©alitĂ© des flux atteste de la puissance des barriĂšres Ă  l’immigration, qui redirigent nombre de migrants vers des pays qui n’étaient pas leurs pays d’aspiration. Une fois dans le pays d’accueil, la satisfaction des immigrĂ©s est en moyenne plus faible que celle des personnes nĂ©es sur place, mais le classement des pays est le mĂȘme, que l’on considĂšre le critĂšre de leur satisfaction ou celui des natifs.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-15 : Positionnement politique et acceptation des mesures environnementales : le cas de l’extrĂȘme droite

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-15 : Positionnement politique et acceptation des mesures environnementales : le cas de l'extrĂȘme droite

À partir de l’enquĂȘte internationale de l’ISSP (2020), nous analysons le lien entre positionnement politique, confiance et attitudes vis-Ă -vis des politiques environnementales. Notre Ă©tude rĂ©vĂšle que les Ă©lecteurs des partis d’extrĂȘme...

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-14 : Les Ăąges du bien-ĂȘtre

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-14 : Les Ăąges du bien-ĂȘtre

Crise de la quarantaine, crise de la cinquantaine, les mots varient pour dĂ©crire ce phĂ©nomĂšne que les anglophones qualifient de midlife crisis. Cet Ă©pisode de mal-ĂȘtre et de doute existe-t-il vraiment ? Le bien-ĂȘtre suit-il une trajectoire en forme de U au cours de la vie ? Cette question divise Ă©conomistes et psychologues. La prĂ©sente note montre que, sans ĂȘtre fausse, cette idĂ©e est rĂ©ductrice. Il y a bien, en gĂ©nĂ©ral, une baisse de la satisfaction de vie entre 25 et 40 ans et un lĂ©ger rebond autour de la soixantaine. Certaines dimensions, comme la satisfaction Ă  l’égard du niveau de vie, suivent une trajectoire en U trĂšs marquĂ©e. Toutefois, cette dynamique ne caractĂ©rise pas l’ensemble des dimensions du bien-ĂȘtre, notamment le sentiment de faire quelque chose qui a du sens.   

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-13 : Exposition aux risques et bien-ĂȘtre – Qui souffre le plus et de quel risque ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-13 : Exposition aux risques et bien-ĂȘtre – Qui souffre le plus et de quel risque ?

Combien les habitants de la planĂšte se prĂ©occupent-ils des grands risques auxquels ils font face et comment cela affecte-t-il leur bien-ĂȘtre subjectif ? Nous abordons ces questions grĂące Ă  deux enquĂȘtes mondiales : le Gallup World Poll et le World Risk Poll. ExpĂ©rience du risque, inquiĂ©tude et mal-ĂȘtre subjectif s’avĂšrent indissociables. Le risque climatique est le plus prĂ©occupant, suivi par le risque routier, les risques de catastrophes naturelles et ceux de crime violent. À la diffĂ©rence des autres risques, l’inquiĂ©tude relative au changement climatique ne dĂ©pend pas du niveau de revenu d’un pays : les habitants des pays riches se disent Ă  peu prĂšs aussi prĂ©occupĂ©s par ce risque que les habitants des pays pauvres, qui sont pourtant plus touchĂ©s. Et Ă  niveau d’exposition au risque Ă©gal, les habitants des pays Ă  bas revenu font preuve d’une plus grande rĂ©silience, dans la mesure oĂč l’expĂ©rience du risque affecte moins leur bien-ĂȘtre subjectif. Par ailleurs, l’expĂ©rience d’un risque exerce un effet de contagion sur l’anxiĂ©tĂ© relative Ă  tous les autres risques.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2023

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2023

Si la satisfaction des Français quant Ă  leur situation prĂ©sente est stable, voire en lĂ©gĂšre progression, septembre est dominĂ© par un approfondissement des inquiĂ©tudes au sujet de l’avenir. Les Français sont inquiets, Ă  la fois de la dĂ©gradation de leurs conditions de vie Ă  court-terme et de celles de leurs enfants Ă  long-terme.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-11 : Satisfaction au travail des enseignants : un manque de valorisation monĂ©taire et sociale

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-11 : Satisfaction au travail des enseignants : un manque de valorisation monĂ©taire et sociale

En 2022 a Ă©tĂ© passĂ©e la premiĂšre vague d’enquĂȘte permettant d’élaborer le BaromĂštre du bien-ĂȘtre des personnels de l’Éducation Nationale. Cette note met en Ă©vidence le trĂšs faible niveau de satisfaction des enseignants dans plusieurs domaines clĂ©s, notamment la rĂ©munĂ©ration, les perspectives de carriĂšre et la valorisation de leur mĂ©tier par la sociĂ©tĂ©. Cette insatisfaction est particuliĂšrement marquĂ©e chez les enseignants travaillant dans des Ă©tablissements oĂč le niveau social des parents est Ă©levĂ©. Au total, la satisfaction professionnelle des enseignants est nettement infĂ©rieure Ă  celle de la population gĂ©nĂ©rale en France, et Ă  celle des personnes de mĂȘme niveau de diplĂŽme. On relĂšve aussi la plus forte satisfaction des femmes, des enseignants du primaire, du secteur privĂ© et des REP. À noter, l’importance du temps rĂ©ellement consacrĂ© Ă  l'enseignement au cours d'une semaine de travail, et l’effet nĂ©gatif sur le bien-ĂȘtre de toutes les autres tĂąches effectuĂ©es par les enseignants. Logiquement, les principales dimensions Ă  amĂ©liorer selon les professeurs sont le pouvoir d'achat, la charge de travail et l'amĂ©nagement en fin de carriĂšre.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2023

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2023

AprĂšs la contestation de la rĂ©forme des retraites, le trimestre de mars Ă  juin devait ĂȘtre un temps d’apaisement. La vague de juin de l’enquĂȘte, intervenue avant les Ă©meutes qui ont marquĂ© ce mois, affiche une lĂ©gĂšre amĂ©lioration des indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif, en particulier les perspectives d’avenir individuel et les perspectives financiĂšres.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-09 : Plus qu’un travail

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-09 : Plus qu'un travail

Dans la sociĂ©tĂ© française, le travail peut apporter plus qu’un salaire : Ă  certaines professions sont associĂ©s un statut, une considĂ©ration sociale, tandis que d’autres sont stigmatisĂ©es. Au-delĂ  de la relation purement marchande liant travail et salaire, nous observons ainsi des dĂ©calages systĂ©matiques entre le salaire d’une part et la satisfaction dans la vie ou la satisfaction au travail d’autre part. Ainsi, les cadres du secteur public et les enseignants dĂ©clarent des niveaux de satisfactions plus Ă©levĂ©s que les cadres du privĂ©, malgrĂ© des revenus nettement infĂ©rieurs. Les professions intermĂ©diaires sont trĂšs homogĂšnes en termes de salaire, mais leur satisfaction couvre large Ă©ventail. Parmi les employĂ©s, la satisfaction dans la vie suit assez bien le niveau de salaire, mais recouvre des diffĂ©rences marquĂ©es dans la satisfaction au travail. Le monde ouvrier se caractĂ©rise par de forts clivages, avec une insatisfaction importante des ouvriers non qualifiĂ©s et des ouvriers qualifiĂ©s de l’industrie. Parmi les indĂ©pendants, les artisans se caractĂ©risent par une faible satisfaction dans la vie, mais une forte satisfaction au travail au regard de leur niveau de revenu. Lorsqu’on neutralise tant le revenu que les autres Ă©lĂ©ments connus pour affecter la satisfaction – sexe, diplĂŽme, nombre d’heures travaillĂ©es, Ăąge, etc., ces diffĂ©rences restent substantiellement les mĂȘmes, ce qui suggĂšre que ces Ă©carts sont liĂ©s aux conditions d’exercice des professions non compensĂ©es par le salaire, et aussi par la considĂ©ration sociale dont chaque mĂ©tier bĂ©nĂ©ficie. Il est possible sur cette base de construire un Ă©quivalent monĂ©taire du surplus ou du dĂ©faut de satisfaction attachĂ© Ă  chaque profession. Selon cette mĂ©trique, le supplĂ©ment de satisfaction des cadres de la fonction publique Ă©quivaut Ă  50 % de leurs revenus. Ces constats contrastent Ă©videmment la crise de recrutement que traversent de nombreux mĂ©tiers de la fonction publique. Il est possible que la crise du Covid-19 ait accĂ©lĂ©rĂ© une Ă©volution des reprĂ©sentations des conditions d’exercice de certains mĂ©tiers, dans le secteur public en particulier, conduisant Ă  une rĂ©duction du surplus de satisfaction attachĂ© Ă  leur exercice.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-08 : Faut-il abolir le lieu de travail ? Ce que nous apprend l’épisode de tĂ©lĂ©travail durant les de pĂ©riodes confinement

Pendant de longues annĂ©es, les salariĂ©s ont rĂȘvĂ© de pouvoir travailler Ă  distance au moins un jour par semaine, tout en se heurtant Ă  la rĂ©ticence sceptique des entreprises. Mais en mars 2020, le dispositif du tĂ©lĂ©travail, qui concernait moins de 5% des travailleurs avant le Covid-19, a soudain Ă©tĂ© imposĂ© Ă  prĂšs de 40% d’entre eux. Au terme de cette expĂ©rience de plus d’un an, reviendra-t-on au statu quo ante ? Ou bien, Ă  l’inverse, se dirige-t-on vers un modĂšle d’entreprise totalement hors-les-murs ? S’il est encore trop tĂŽt pour le dire, il est clair que cela dĂ©pendra d’une part, de la productivitĂ© des travailleurs Ă  distance, et d’autre part de l’appĂ©tence de ces derniers pour ce dispositif. De ce point de vue, la question qui se pose est de savoir si le tĂ©lĂ©travail est propice ou nĂ©faste Ă  leur bien-ĂȘtre. Or, le recul de l’expĂ©rience montre que la possibilitĂ© de travailler Ă  domicile est largement plĂ©biscitĂ©e par les employĂ©s, mais que son effet sur leur bien-ĂȘtre dĂ©pend Ă©troitement du temps passĂ© en tĂ©lĂ©travail, selon que celui-ci est pratiquĂ© Ă  temps complet ou Ă  temps partiel.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2023

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2023

En mars 2023, notre enquĂȘte trimestrielle livre l’image d’une France inquiĂšte de l’avenir du pays, aussi bien du futur proche des habitants que de celui des prochaines gĂ©nĂ©rations. Ce pessimisme accompagne la chute de l’indice de confiance des mĂ©nages de l’Insee, signe du retour de l’économie au premier plan des prĂ©occupations des Français.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-06: Vivre ailleurs ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-06: Vivre ailleurs ?

En 2022, nous avons ajoutĂ© Ă  notre tableau de bord une question inĂ©dite : Si vous aviez le choix et indĂ©pendamment des contingences matĂ©rielles, dans quel pays aimeriez-vous vivre ? Les Français manifestent une appĂ©tence limitĂ©e pour l’ailleurs. Une grosse minoritĂ© d’entre eux choisirait de rester en France, avec une propension plus forte chez les plus ĂągĂ©s, les moins diplĂŽmĂ©s et les plus optimistes quant Ă  l’avenir du pays. Pour les autres, leur destination ressemble beaucoup Ă  la France. Dans pratiquement toutes les classes d’ñge ou de revenu, c’est le Canada qui arrive en tĂȘte, concurrencĂ© par l’Europe du Sud : l’Espagne, Italie, Portugal. Au travers de la sociĂ©tĂ© française, ce sont essentiellement les mĂȘmes six pays qui arrivent en tĂȘte, dans un ordre qui varie lĂ©gĂšrement selon l’ñge et le niveau de diplĂŽme.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-05 : JournĂ©e des droits des femmes 2023 – Les Françaises se sentent-elles en sĂ©curitĂ© ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-05 : JournĂ©e des droits des femmes 2023 – Les Françaises se sentent-elles en sĂ©curitĂ© ?

Parmi les questions de notre tableau de bord du bien-ĂȘtre en France, c’est celle qui interroge les gens sur leur sentiment de sĂ©curitĂ© dans leur quartier qui fait apparaĂźtre le plus grand Ă©cart entre hommes et femmes. Cette diffĂ©rence a Ă©tĂ© dĂ©crite depuis longtemps et occupe aujourd’hui une place importante dans l’apprĂ©hension des questions de sĂ©curitĂ©, par exemple dans l’état des lieux de l’Insee et du MinistĂšre de l’IntĂ©rieur. Nous entendons ici enrichir cette vision de trois Ă©lĂ©ments : Positionner la France par rapport aux autres pays europĂ©ens au regard de l’écart de sĂ©curitĂ© ressentie entre hommes et femmes ; souligner l’ampleur du gradient social qui lie, en France plus qu’ailleurs en Europe, faibles revenus et sentiment d’insĂ©curitĂ© des femmes ; relever les dimensions locales non seulement du sentiment d’insĂ©curitĂ©, mais du gradient lui-mĂȘme : selon le lieu oĂč elles habitent, le sentiment de sĂ©curitĂ© des femmes dĂ©pend ou non de leur revenu

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-04 : Les Français ont-ils peur de l’avenir ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-04 : Les Français ont-ils peur de l'avenir ?

Un Ă©lĂ©ment marquant et constant de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif est le degrĂ© de pessimisme des Français. Leur Ă©valuation de ce qu’ils vont vivre dans les annĂ©es Ă  venir est assez systĂ©matiquement plus nĂ©gative que celle de leur situation actuelle, et leur apprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration sont franchement sombres. Dans ce contraste se joue un effet d’horizon : si les Ă©valuations sur les prochaines annĂ©es enregistrent un simple dĂ©calage vers le nĂ©gatif, le saut Ă  l’horizon d’une gĂ©nĂ©ration a pour consĂ©quence de faire apparaĂźtre une part significative des rĂ©ponses – 10 % – qui pensent que la situation sera bien pire qu’aujourd’hui. Nous observons un clivage gĂ©nĂ©rationnel dans cette vision de l’avenir : les jeunes sont plus optimistes que leurs aĂźnĂ©s quant Ă  leurs perspectives inividuelles. Ce clivage disparaĂźt toutefois sur les perspectives collective de long terme, toutes les tranches d’ñge Ă©tant Ă©galement pessimistes. À cette Ă©chelle, c’est plutĂŽt le niveau de diplĂŽme qui est discriminant, les diplĂŽmĂ©s d’un bac+2 et au-delĂ  Ă©tant un peu plus optimistes. Inversement, les trĂšs pessimistes sont plus nombreux parmi les mĂ©nages modestes et peu diplĂŽmĂ©s, et l’ñge n’est pas non plus ici un facteur. Enfin, s’ils avaient le choix, beaucoup de Français prĂ©fĂ©reraient vivre dans un passĂ© rĂ©cent. Pour partie, cette appĂ©tence reflĂšte une histoire personnelle : beaucoup choisissent la dĂ©cennie de leur 20 ans. D’autres sĂ©lectionnent une pĂ©riode – souvent les annĂ©es 1980 – antĂ©rieure Ă  leur naissance, traduisant la prĂ©sence d’une image sociale positive de cette dĂ©cennie.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-03 : Plus Ă©cologiques et plus heureux –  la transition environnementale inĂ©gale des Français

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-03 : Plus Ă©cologiques et plus heureux – la transition environnementale inĂ©gale des Français

En 2021, le changement climatique Ă©tait considĂ©rĂ© par l’ensemble des EuropĂ©ens comme le problĂšme le plus inquiĂ©tant auquel le monde ait Ă  faire face, au mĂȘme titre que la propagation des maladies infectieuses. Bien que bouleversĂ©s par la pandĂ©mie mondiale du COVID-19, les habitants des pays de l’Union EuropĂ©enne sont restĂ©s conscients des consĂ©quences nĂ©fastes du rĂ©chauffement climatique. La menace que ce dernier reprĂ©sente pour notre bien-ĂȘtre se traduit notamment par la multiplication des catastrophes naturelles, et donc des risques pour les systĂšmes naturels et humains. La rĂ©duction Ă  grande Ă©chelles des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES), la modification des modes de vies et l’adaptation des infrastructures dans les zones Ă  risque sont devenues aujourd’hui des mesures vitales. Il s’agit ici tout d’abord de dĂ©terminer les diffĂ©rences de perception du changement climatique et des pratiques Ă©cologiques entre les pays europĂ©ens. Certaines rĂ©gions d’Europe ressentent dĂ©jĂ  les effets du rĂ©chauffement climatique (incendies, canicules, inondations 
) tandis que d’autres sont encore relativement Ă©pargnĂ©es. Cela explique les avis divergents concernant l’urgence Ă  agir, auxquels s’ajoutent les diffĂ©rences culturelles. Dans un deuxiĂšme temps, nous analysons la relation entre ces actions et le bien-ĂȘtre de ceux qui les mettent en Ɠuvre. L’utilisation de transports respectueux de l’environnement ou encore l’achat de produits issus de l’agriculture biologique sont corrĂ©lĂ©s avec une satisfaction de vie plus Ă©levĂ©e. Toutefois, la position sociale et le sexe des individus jouent aussi un grand rĂŽle dans la pratique quotidienne de ces actions pro-environnementales.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2022

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2022

Le bien-ĂȘtre des Français en dĂ©cembre 2022 reste dominĂ© par les inquiĂ©tudes Ă©conomiques. L’apprĂ©ciation des perspectives individuelles continue de se dĂ©grader sous le poids d’une vision nĂ©gative des perspectives Ă©conomiques du pays et d’inquiĂ©tudes quant aux situations financiĂšres individuelles. Dans le mĂȘme temps, les indicateurs de bien-ĂȘtre Ă©motionnel, qui avaient jusqu’ici bien rĂ©sistĂ©, se dĂ©gradent aussi. Toutefois, la satisfaction gĂ©nĂ©rale de la vie actuelle se replie moins qu’on aurait pu s’y attendre. Elle est probablement soutenue d’un cĂŽtĂ© par une Ă©valuation de la situation financiĂšre qui reste stable – les craintes ne se sont pas (encore ?) matĂ©rialisĂ©es – et par une Ă©valuation du niveau de vie qui rĂ©siste Ă©galement, et d’un autre cĂŽtĂ© par une apprĂ©ciation de la satisfaction Ă  l’égard de la sphĂšre professionnelle et privĂ©e.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-01 – À pied, Ă  vĂ©lo, en bus ou en voiture : les trajets domicile-travail

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-01 – À pied, Ă  vĂ©lo, en bus ou en voiture : les trajets domicile-travail

Dans les enquĂȘtes d’emploi du temps, l’heure – ou peu s’en faut – que nous passons en moyenne chaque jour Ă  nous rendre ou Ă  revenir de notre travail compte parmi les activitĂ©s jugĂ©es les plus dĂ©sagrĂ©ables. De nombreuses Ă©tudes mettent en Ă©vidence un impact nĂ©gatif des trajets entre domicile et travail sur les Ă©motions et le bien-ĂȘtre, effet qui ne s’arrĂȘte pas Ă  la porte du lieu de travail ou du domicile, et vient colorer toute notre expĂ©rience quotidienne. Si les automobilistes et les usagers des transports en commun sont fortement affectĂ©s par les problĂšmes de congestion, les pratiquants des modes de transport actifs (marche, vĂ©lo) sont Ă©galement touchĂ©s dĂšs lors que leur trajet comprend des sections Ă  risque. À l’aune de la satisfaction Ă  l’égard de notre vie dans son ensemble, on peut penser que nous prenons ces inconvĂ©nients en compte dans nos dĂ©cisions professionnelles et de logement. Il semble toutefois que nous sous-estimons souvent le coĂ»t subjectif de ces trajets, ce qui crĂ©e une perte nette de bien-ĂȘtre collectif. La recherche dans ce domaine reste cependant encore bien incomplĂšte, en particulier sur le croisement entre le bien-ĂȘtre et les contrastes sociaux ou de genre. Elle permet toutefois de dessiner un certain nombre de pistes d’actions publiques qui amĂ©lioreraient notre bien-ĂȘtre quotidien, allant d’incitations relativement simples Ă  mettre Ă  place Ă  une intĂ©gration forte des motifs de bien-ĂȘtre subjectif dans notre conception de l’urbanisme.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-15 : L’acceptabilitĂ© sociale des politiques environnementales avant le mouvement des Gilets jaunes

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-15 : L’acceptabilitĂ© sociale des politiques environnementales avant le mouvement des Gilets jaunes

ous Ă©tudions ici les dĂ©terminants de l’acceptabilitĂ© de trois politiques environnementales en France : l’augmentation des taxes sur les combustibles fossiles comme le pĂ©trole, le gaz et le charbon, les subventions publiques aux Ă©nergies renouvelables comme l’énergie solaire ou Ă©olienne et l’interdiction de la vente des produits mĂ©nagers les moins performants sur le plan Ă©nergĂ©tique. Cette analyse est rendue possible grĂące au module Attitudes to Climate Change and Energy de la vague 8 dĂ©ployĂ©e par l’European Social Survey en 2016. Nous analysons les ressemblances de ces dĂ©terminants avec les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques aux soutiens des Gilets jaunes. Nous montrons d’abord que les Français s’opposent plus Ă  une taxe sur les carburants que leurs voisins europĂ©ens. Ensuite, nous Ă©tudions les effets des caractĂ©ristiques socio-dĂ©mographiques sur l’acceptabilitĂ© de ces politiques. Enfin, nous observons qu’un sentiment de forte responsabilitĂ© personnelle envers le changement climatique est corrĂ©lĂ© avec un plus fort soutien envers les politiques environnementales. Au contraire, le manque de confiance envers autrui, l’une des principales caractĂ©ristiques subjectives des Gilets jaunes et de leurs soutiens, affecte seulement l’acceptabilitĂ© de la politique fiscale.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-14 : Le Bien-ĂȘtre Ă  l’Ă©preuve de l’inflation

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-14 : Le Bien-ĂȘtre Ă  l'Ă©preuve de l'inflation

La hausse de l'inflation n'est pas rĂ©partie Ă©galement dans la sociĂ©tĂ©. Alors que certaines personnes sont confrontĂ©es Ă  de fortes augmentations des prix, d'autres sont moins affectĂ©es en raison de leur situation personnelle : nous ne consommons pas tous les mĂȘmes choses, ni dans les mĂȘmes proportions. Cette Note adapte un article (Prati 2022) qui Ă©value le coĂ»t des inĂ©galitĂ©s d'exposition Ă  l’inflation en termes de bien-ĂȘtre subjectif en France. MĂȘme en situation d’inflation moyenne faible, ces inĂ©galitĂ©s d’expositions ont des consĂ©quences sur le bien-ĂȘtre, qui se trouvent aujourd’hui trĂšs largement amplifiĂ©es.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-13 : L’environnement et les Français, prĂ©occupations et pratiques

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-13 : L’environnement et les Français, prĂ©occupations et pratiques

En 2021, les prĂ©occupations environnementales se hissaient au deuxiĂšme rang des inquiĂ©tudes principales des Français, derriĂšre la violence et l’insĂ©curitĂ©. Un vĂ©ritable renversement de l’ordre des inquiĂ©tudes s’est opĂ©rĂ© notamment depuis les confinements successifs de 2020. GrĂące au travail de prĂ©vention et de mĂ©diatisation de nombreux acteurs, les problĂšmes environnementaux, historiquement souvent Ă©cartĂ©s au profit de sujets comme le chĂŽmage et l’immigration, sont aujourd’hui amplement reconnus par la population française. Toutefois, ces dangers sont variĂ©s et diffĂ©remment perçus selon les groupes sociaux. Afin d’attĂ©nuer leurs consĂ©quences nĂ©fastes, de nombreuses pratiques pro-environnementales existent. De nature multiple, allant du tri des dĂ©chets mĂ©nagers au transport quotidien « propre », ils font aujourd’hui partie intĂ©grante de la vie des Français. Nous montrons que ces efforts exercent une influence positive sur le bien-ĂȘtre de ceux qui les pratiquent. Notre travail s’inscrit dans la continuitĂ© des Ă©tudes dĂ©jĂ  produites par le MinistĂšre de la Transition Écologique et de la CohĂ©sion des Territoires sur le sujet. L’ensemble des rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s provient des plateformes « Bien-ĂȘtre » et « Environnement » de l’EnquĂȘte mensuelle de conjoncture auprĂšs des mĂ©nages (CAMME) rĂ©alisĂ©e par l’INSEE.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-12 :  Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2022

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2022

Notre tableau de bord de septembre montre une dĂ©gradation des indicateurs de bien-ĂȘtre les plus sensibles aux conditions matĂ©rielles : satisfaction Ă  l’égard du niveau de vie, anticipations quant aux prochaines annĂ©es. Par consĂ©quent, la satisfaction dans la vie se replie elle aussi, mais dans une moindre mesure car les dimensions de bien-ĂȘtre Ă©motionnel restent stables. Cette inquiĂ©tude doit naturellement beaucoup Ă  la conjoncture Ă©conomique et Ă  l’inflation. L’indice synthĂ©tique de confiance des mĂ©nages reste trĂšs bas, et prĂšs des trois quarts des mĂ©nages s’attendent Ă  une poursuite de l’inflation au moins Ă  son rythme actuel sur les 12 prochains mois. Au regard de ces anticipations trĂšs nĂ©gatives, le recul de la satisfaction dans la vie reste limitĂ©. Socialement, ces inquiĂ©tudes touchent tant les classes moyennes que les mĂ©nages modestes. Le contraste est en fait surtout gĂ©nĂ©rationnel : sur plusieurs mesures, les moins de 45 ans sont les plus affectĂ©s.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-11 :  La MobilitĂ© sociale perçue par les Français

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-11 : La MobilitĂ© sociale perçue par les Français

Les Français se reprĂ©sentent leur sociĂ©tĂ© comme trĂšs inĂ©galitaire mais, comme la plupart des EuropĂ©ens, s’y voient occuper une place de niveau intermĂ©diaire – mĂȘme si, aux cĂŽtĂ©s des Russes, des Italiens et des Japonais, ils sont plus nombreux que les autres Ă  se voir sur les niveaux infĂ©rieurs de l’échelle sociale. Mais au-delĂ  de cette position statique, comment perçoivent-ils leur mobilitĂ© sociale ? La France fait partie des pays dont les habitants sont les plus nombreux en moyenne Ă  penser avoir progressĂ© par rapport Ă  la position sociale de leurs parents – comme l’Allemagne, la Finlande et IsraĂ«l par exemple, et Ă  l’opposĂ© de la Russie et du Japon. Pour ce concerne l’évolution future de leur position relative dans la sociĂ©tĂ©, la majoritĂ© des Français anticipe une certaine stabilitĂ©. Ces perceptions dĂ©pendent aussi du revenu des individus : jusqu’aux deux quintiles les plus riches, tous anticipent une mobilitĂ© intra et inter-gĂ©nĂ©rationnelle ascendante. Ceux qui voient la sociĂ©tĂ© comme un sapin ou une toupie (peu de pauvres) sont beaucoup plus optimistes quant Ă  leur propre trajectoire. Ceux qui l’imaginent comme une pyramide (inĂ©galitaire) perçoivent une mobilitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle- mais pas intragĂ©nĂ©rationnelle- ascendante. Enfin, en ce qui concerne le lien avec le positionnement politique, c’est Ă  droite que la mobilitĂ© ascendante est perçue comme la plus forte. Au total, les Français se montrent assez optimistes quant Ă  leur trajectoire de mobilitĂ© sociale, surtout par rapport Ă  leurs parents, et l’image gĂ©nĂ©rale que forme leurs perceptions est celle d’une croyance largement partagĂ©e en un mĂ©canisme de convergence vers la moyenne.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-10 :  Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2022

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2022

Notre baromĂštre de juin 2022 fait apparaĂźtre l’image d’un rĂ©tablissement du volet Ă©motionnel du bien-ĂȘtre subjectif, d’une stabilitĂ© de la plupart des autres domaines, mais d’une grande inquiĂ©tude quant aux perspectives Ă©conomiques.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-09 : De l’éco-anxiĂ©tĂ© Ă  la transition heureuse ?

Dans une Note au format plus long que d’habitude, nous vous proposons un parcours de la littĂ©rature mobilisant les mĂ©triques de bien-ĂȘtre subjectif pour Ă©valuer les consĂ©quences et adaptations au changement climatique, de l’évaluation des catastrophes naturelles au rĂŽle de la colĂšre et de l’anxiĂ©tĂ©.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-08 :  Malheur Ă©phĂ©mĂšre, bonheur durable

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-08 : Malheur Ă©phĂ©mĂšre, bonheur durable

La plupart de nos travaux s’intĂ©ressent aux facteurs observables qui ont un effet sur le bien-ĂȘtre subjectif – le revenu, le diplĂŽme, le fait d’ĂȘtre en couple, etc. La satisfaction Ă  l’égard de notre vie peut cependant aussi dĂ©pendre non seulement de notre situation actuelle, mais aussi de notre situation passĂ©e, et de comment nous l’avons ressenti. Un rĂ©cent article de recherche jette un Ă©clairage sur cet effet de mĂ©moire, et met en Ă©vidence trois rĂ©sultats principaux : (i) Les personnes les plus satisfaites de leur vie tendent Ă  le rester ; (ii) Au contraire, les personnes les plus insatisfaites le restent moins longtemps ; (iii) Le fait d’ĂȘtre initialement trĂšs satisfait ou insatisfait pĂšse plus lourd dans l’apprĂ©ciation de sa vie que les principaux facteurs externes. Ces rĂ©sultats fondent une politique du bien-ĂȘtre qui agit Ă  la fois sur la prĂ©vention des chocs nĂ©gatifs, sur l’accĂ©lĂ©ration des sorties de l’insatisfaction forte, et sur la promotion des facteurs contribuant Ă  un niveau Ă©levĂ© de bien-ĂȘtre.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-07 :  La France, sociĂ©tĂ© de classes moyennes ou pyramide inĂ©galitaire ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-07 : La France, sociĂ©tĂ© de classes moyennes ou pyramide inĂ©galitaire ?

Comment les Français conçoivent-ils la rĂ©partition des revenus dans la sociĂ©tĂ© et leur propre place dans la hiĂ©rarchie sociale ? Et quelle est la prĂ©valence des opinions dites « populistes » ? La derniĂšre vague de l’enquĂȘte ISSP (2019) montre que ces diffĂ©rentes perceptions sont gĂ©nĂ©ralement cohĂ©rentes entre elles, Ă  deux exceptions prĂšs : (1) la plupart des Français interrogĂ©s pensent appartenir Ă  la classe moyenne, mais se font une idĂ©e trĂšs inĂ©galitaire de la sociĂ©tĂ© française Ă  l’image d’une pyramide, c’est-Ă -dire une grande proportion de pauvres et des effectifs de plus en plus faibles Ă  mesure que l’on s’élĂšve dans l’échelle des positions. (2) Ces diffĂ©rentes opinions des Français semblent dissociĂ©es de leur propre niveau de revenu.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-06 :   Les Français face aux grands risques

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-06 : Les Français face aux grands risques

En mobilisant le BaromĂštre de l’IRSN, nous inscrivons la perception des risques par les Français dans un temps plus long. Ce sont dĂ©sormais des risques « globalisĂ©s » qui inquiĂštent les Français. Au-delĂ  de la prĂ©occupation immĂ©diate pour le risque sanitaire, ce baromĂštre rĂ©vĂšle la montĂ©e en puissance de la perception du risque terroriste et surtout des risques climatiques, avec en contrepartie, une Ă©rosion de l’importance perçue des risques Ă©conomiques, sociaux, et du nuclĂ©aire.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-05 :  Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2022

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2022

Quelques semaines avant le premier tour de l’élection prĂ©sidentielle, notre baromĂštre de mars relĂšve un moral des Français en berne. La satisfaction dans la vie continue sa lente Ă©rosion, passant en dessous de sa moyenne depuis 2016. Le bien-ĂȘtre Ă©motionnel reste particuliĂšrement affectĂ©, tant dans le fait de se sentir heureux que dans celui de se sentir dĂ©primĂ©. Cette vague est marquĂ©e par un renforcement du pessimisme des Français quant Ă  leur avenir personnel. Leur apprĂ©ciation de ce qu’ils vont vivre dans les annĂ©es qui viennent avait plutĂŽt bien rĂ©sistĂ© Ă  la pandĂ©mie, contrairement Ă  leur opinion de l’avenir collectif. Depuis neuf mois et particuliĂšrement au dernier trimestre, les perspectives de dĂ©gradation de leur situation financiĂšre – trois Français sur quatre pensent que leur situation financiĂšre va se dĂ©grader dans l’annĂ©e qui vient – semblent avoir pesĂ© lourdement sur l’image qu’ils se font de leur vie dans les annĂ©es Ă  venir. Deux dimensions connaissent une amĂ©lioration. La satisfaction augmente dans toutes les dimensions liĂ©es au travail, et en particulier dans l’apprĂ©ciation de l’équilibre des temps de vie. Du cĂŽtĂ© des relations sociales, la deuxiĂšme partie de la pandĂ©mie a vu un gain dans le sentiment d’avoir autour de soi des gens sur qui compter. Cet Ă©cart Ă  la situation d’avant la pandĂ©mie, sensible surtout chez les femmes, se confirme ce trimestre. Enfin, nous avons introduit une nouvelle question Ă  notre tableau de bord, demandant aux enquĂȘtĂ©s dans quel pays ils voudraient vivre s’ils avaient le choix. AprĂšs la France, choisie par un peu moins de la moitiĂ© des rĂ©pondants, ce sont surtout le Canada et l’Europe du Sud qui sont plĂ©biscitĂ©s.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-04 : France heureuse, France malheureuse

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-04 : France heureuse, France malheureuse

La France est-elle coupĂ©e en deux du point de vue du bien-ĂȘtre ? Nos indicateurs donnent une image nettement plus contrastĂ©e. GrĂące Ă  nos 19 questions, nous montrons que certains aspects du bien-ĂȘtre, comme la satisfaction vis-Ă -vis du travail, sont plus polarisantes que d’autres, comme la satisfaction dans la vie. Les Français semblent largement segmenter leurs Ă©valuations : une grande insatisfaction dans un domaine ne se propage que peu aux autres domaines, alors que la grande satisfaction s’étend plus souvent Ă  de nombreux domaines. Par exemple, l’insatisfaction quant Ă  son travail n’entraĂźne pas une insatisfaction Ă  l’égard de sa santĂ©, et mĂȘme une insatisfaction Ă  l’égard de sa vie en gĂ©nĂ©ral n’est pas frĂ©quemment associĂ©e Ă  une insatisfaction quant aux relations avec ses proches. Il n’y a donc pas un groupe de Français globalement insatisfaits de tout, mais autant de groupes diffĂ©rents qu’il y a de dimensions. Nous n’en constatons pas moins des contrastes marquĂ©s. Avec l’ñge, l’insatisfaction a tendance Ă  augmenter et la grande satisfaction au baisser sur des dimensions essentielles, comme le sentiment que la vie a du sens, tandis que d’autres, comme la satisfaction dans la vie, connaissent plutĂŽt un creux au moment de la quarantaine. Du cĂŽtĂ© du genre, les femmes dĂ©clarent plus frĂ©quemment que les hommes tant un niveau de satisfaction faible qu’un niveau de satisfaction Ă©levĂ©. Socialement, la part des personnes peu satisfaites de leur vie en gĂ©nĂ©ral diminue avec le revenu, mais la part de peu satisfaite de l’équilibre de leurs temps de vie augmente. Nous dressons ainsi un premier portrait contrastĂ© de la satisfaction et de l’insatisfaction en France, qui montre moins un pays coupĂ© en deux que traversĂ© de contrastes multiples.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-03 :  DĂ©fiance, insatisfaction et colĂšre, les sources du refus de la vaccination

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-03 : DĂ©fiance, insatisfaction et colĂšre, les sources du refus de la vaccination

Parvenir Ă  une couverture vaccinale quasi intĂ©grale est un Ă©lĂ©ment clef de la stratĂ©gie de lutte contre l’épidĂ©mie de Covid-19. Pourtant, les rĂ©ticences Ă  la vaccination sont nombreuses et la campagne vaccinale française a eu du mal Ă  convaincre avant l’introduction du Pass sanitaire. En dĂ©pit d’un accroissement important de la couverture vaccinale, environ 10 % de la population refusait catĂ©goriquement la vaccination en septembre 2021. L’enquĂȘte CoviPrev de SantĂ© publique France suggĂšre que ce refus traduit en partie une insatisfaction dans la vie et une dĂ©fiance envers les institutions, qui s’exprime Ă©galement par le rejet des gestes barriĂšres. Les non-vaccinĂ©s se dĂ©clarent moins satisfaits de leur vie, mĂ©trique trĂšs liĂ©e Ă  la confiance, et expriment plus frĂ©quemment de la colĂšre que les vaccinĂ©s, que ce soit pendant le confinement de novembre 2020 ou au moment du dĂ©confinement de mai 2021. Ceci fait Ă©cho aux diffĂ©rentes manifestations de protestation contre la mise en place du Pass sanitaire. Le lien entre insatisfaction et refus du vaccin ne se rĂ©duit pas Ă  l’appartenance sociale, mais au contraire se retrouve au sein des diffĂ©rentes catĂ©gories sociales.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2021, Moral en berne

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2021, Moral en berne

Pris dĂ©but dĂ©cembre, notre dernier baromĂštre du bien-ĂȘtre des Français pour 2021 confirme la stabilisation des principaux indicateurs aprĂšs les montagnes russes des deux derniĂšres annĂ©es. Cette stabilisation s’accompagne toutefois d’une dĂ©tĂ©rioration de l’état Ă©motionnel des Français. Si une part de la chute du sentiment d’ĂȘtre heureux doit s’expliquer par la saison, nous enregistrons une baisse significative de la part des gens qui se sont sentis heureux la veille, et en parallĂšle une augmentation de ceux qui se sont sentis dĂ©primĂ©s. Le prĂ©sent, angoissant, fait ainsi de moins en moins recette tandis que les apprĂ©ciations de l’avenir se dĂ©gradent lentement. La stabilitĂ© des autres indicateurs cache parfois des Ă©volutions contrastĂ©es. Ainsi, les femmes indiquent une progression de leur satisfaction Ă  l’égard de toutes les dimensions touchant au travail et aux temps de vie, alors que ces domaines se dĂ©gradent chez les hommes. De mĂȘme, l’apprĂ©ciation de plusieurs indicateurs-clef rĂ©siste bien voire s’amĂ©liore depuis un an chez les moins de 45 ans, mais baisse chez leurs aĂźnĂ©s. La pandĂ©mie n’a pas remis en cause la stratification sociale du bien-ĂȘtre en France, mais nous constatons dans cette derniĂšre vague que le niveau d’inquiĂ©tude des classes moyennes et supĂ©rieures rejoint celui habituellement dĂ©clarĂ© par les mĂ©nages les plus modestes.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-01 : Adopter le tĂ©lĂ©travail ? L’impact du travail Ă  distance sur le bien-ĂȘtre

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-01 : Adopter le tĂ©lĂ©travail ? L'impact du travail Ă  distance sur le bien-ĂȘtre

Avec la crise du Covid-19 et le confinement, un quart des salariĂ©s sont brusquement passĂ©s au tĂ©lĂ©travail. Une grande enquĂȘte britannique nous permet de mettre en Ă©vidence l’impact positif en moyenne de cette rĂ©organisation sur la satisfaction dans la vie. Concernant la santĂ© mentale, les nouveaux tĂ©lĂ©travailleurs l’ont initialement vue se dĂ©grader, et ce n’est qu’au bout de quelques mois qu’ils se sont adaptĂ©s et que leurs indicateurs de santĂ© mentale ont rattrapĂ© puis dĂ©passĂ© ceux de leurs collĂšgues restĂ©s au bureau. Ces effets positifs ne concernent pas tous les groupes de la population de maniĂšre identique. Ils sont plus forts pour les couples et les personnes en zone rurale.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2021

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2021

AprĂšs 18 mois de hauts et de bas au grĂ© de l’épidĂ©mie de Covid-19, les indicateurs du bien-ĂȘtre subjectif en France semblent se stabiliser Ă  un niveau comparable Ă  celui d’avant l’épidĂ©mie. Certains, comme le sentiment d’ĂȘtre heureux ou la satisfaction Ă  l’égard du niveau de vie, restent mĂȘme Ă  des niveaux plus Ă©levĂ©s. Ces Ă©volutions recouvrent toutefois des dynamiques contrastĂ©es. Alors que la satisfaction Ă  l’égard du temps libre est meilleure que ce qu’elle Ă©tait avant la pandĂ©mie chez les hommes, elle reste infĂ©rieure chez les femmes. Dans le mĂȘme temps, les moins de 45 ans expriment une satisfaction plus Ă©levĂ©e que le trimestre dernier sur plusieurs dimensions-clefs, oĂč l’évaluation faite par les 45-65 ans est plutĂŽt en berne. L’apprĂ©ciation de l’avenir collectif, Ă  l’échelle de la France ou de l’Europe, avait Ă©tĂ© relativement peu affectĂ©e par l’épidĂ©mie. Elle continue ce trimestre une tendance longue Ă  la dĂ©gradation.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2021

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2021

Alors que le mois de mars reprĂ©sentait un point bas dans de nombreuses dimensions du bien-ĂȘtre des Français, le mois de juin est celui du soulagement. Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre retrouvent leur niveau habituel d’avant la pandĂ©mie, tandis que le sentiment d’avoir Ă©tĂ© heureux la veille est Ă  son plus haut depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte. Si tout n’est pas complĂštement revenu Ă  la normale – nous constatons des contrastes dans les Ă©volutions en fonction des niveaux de diplĂŽme, du genre ou de la prĂ©sence d’enfants dans le mĂ©nage, ce mois de juin apparaĂźt avant tout comme celui d’un soulagement heureux.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-06 – Estime de soi et performances scolaires en primaire : les enseignements du panel DEPP 2011

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-06 – Estime de soi et performances scolaires en primaire : les enseignements du panel DEPP 2011

L’enquĂȘte de panel du service statistique de l’Éducation Nationale permet de suivre plus de 15 000 Ă©lĂšves, entrĂ©s au CP en 2011 et interrogĂ©s Ă©galement en CM2 en 2016. On dispose grĂące Ă  l’enquĂȘte de nombreuses informations sur la situation des Ă©lĂšves (familiale, bien-ĂȘtre, 
) et une Ă©valuation de leurs performances scolaires. À l’entrĂ©e au CP, les filles sont plus contentes d’elles-mĂȘmes et de leur vie que les garçons en moyenne. Une fois en CM2, cet Ă©cart s’inverse, mĂȘme si les filles semblent plus comblĂ©es par leur vie lorsque les questions n’ont plus trait Ă  l’estime de soi. En matiĂšre de performance scolaires, les filles sont lĂ©gĂšrement plus fortes que les garçons en CP, mais l’écart s’inverse Ă©galement en CM2 Ă  la faveur des garçons. Cet inversion tient Ă  la composition des Ă©valuations : si les filles restent plus fortes que les garçons en français, l’évaluation de CM2 comprend davantage de compĂ©tences en mathĂ©matiques. Or, au cours de la scolaritĂ© en primaire, les garçons finissent par obtenir de bien meilleures notes que les filles en mathĂ©matiques alors que la diffĂ©rence initiale de niveau Ă©tait quasi-invisible. Par ailleurs, les filles et les garçons se distinguent aussi par la maniĂšre dont ils Ă©valuent leurs propres capacitĂ©s scolaires : les filles se voient mieux adaptĂ©es au cadre scolaire tandis que les garçons ont plus le sentiment de rĂ©pondre aux questions posĂ©s par le professeur en classe. Les performances scolaires dans l’enquĂȘte reflĂštent aussi le milieu social des Ă©lĂšves, et l’écart entre les moins favorisĂ©s et les plus favorisĂ©s s’accentue du CP au CM2. Pourtant, au CP, les Ă©lĂšves dĂ©favorisĂ©s ont une perception plus positive de leurs capacitĂ©s scolaires que leurs camarades, y compris Ă  performance Ă©gale. ArrivĂ©s en CM2, plus les Ă©lĂšves viennent de milieux favorisĂ©s, plus ils ont le sentiment de bien rĂ©ussir Ă  l’école. Enfin, il n’y a pas de diffĂ©rences rĂ©elles de bien-ĂȘtre selon l’origine sociale.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-05 – Relations enseignants-Ă©lĂšves : comment amĂ©liorer le bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves du secondaire ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-05 – Relations enseignants-Ă©lĂšves : comment amĂ©liorer le bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves du secondaire ?

MalgrĂ© une opinion trĂšs positive de leur expĂ©rience dans leur Ă©tablissement (94 % disent se sentir bien dans leur collĂšge ou lycĂ©e), les Ă©lĂšves français interrogĂ©s Ă  15 ans par l’enquĂȘte PISA ont un sentiment d’appartenance Ă  l’école plus faible que la moyenne de l’OCDE. Parmi les neuf questions qui permettent de construire cet indicateur d’appartenance Ă  l’école, les jeunes français sont dans la moyenne de l’OCDE pour quatre questions, et au-dessous de la moyenne pour deux autres. Le score d’ensemble assez faible de la France repose ainsi sur un jugement significativement plus nĂ©gatif quant Ă  l’impression d’ĂȘtre laissĂ© pour compte et au sentiment de se sentir chez soi Ă  l’école. Parmi les facteurs qui expliquent cette contre-performance, la relation avec les enseignants joue un rĂŽle important. Les Ă©lĂšves français sont en effet nombreux Ă  estimer qu’ils sont traitĂ©s injustement par leurs professeurs, notamment que ces derniers sous-estiment leurs capacitĂ©s et les font moins participer que leurs camarades de classe. Contrairement au sentiment d’appartenance Ă  l’école en gĂ©nĂ©ral, le sentiment d’injustice est corrĂ©lĂ© avec les performances scolaires. Les plus mauvais Ă©lĂšves ont plus frĂ©quemment le sentiment que les enseignants sont injustes Ă  leur Ă©gard ; les Ă©lĂšves moyens plus que les bons Ă©lĂšves, mais aussi les garçons plus que les filles, quel que soit leur niveau scolaire.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2021

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2021

Du dĂ©confinement aux mesures de freinage en passant par les dĂ©confinements, le bien-ĂȘtre des Français en temps de Covid-19 a connu des hauts et des bas. Au cours de l’annĂ©e 2020, il a suivi des fluctuations fortes, tout en oscillant autour d’un niveau moyen assez stable, comme cela a Ă©tĂ© le cas aussi dans d’autres pays. En 2021, la situation change. La derniĂšre vague de notre tableau de bord rĂ©vĂšle une usure du moral des Français. AprĂšs avoir pesĂ© sur le bien-ĂȘtre Ă©motionnel, la dĂ©gradation atteint maintenant la satisfaction de vie des Français et le sentiment que leur vie a du sens. Les jeunes (dans un sens assez large) sont particuliĂšrement touchĂ©s. Cette usure constitue une nouvelle contrainte d’acceptabilitĂ© des mesures de lutte contre l’épidĂ©mie.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-03 : Faut-il avoir des bonnes notes pour ĂȘtre heureux Ă  15 ans ?

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-03 : Faut-il avoir des bonnes notes pour ĂȘtre heureux Ă  15 ans ?

Nous connaissons les enquĂȘtes PISA pour la comparaison qu’elles permettent des performances scolaires entre pays. Ces enquĂȘtes apportent cependant aussi un Ă©clairage remarquable sur le bien-ĂȘtre des adolescents interrogĂ©s, et en particulier sur les liens que celui-ci entretien avec les performances scolaires. Nous montrons ici que ce lien est complexe. Si les adolescents qui ont de meilleures notes se dĂ©clarent plus satisfaits de leur vie, il n’y a pratiquement pas de relation entre le sentiment d’appartenance Ă  l’école et le niveau de performance, et mĂȘme une relation nĂ©gative entre les notes et le sentiment de savoir ce qui donne du sens Ă  sa vie. Les rĂ©ponses mettent en Ă©vidence un Ă©cart fille-garçon trĂšs marquĂ©. Les filles sont moins satisfaites de leur vie que les garçons, avec un poids plus important des notes, se sentent moins bien Ă  l’école et dĂ©clarent plus souvent Ă©prouver des Ă©motions nĂ©gatives. Une partie de cet Ă©cart semble liĂ© Ă  la peur de l’échec, plus fort chez les filles, et Ă  un moindre esprit de compĂ©tition dans un environnement oĂč celui-ci est valorisĂ©. Dans toutes ces dimensions, la France ne fait pas figure d’exception et ressemble beaucoup aux autres pays europĂ©ens. Deux spĂ©cificitĂ©s françaises Ă©mergent cependant. D’une part, le poids accordĂ© aux mathĂ©matiques dans le parcours scolaire se reflĂšte dans l’importance de cette matiĂšre dans la satisfaction de vie. D’autre part, la satisfaction dans la vie des adultes, assez dĂ©cevante au regard des pays comparables, contraste avec les rĂ©ponses nettement plus favorables des adolescents.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-02 : Ces enseignants qui nous marquent

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-02 : Ces enseignants qui nous marquent

Le suivi d’une cohorte d’enfants permet de mettre en Ă©vidence l’influence sur le long terme que peuvent avoir les enseignants sur leurs Ă©lĂšves. Les travaux de Sarah FlĂšche Ă  partir d’une cohorte britannique montrent que les enseignantes et enseignants du primaire ont un effet non seulement sur les notes de leurs Ă©lĂšves, mais aussi sur leurs compĂ©tences non-cognitives (par exemple l’estime de soi, la persĂ©vĂ©rance, ou encore les relations interpersonnelles). Cet effet s’observe Ă  court terme sur les notes, mais s’estompe avec les annĂ©es. Cependant, si l’effet sur les notes diminue au fil du temps, on continue Ă  observer une influence des enseignants sur la rĂ©ussite de leurs Ă©lĂšves Ă  long terme, que ce soit Ă  travers l’accĂšs Ă  l’universitĂ©, l’insertion sur le marchĂ© du travail, leur santĂ© mentale ou leurs comportements. La capacitĂ© des enseignants Ă  amĂ©liorer les performances cognitives de leurs Ă©lĂšves ne va pas nĂ©cessairement de pair avec leur capacitĂ© Ă  amĂ©liorer la dimension non-cognitives. Les capacitĂ©s Ă  faire progresser les Ă©lĂšves dans l’un ou l’autre constituent deux compĂ©tences sĂ©parĂ©es. Ces compĂ©tences ne semblent pas s’acquĂ©rir principalement avec l’expĂ©rience, puisque l’ñge, le nombre d’annĂ©es d’exercice ou la confiance que les enseignants ont dans leurs pratiques ne semblent pas liĂ©es Ă  la valeur ajoutĂ©e mesurĂ©e. En revanche, les pratiques pĂ©dagogiques mises en place par l’enseignant contribuent significativement Ă  expliquer les diffĂ©rences de progressions entre Ă©lĂšves.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2020

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2020

D’un confinement Ă  l’autre, l’annĂ©e 2020 a Ă©tĂ© marquĂ©e par des variations importantes dans l’évaluation que les Français ont de leur bien-ĂȘtre. Alors que le mois de juin marquait un point haut pour la plupart de nos indicateurs, dĂ©cembre 2020 – avec une enquĂȘte intĂ©gralement conduite pendant le second confinement, marque un repli par rapport Ă  juin. D’un cĂŽtĂ©, les dimensions relatives Ă  l’état Ă©motionnel semblent trĂšs fortement affectĂ©es par la situation de confinement : anxiĂ©tĂ© face Ă  la situation sanitaire, isolement relationnel forcĂ©, arrĂȘt d’un grand nombre d’activitĂ©s pĂšsent sur le bien-ĂȘtre des mĂ©nages. D’un autre cĂŽtĂ©, la satisfaction Ă  l’égard du niveau de vie, reflĂ©tant plus les conditions matĂ©rielles, ou encore celle Ă  l’égard du travail restent relativement Ă©levĂ©es. Ainsi, si la satisfaction dans la vie, qui combine tous ces Ă©lĂ©ments, se replie nettement, il ne fait pour l’instant que retrouver son niveau moyen d’avant la pandĂ©mie. Ces mouvements opposĂ©s des diffĂ©rentes composantes du bien-ĂȘtre suggĂšrent ainsi que l’épidĂ©mie a rendu plus saillantes les dimensions non-matĂ©rielles du bien-ĂȘtre, en particulier le rĂŽle jouĂ© par les relations sociales.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-09 : Twitter, mesure du bien-ĂȘtre ?

Depuis sa crĂ©ation en 2006, le service de micro-blogging Twitter a acquis une place centrale dans la circulation et la diffusion d’informations dans de nombreux pays. Le caractĂšre public de la plupart des messages (tweets), la prĂ©sence de publics divers et la simple masse des messages en fait un rĂ©vĂ©lateur des mĂ©canismes de diffusion des nouvelles ou de l’état d’esprit des utilisateurs prisĂ© par les chercheurs. De nombreux travaux rĂ©cents ont tentĂ© d’extraire de Twitter des informations sur l’état de l’opinion et sur le bien-ĂȘtre ressenti par la population. PlutĂŽt destinĂ©e Ă  un environnement de recherche, cette note prĂ©sente briĂšvement une sĂ©lection d’articles, mettant un accent sur les mĂ©thodes utilisĂ©es et les rĂ©sultats obtenus. Sans prĂ©tendre Ă  l’exhaustivitĂ©, ce survol nous semble restituer une image assez fidĂšle de l’état de l’art et de ses limites quant Ă  l’utilisation qui peut ĂȘtre faite de Twitter comme rĂ©vĂ©lateur du bien-ĂȘtre ou des orientations politiques d’une population.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2020

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2020

AprĂšs un baromĂštre de juin qui montrait une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre subjectif Ă  l’issue du confinement, celui de septembre affiche une image plus contrastĂ©e. La plupart des mĂ©triques sont partiellement en repli, mais restent Ă  un niveau supĂ©rieur Ă  celui d’il y a un an. Ce repli est plus marquĂ© pour les mĂ©nages plus aisĂ©s et les classes moyennes, tandis que le tiers infĂ©rieur des mĂ©nages en termes de revenu continuent Ă  avoir une apprĂ©ciation plus positive. Le travail demeure un lieu de satisfaction important, lĂ  aussi particuliĂšrement pour les mĂ©nages les plus modestes, probablement plus exposĂ©s Ă  la crainte du chĂŽmage. L’environnement immĂ©diat perd en partie de son caractĂšre protecteur. Reflet peut-ĂȘtre de l’obligation de plus en plus gĂ©nĂ©rale du port du masque, les hommes en particulier expriment un moindre sentiment de sĂ©curitĂ© dans leur quartier que dans les enquĂȘtes prĂ©cĂ©dentes.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-07 : Heurs et malheurs du confinement

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-07 : Heurs et malheurs du confinement

Face Ă  l’épidĂ©mie de covid-19, le gouvernement français dĂ©cide de placer le pays en confinement strict du 15 mars au 11 mai 2020. Pour la plupart des Français, le confinement est arrivĂ© de maniĂšre inattendue, imposant de s’adapter trĂšs rapidement Ă  une situation complĂštement inĂ©dite, chamboulant leur vie quotidienne, familiale et professionnelle. Les rĂ©sultats de l’enquĂȘte Conditions de vie et aspirations rĂ©alisĂ©e par le CrĂ©doc pendant le confinement, du 20 avril au 04 mai soulignent des vĂ©cus trĂšs diffĂ©renciĂ©s. Les jeunes ont vĂ©cu plus difficilement la pĂ©riode que leurs aĂźnĂ©s du fait de l’importance des liens sociaux dans leur constitution identitaire. Alors qu’en temps normal, les 15-24 ans sortent souvent de chez eux, notamment pour voir leurs amis, ils ont souffert de devoir y renoncer, malgrĂ© l’importance des liens sociaux dans leur constitution identitaire. Habitant souvent dans de petits espaces, ils ont vu leur vie rĂ©trĂ©cie entre quatre murs ou ont choisi pour certains de retourner vivre dans leurs familles, ce qui n’a pas Ă©tĂ© sans provoquer quelques tensions. Les autres foyers habitant de petits logements, en liaison avec des ressources financiĂšres limitĂ©es (le logement Ă©tant le premier poste de dĂ©penses des Français), ont Ă©galement vĂ©cu difficilement la pĂ©riode. En revanche, au-delĂ  des diffĂ©rences d’habitat, l’effet des diffĂ©rences de revenus a Ă©tĂ© – temporairement – gommĂ© pendant la pĂ©riode. Chez les actifs, la dĂ©couverte ou l’amplification du tĂ©lĂ©travail ont manifestement constituĂ© une bonne surprise pour les personnes qui y ont eu accĂšs, mais moins pour les personnes qui travaillaient habituellement Ă  distance avant le confinement, qui se sont trouvĂ©es plus perturbĂ©es dans leurs habitudes. Le choc de la crise de la covid-19 a Ă©tĂ© tel que la plupart des Français ont revisitĂ© le regard qu’ils portaient sur leur vie, et rĂ©Ă©valuent plus positivement ses diffĂ©rentes dimensions. Enfin, pour une partie importante de la population, le confinement a Ă©tĂ© une pause bien vĂ©cue, permettant de profiter davantage de ses proches, d’une vie calme et sĂ©curisante.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2020

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2020

RĂ©alisĂ© au tout dĂ©but du mois de juin, notre baromĂštre trimestriel a pris la photo d’une France en train de sortir du confinement imposĂ© par l’épidĂ©mie de covid-19. Dans ce contexte, les indicateurs de bien-ĂȘtre sont pratiquement tous en hausse par rapport Ă  leur niveau de mars 2019. Pour plusieurs d’entre eux, dont des mĂ©triques centrales comme la satisfaction dans la vie, la santĂ© subjective ou le sentiment de bonheur, nous observons les niveaux les plus Ă©levĂ©s depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte, il y a maintenant quatre ans. Cette amĂ©lioration de la situation ressentie touche l’ensemble des classes sociales. Les rĂ©pondants sont aussi nettement plus optimistes quant Ă  leurs perspectives individuelles futures qu’avant le confinement, sans toutefois que cela n’influe fortement sur l’apprĂ©ciation de la situation des prochaines gĂ©nĂ©rations, qui reste assez pessimiste. Parmi les dimensions les plus nettement liĂ©es au confinement, la satisfaction Ă  l’égard du travail, des temps de vie ou du temps libre est elle aussi en hausse. L’opinion quant aux relations avec les proches est Ă©galement plus positive qu’avant le confinement, sauf pour les plus de 65 ans, qui ont probablement davantage souffert de l’isolement.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2020

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2020

RĂ©alisĂ©e dĂ©but mars, notre enquĂȘte trimestrielle su le bien-ĂȘtre en France donne l’image d’une population encore peu inquiĂšte des consĂ©quences d’une Ă©pidĂ©mie qui ne semblait alors toucher que la Chine et l’Italie. Les rĂ©pondants avaient alors une opinion plutĂŽt positive de leur situation et de leurs perspectives individuelles. Leur opinion nĂ©gative quant Ă  l’avenir du pays dans son ensemble et leur moral au quotidien plutĂŽt en berne ne faisaient que poursuivre un mouvement installĂ© sur l’ensemble de l’annĂ©e, qui devait donc probablement peu Ă  l’épidĂ©mie. Ce tableau de bord peut donc ĂȘtre lu comme un point de dĂ©part d’avant le confinement, auquel nous comparerons les Ă©volutions dans les prochaines vagues.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-04 : Les Français et la science

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-04 : Les Français et la science

En 2018, la France se dĂ©couvrait le pays d’Europe le plus sceptique Ă  l’égard des vaccins. À bien des Ă©gards, cette question a rĂ©vĂ©lĂ© la tension qui existe dans le pays entre une bonne image globale de la science et un niveau Ă©levĂ© de dĂ©fiance dĂšs qu’on touche Ă  l’action publique. Alors que peu de Français se dĂ©fient des conseils donnĂ©s par le personnel mĂ©dical, les messages de santĂ© publique sont reçus avec nettement plus de rĂ©serve dĂšs lors qu’ils Ă©manent du gouvernement – ce qui n’est Ă©videmment pas sans consĂ©quence sur la gestion de la situation de pandĂ©mie au moment de la rĂ©daction de cette note. Les scientifiques dans leur ensemble sont Ă©galement exposĂ©s Ă  cette dĂ©fiance. Si une trĂšs grande majoritĂ© des Français ont confiance dans les bonnes intentions de celles et ceux qui travaillent dans la recherche publique, ils sont prĂšs d’un tiers Ă  ne pas leur faire confiance pour dire de maniĂšre transparente qui les finance.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-03 : Étendue et perception de la violence au travail

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-03 : Étendue et perception de la violence au travail

La violence au travail n’a en France rien d’anecdotique. InterrogĂ©s sur leurs conditions de travail, pratiquement un tiers des rĂ©pondants dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  un comportement malveillant au cours de l’annĂ©e. Cette malveillance prend des formes multiples, et cumulatives : plus d’un tiers des personnes concernĂ©es sont exposĂ©es Ă  au moins trois comportements hostiles diffĂ©rents. Afin de bien prendre acte de l’ampleur de ce phĂ©nomĂšne, nous dressons un panorama de ces comportements, en tĂȘte desquels figurent des attitudes malheureusement ordinaires, comme la critique injuste ou les entraves Ă  l’expression de la personne. Du cĂŽtĂ© des victimes, l’ñge ou le mĂ©pris envers la profession exercĂ©e constituent les motifs les plus souvent dĂ©clarĂ©s. Les femmes sont plus souvent que les hommes victimes de ces comportements, hostiles, et particuliĂšrement ceux comportant une teneur sexuelle. Le cumul de comportements malveillants est alors encore plus frĂ©quent – au moins cinq types d’attaques diffĂ©rentes pour la moitiĂ© des individus exposĂ©s Ă  de tels comportements. Dans ce contexte, des comportements a priori sans contenu sexuel prennent une coloration sexiste. Les femmes sont d’ailleurs les premiĂšres Ă  bien identifier cette contamination, et attribuent beaucoup plus souvent que les hommes les comportements hostiles Ă  leur sexe. Chez les hommes, les motifs relatifs Ă  l’origine, la nationalitĂ© ou les convictions religieuses et politiques sont relativement plus frĂ©quents. En Ă©tendant le champ pour intĂ©grer des comportements en apparence plus anodins, telles les blagues sexistes, nous prenons la mesure d’un sexisme ordinaire largement rĂ©pandu et tolĂ©rĂ© dans le monde du travail en France. S’ils sont les plus exposĂ©s Ă  ce genre de propos, les moins de trente ans sont nombreux Ă  ne pas de sentir dĂ©rangĂ©s par ces propos.

Figure 3

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français – DĂ©cembre 2019

Alors que la vague de dĂ©cembre 2018 avait affichĂ© une nette dĂ©gradation des principaux indicateurs de bien-ĂȘtre, que nous avions mise en relation avec la crise des Gilets jaunes, celle de dĂ©cembre 2019 ne porte qu’une trace limitĂ©e du conflit social concernant la rĂ©forme des retraite. La satisfaction dans la vie et la perception de l’avenir personnel restent Ă  leurs niveaux observĂ©s depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, tandis que le sentiment d’ĂȘtre heureux et l’exposition Ă  l’agression, plus en prise avec l’environnement immĂ©diat, se dĂ©tĂ©riorent. Les indicateurs relatifs Ă  la situation de long terme demeurent Ă  des niveaux plus faibles que ceux observĂ©s depuis 2017, traduisant un pessimisme durable dans les perspectives d’avenir collectif – le projet de rĂ©formes des retraites ne semble pas avoir sur ce point suscitĂ© ni la perception d’une amĂ©lioration ni d’une dĂ©gradation de la situation de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France.

Figure 8
Lecture : La part de personnes déclarant une faible satisfaction de vie est de 16 % pour les personnes qui ne se sentent pas seules et 45 % pour celles qui se sentent seules.
Faible satisfaction de vie et faible confiance sont dĂ©finies comme l’appartenance aux 25 % des rĂ©ponses les plus faibles (satisfaction de vie infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  5, confiance interpersonnelle infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  3)

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-01 : Dimensions de la solitude en France

Un grand nombre de Français vivent dans une situation plus ou moins prononcĂ©e d’isolement social. 12 % des Français de seize ans passent rĂ©guliĂšrement une semaine sans aucun contact avec leurs amis et leur famille, et 3 % plusieurs semaines. En septembre dernier, l’Insee a dressĂ© un portrait socio-Ă©conomique des personnes isolĂ©es, c’est-Ă -dire ayant peu ou pas de contacts avec leur famille et leurs amis. Ce travail montrait que l’isolement est associĂ© Ă  des indicateurs de fragilitĂ© Ă©conomique, ainsi qu’à un bien-ĂȘtre fortement dĂ©gradĂ©. Dans la lignĂ©e de leur travail, nous rĂ©alisons un portrait similaire, et croisĂ© avec le leur, en nous intĂ©ressant aux personnes qui dĂ©clarent se sentir trĂšs souvent seules. Cette apprĂ©hension subjective de solitude ne recouvre que partiellement celle d’isolement, et nous donne Ă  voir des segments de la population qui souffrent de solitude quand bien mĂȘme ils entretiennent autant voire plus que la moyenne des contacts rĂ©guliers avec leur entourage. Notre analyse met ainsi en Ă©vidence que certaines de ces poches de solitude, Ă  l’exemple des citĂ©s et grands ensembles, se situent dans des zones denses de la sociĂ©tĂ©, et procĂšdent de l’accumulation dans certains lieux ou populations des difficultĂ©s financiĂšres et sociales – exacerbĂ©es par le sentiment de n’avoir personne vers qui se tourner en cas de besoin. Au-delĂ  de ces effets d’accumulation, nous mettons Ă©galement en Ă©vidence des populations et lieux oĂč la composition socio-dĂ©mographique n’épuise pas la prĂ©valence du sentiment de solitude, attestant de facteurs supplĂ©mentaires de fragilisation du lien social. Nous ajoutons Ă©galement Ă  l’analyse l’impact de l’isolement et de la solitude sur la satisfaction dans la vie et la confiance interpersonnelle, dont nous avons montrĂ© qu’elles structurent le paysage politique français. La solitude pĂšse lourdement sur la satisfaction, alimentant la tentation contestataire, tandis qu’isolement comme solitude pĂšsent sur notre capacitĂ© Ă  faire confiance Ă  autrui.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2019

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2019

La vague de septembre de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif s’inscrit largement dans la continuitĂ© des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes : aprĂšs une chute brutale en dĂ©cembre 2018 sur fond de crise sociale, ces indicateurs retrouvent leurs niveaux moyens des trois derniĂšres annĂ©es. Ce retour au statu quo ante signifie Ă©galement que les gains qui avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©s pendant ou aprĂšs l’élection prĂ©sidentielle, en particulier sur la perception de l’avenir, ont Ă©tĂ© effacĂ©s. Ainsi, l’apprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France retrouve ce trimestre son niveau bas de 2016. Par ailleurs, nous mettons en Ă©vidence quelques signes de fragilitĂ©. Si la satisfaction dans la vie s’est bien relevĂ©e depuis dĂ©cembre 2018, la satisfaction vis-Ă -vis du niveau de vie n’a de son cĂŽtĂ© pas retrouvĂ© son niveau antĂ©rieur : le pouvoir d’achat reste une prĂ©occupation majeure, qui peut peser Ă  terme sur les autres indicateurs. Le retour d’un pessimisme vis-Ă -vis de l’avenir collectif est Ă©galement le signe d’espoirs déçus, qui affaiblissent d’autant le soutien potentiel aux rĂ©formes d’ampleur.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-07 : Le Passage Ă  la retraite

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-07 : Le Passage Ă  la retraite

Le projet de rĂ©forme du systĂšme de retraites français, dĂ©voilĂ© en juillet dernier, devrait remplacer les notions d’ñge lĂ©gal de dĂ©part Ă  la retraite par un Ăąge-pivot, Ă©voluant en fonction de l’espĂ©rance de vie des gĂ©nĂ©rations. On a dĂ©jĂ  pu voir Ă  quel point cette question de l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite faisait l’objet de prises de position marquĂ©es, reflĂ©tant l’importance symbolique de cette transition dans notre sociĂ©tĂ©. Pour autant, la littĂ©rature Ă©conomique met en Ă©vidence des impacts nĂ©gatifs comme positifs du dĂ©part Ă  la retraite, selon le contexte national et la situation des personnes concernĂ©es. Cette ambivalence du dĂ©part Ă  la retraite se retrouve dans les Ă©valuations subjectives de bien-ĂȘtre. La retraite n’efface par ailleurs pas ou peu les diffĂ©rences sociales dans l’évaluation de son bien-ĂȘtre : les plus satisfaits avant leur retraite le sont Ă©galement aprĂšs, mĂȘme si dans certains domaine, en particulier celui de la santĂ©, l’écart entre groupes sociaux tend Ă  se rĂ©duire avec le passage Ă  la retraite. Du fait de la place occupĂ©e par le travail dans la construction de la position sociale des individus, la retraite peut Ă©galement ĂȘtre un moment d’interrogation de leur utilitĂ© sociale, lorsque certains liens de sociabilitĂ© liĂ©s au travail se distendent. Nous observons de tels effets dans le cas français, mais ils restent faibles pour les personnes de moins de 70 ans, et d’autant plus faibles si, comme un tiers des retraitĂ©s de cette classe d’ñge, la personne est engagĂ©e dans des activitĂ©s de bĂ©nĂ©volat. Les interrogations douloureuses sur l’utilitĂ© sociale ou le sentiment de solitude sont plutĂŽt un problĂšme propre au quatriĂšme Ăąge, Ă  partir de 80 ans.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2019 : La stabilisation se confirme

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Juin 2019 : La stabilisation se confirme

La vague de juin de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif confirme le retour Ă  la normale observĂ© en mars, aprĂšs le grand trou d’air de dĂ©cembre. Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif se maintiennent Ă  des niveaux proches de leur moyenne observĂ©e depuis maintenant trois ans que nous conduisons cette enquĂȘte tous les trimestres. Les mĂ©nages les plus modestes en particulier consolident l’amĂ©lioration de leur perception quant Ă  leur situation personnelle et leurs perspectives futures. Toutefois, notable que nous avions observĂ©e en mars sur les dimensions relatives au travail ne s’est pas confirmĂ©e. Dans leur ensemble, ces indicateurs reviennent eux aussi Ă  leur niveau de long terme, alors qu’ils semblaient sur une trajectoire d’amĂ©lioration. Cet effet est particuliĂšrement marquĂ© pour les mĂ©nages modestes, qui n’ont jamais Ă©tĂ© aussi peu satisfaits de leur travail depuis que nous avons commencĂ© cette enquĂȘte. Une fois de plus, le travail semble constituer un point de fragilitĂ© dans la sociĂ©tĂ© française.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-05 : La France et l’Europe

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-05 : La France et l'Europe

En avril, l’INSEE a publiĂ© un panorama positionnant la France par rapport aux autres pays de l’Union europĂ©enne sur une vaste gamme d’indicateurs objectifs. Nous mettons ici ces indicateurs en regard de l’évaluation subjective de situation par les Français et par les habitants des autres pays de l’Europe ou de l’OCDE. En balayant un vaste ensemble d’indicateurs, nous mettons Ă  nouveau en Ă©vidence une forme de pessimisme et de mal-ĂȘtre français. Les Ă©valuations que donnent les Français de leur situation sont presque toujours plus sombres que ce que voudrait le positionnement du pays sur des mĂ©triques objectives. Cet Ă©cart est rĂ©vĂ©lateur des craintes comme des aspirations des Français. À bien des Ă©gards, la France est proche des moyennes europĂ©ennes, souvent un peu en retrait dans les dimensions Ă©conomiques par rapport Ă  ses voisins du nord, l’Allemagne constituant un point de comparaison quasi-systĂ©matique, mais mieux situĂ©s que ses voisins du sud, Espagne et Italie en tĂȘte. La faible dynamique de l’économie française depuis 2008 joue certainement un rĂŽle dans le pessimisme des Français, qui ont l’impression de voir leur pays faire du sur-place, tandis que d’autres progressent ou rebondissent. Cependant, le phĂ©nomĂšne touche aussi des dimensions Ă  l’évolution plus lente, comme le sentiment d’ĂȘtre en bonne santĂ© ou la confiance interpersonnelle.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2019 :  Un retour Ă  la normale

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Mars 2019 : Un retour Ă  la normale

AprĂšs une vague de dĂ©cembre marquĂ©e par une dĂ©gradation gĂ©nĂ©ralisĂ©e des indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif – dĂ©gradation que nous avons mis en relation avec le mouvement des Gilets jaunes – la vague de mars de notre enquĂȘte montre un rebond de la plupart de ces indicateurs Ă  leurs niveaux moyens observĂ©s depuis deux ans. En miroir de ce que nous observions au trimestre dernier, ce retour Ă  une forme de normalitĂ© touche de maniĂšre assez homogĂšne toutes les couches de la sociĂ©tĂ©, et concerne aussi l’apprĂ©ciation que les enquĂȘtĂ©s font de leurs perspectives d’avenir. Deux Ă©lĂ©ments de ce rebond retiennent particuliĂšrement notre attention. D’une part, les indicateurs liĂ©s au travail et Ă  l’équilibre des temps de vie s’établissent au-delĂ  d’un simple retour Ă  la moyenne. Ils semblent avoir repris le chemin d’une amĂ©lioration progressive dont nous avions dĂ©jĂ  dĂ©celĂ© des indices l’annĂ©e derniĂšre. Cette trajectoire pourrait traduire les ressentis de l’amĂ©lioration progressive du marchĂ© du travail en France. D’autre part, si le tiers des mĂ©nages les plus modestes en termes de revenus partage l’embellie quant Ă  la perception de leur avenir personnel, la satisfaction exprimĂ©e vis-Ă -vis de leur situation actuelle ne s’est pas significativement amĂ©liorĂ©e depuis dĂ©cembre. Cette disjonction entre un avenir qu’on pense pouvoir ĂȘtre meilleur et une situation prĂ©sente vue comme difficile reste le signe d’une situation politique et sociale potentiellement fragile.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-03 : Qui sont les Gilets jaunes et leurs soutiens ?

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-03 : Qui sont les Gilets jaunes et leurs soutiens ?

Ce travail propose pour la premiĂšre fois d’étudier les clivages cachĂ©s du soutien aux Gilets jaunes Ă  partir des donnĂ©es de l’enquĂȘte du BaromĂštre de la confiance du CEVIPOF. Nous montrons que le soutien au mouvement entĂ©rine l’effacement de l’axe droite-gauche traditionnel. Les Gilets jaunes rĂ©unissent des personnes dont les taux de satisfaction dans la vie sont trĂšs faibles, indĂ©pendamment de leur accord sur les moyens d’y rĂ©pondre. Ce sont majoritairement d’anciens Ă©lecteurs de Marine Le Pen, de Jean-Luc MĂ©lenchon ou des abstentionnistes (dans cet ordre). Ils partagent une critique plus radicale de l’État et du gouvernement que l’un et l’autre de ces Ă©lectorats, tout en ayant des positions plus mĂ©dianes sur des questions morales comme la tolĂ©rance Ă  l’égard des minoritĂ©s. L’analyse de la gĂ©ographie des ronds-points confirme le caractĂšre original de ce mouvement. Le Nord-Est et le Sud-Ouest sont les points forts de la mobilisation, soit les deux rĂ©gions oĂč Marine Le Pen et Jean-Luc MĂ©lenchon ont fait leurs meilleurs scores.

Lecture  : En moyenne, les répondants sont 27% à se déclarer malheureux selon notre définition. Dans les villes moyennes, ils sont presque 3,5 points de pourcentage plus nombreux (30,5%).

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-01 : La France Malheureuse

La vaste contestation que reprĂ©sente le mouvement des Gilets Jaunes s’enracine pour nous dans un sentiment profond et durable de mal-ĂȘtre et d’insatisfaction des personnes vis-Ă -vis de leur vie et de leurs perspectives d’avenir. Afin de contribuer Ă  la comprĂ©hension de ce mouvement et de sa composition sociale, nous dressons dans cette note un portrait en trois temps du mal-ĂȘtre en France tels que le rĂ©vĂšlent nos indicateurs subjectifs. Qui sont les malheureux en France ? Nous montrons que si les marqueurs de statut social que sont le diplĂŽme, l’emploi et le revenu structurent l’exposition au mal-ĂȘtre, ce dernier touche une large frange de la population associĂ©e aux classes populaires et moyennes. Dans la lignĂ©e de notre note de novembre dernier, « Bonheur rural, malheur urbain », nous revenons sur la situation des villes moyennes. Celles-ci affichent un niveau de bien-ĂȘtre moyen infĂ©rieur, et une proportion plus forte de malheureux. Cet Ă©cart s’explique en partie par une sur-reprĂ©sentation en leur sein des catĂ©gories les plus malheureuses, ce qui se conjugue avec des niveaux de revenus plus faibles et une dynamique dĂ©mographique en berne. En nous focalisant sur les malheureux de ces villes, nous mettons cependant en Ă©vidence un effet local supplĂ©mentaire : au sein de ces villes, le malheur et l’insatisfaction vis-Ă -vis des relations avec les proches s’expriment plus fortement dans la quasi-totalitĂ© des couches de la population. Il se manifeste donc dans ces agglomĂ©rations une dynamique nĂ©gative, qui pĂšse sur le bien-ĂȘtre de l’ensemble de leurs habitants.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français — DĂ©cembre 2018

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français — DĂ©cembre 2018

La vague de dĂ©cembre de notre enquĂȘte sur le bien-ĂȘtre des Français reflĂšte l’état d’un pays traversĂ© par la crise des Gilets Jaunes. Une majoritĂ© de nos indicateurs sont Ă  la baisse comparĂ©s Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, et pour la plupart aussi par rapport au trimestre prĂ©cĂ©dent, en rĂ©el contraste avec le rebond habituellement observĂ© sur la vague de dĂ©cembre. Le recul de la satisfaction de vie touche ainsi l’ensemble des couches de la sociĂ©tĂ©, avec une augmentation de la part des trĂšs insatisfaits, et, dans les milieux les plus aisĂ©s, un recul des plus satisfaits. Comme en tĂ©moigne le cƓur initial des revendications, cette crise s’ancre dans les craintes quant au pouvoir d’achat, malmenĂ© par le prix des carburants et plus gĂ©nĂ©ralement une augmentation des prix les plus visibles. Ces craintes se sont traduites par un recul marquĂ© depuis dĂ©but 2018 du moral des mĂ©nages, et un retour des craintes vis-Ă -vis du chĂŽmage. Il s’agit Ă©galement d’une crise de confiance en l’avenir. Nos indicateurs d’optimisme collectif avaient dĂ©jĂ  reculĂ© le trimestre dernier. Ce trimestre, c’est au tour des anticipations vis-Ă -vis de l’avenir individuel de chuter trĂšs fortement, et lĂ  encore pour une partie trĂšs significative de notre Ă©chantillon. Cette insatisfaction et ce pessimisme peignent un tableau sombre pour le gouvernement : la confiance dans l’avenir et un haut niveau de satisfaction de vie ont caractĂ©risĂ© l’électorat d’Emmanuel Macron. A contrario, l’insatisfaction et la dĂ©fiance nourrissent les rangs de l’extrĂȘme-droite.

Figure 1: Satisfaction de vie et Bonheur en France

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français – Septembre 2018

Notre photographie du bien-ĂȘtre des Français prise en septembre2018 prolonge dans ses grandes lignes celle que nous avions faite en juin dernier. AprĂšs les fluctuations de 2017, la satisfaction de vie revient Ă  son niveau de 2016, tandis que le sentiment de bonheur poursuit sa course ascendante, en particulier chez les hommes. Les perceptions de l’avenir individuel restent stables, mais celles de l’avenir collectif (France et Europe) sont reparties Ă  la baisse. Si les gĂ©nĂ©rations sont Ă  l’unisson dans leur apprĂ©ciation de l’avenir national, nous retrouvons la stratification par Ăąge, avec des jeunes plus optimistes, sur l’avenir de l’Europe. Nous observons depuis deux trimestres une dynamique contrastĂ©e dans la sensation d’avoir Ă©tĂ© exposĂ© Ă  de l’agressivitĂ© : ce sentiment diminue chez les femmes, et augmente chez les hommes. Nous suivrons avec attention ce phĂ©nomĂšne, tout comme l’embellie rĂ©cente dans la satisfaction vis-Ă -vis des relations de travail et du temps libre.

Figure 3 : Satisfaction de vie par type d'aire urbaine

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-07 : Bonheur rural, malheur urbain ?

Vaut-il mieux habiter Ă  la campagne ou en ville ? Les mesures de bien-ĂȘtre subjectif pour la France font apparaĂźtre un avantage en faveur des campagnes :les ruraux sont plus heureux, plus satisfaits de leur vie, de leur logement, de leurs relations sociales, et se sentent plus en sĂ©curitĂ©. Globalement, toutes ces mĂ©triques se dĂ©gradent avec la taille des agglomĂ©rations, pour atteindre un point bas Ă  Paris,tandis que les inĂ©galitĂ©s de revenu font le chemin inverse. Exception Ă  cette rĂšgle, les villes moyennes (20 000 Ă  100 000 habitants) ressortent comme particuliĂšrement malheureuses : satisfaction de vie et indicateurs de qualitĂ© des relations sociales y apparaissent particuliĂšrement dĂ©gradĂ©s.ï»ż

Figure 2 : Niveau d'Ă©ducation et composantes du bien-ĂȘtre, contrĂŽlĂ©s pour l’ñge

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-06 : DiplĂŽme, revenus et confiance

Faire des Ă©tudes contribue-t-il au bien-ĂȘtre des individus ? En croisant plusieurs sources de donnĂ©es françaises, nous mettons en Ă©vidence une relation claire entre niveau de diplĂŽme et bien-ĂȘtre, que ce dernier s’exprime par la satisfaction de vie ou la confiance envers les autres. L’augmentation de la satisfaction de vie avec le niveau du diplĂŽme transite largement par un effet de revenu : un diplĂŽme plus Ă©levĂ© permet de mieux gagner sa vie, ce qui augmente la satisfaction de vie. Par contraste, le fait que les plus diplĂŽmĂ©s soient plus enclins Ă  faire confiance aux autres ou Ă  avoir confiance en l’avenir ne semble pas liĂ© Ă  leurs revenus : Ă  revenus Ă©gaux, les plus diplĂŽmĂ©s sont plus confiants et optimistes que les moins diplĂŽmĂ©s.

Figure 2: Sens de la vie et Bonheur en France

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français - Juin 2018

Pris au cƓur des mouvements sociaux de juin 2018, ce portrait du bien-ĂȘtre en France diffĂšre relativement peu de celui que nous pouvions Ă©tablir en mars. La plupart des dimensions de notre enquĂȘte sont en lĂ©gĂšre amĂ©lioration, montrant que la tension du climat social en juin a eu un effet limitĂ© sur le ressenti d’ensemble de nos enquĂȘtĂ©s. AprĂšs avoir un atteint un Ă©tiage en dĂ©cembre 2017, le niveau des rĂ©ponses moyennes Ă  notre question « Avez-vous Ă©tĂ© heureux hier » poursuit la reprise amorcĂ©e en mars. Toutefois, ce mieux-ĂȘtre est le fait des hommes dans notre enquĂȘtes, les femmes ne partageant en moyenne pas cette embellie. Il en va de mĂȘme pour l’optimisme : le pessimisme moyen des femmes quant aux perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France et en Europe s’accentue. Les hommes, eux, semblent retrouver de la confiance dans l’avenir national, mais partagent dans une certaine mesure une opinion assombrie des perspectives europĂ©ennes.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-04 : Les Femmes et le sentiment d’(in)sĂ©curitĂ©

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-04 : Les Femmes et le sentiment d’(in)sĂ©curitĂ©

La sĂ»retĂ© est un aspect crucial de la vie quotidienne : l’insĂ©curitĂ© est source de pression et d’anxiĂ©tĂ©, ce qui affecte nĂ©gativement le bien-ĂȘtre. La prĂ©sente Ă©tude dresse un portrait de la sĂ©curitĂ© en France en combinant informations objectives et indicateurs subjectifs. La France se positionne dans la moyenne europĂ©enne, bien que l’on y observe un Ă©cart trĂšs marquĂ© entre femmes et homme sur la perception de sa propre sĂ©curitĂ© physique.

Figure 6 : La satisfaction de vie en Europe. 
Source : World Happiness Report 2017

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-03 : Le Bien-ĂȘtre des Français - Mars 2018

Notre enquĂȘte de mars 2018 dresse un portrait contrastĂ© du bien-ĂȘtre en France. On sait que de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les Français sont modĂ©rĂ©ment satisfaits dans les grandes dimensions du bien-ĂȘtre subjectif (satisfaction dans la vie, sentiment que leur vie a un sens, bonheur, anxiĂ©tĂ©, santĂ© ressentie) mais sont pessimistes pour leur avenir personnel et plus encore pour l’avenir collectif de la France et de l’Europe. Pour autant, ils sont trĂšs satisfaits de leur environnement proche, qu’il s’agisse de liens sociaux, de sĂ©curitĂ© personnelle ou d’exposition Ă  l’agressivitĂ©. De mĂȘme, leur travail et les relations qu’ils y entretiennent constituent des sources de satisfaction, de mĂȘme que leur temps libre, mĂȘme s’ils sont en moyenne moins satisfaits de l’équilibre travail/temps libre. Si sur le moyen terme ces Ă©valuations sont assez stables, on observe des Ă©volutions d’un trimestre Ă  l’autre, rĂ©vĂ©lant une dimension conjoncturelle des rĂ©ponses Ă  ces questions, mĂȘme celles qui s’ancrent dans une vision de long terme, comme la satisfaction de vie. Si ces variations ne sont pas d’ampleur suffisante pour modifier le positionnement de la France, entre des pays du nord de l’Europe en moyenne plus heureux et des pays du sud de l’Europe qui le sont moins, elles traduisent des mouvements significatifs dans l’opinion, tantĂŽt sur l’ensemble des enquĂȘtĂ©s, tantĂŽt aux extrĂȘmes. Qu’est devenu le sursaut d’optimisme observĂ© autour de l’élection d’Emmanuel Macron ? Si la confiance dans l’avenir a refluĂ© et fluctuĂ© depuis l’élection, on observe que la part des pessimistes reste depuis l’élection infĂ©rieure Ă  ce qu’elle Ă©tait avant, tandis que la part des optimistes reste au-dessus de ses valeurs prĂ©-Ă©lection.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-02 : Valoriser les espaces verts en milieu urbain par le bien-ĂȘtre des rĂ©sidents

Le processus d’urbanisation rend difficile le maintien de zones pourtant essentielles Ă  l’équilibre des Ă©cosystĂšmes urbains et l’espace est devenu une ressource rare dans les grandes villes. Les espaces verts et les parcs urbains Ă©tant primordiaux pour atteindre les objectifs fixĂ©s par la Commission EuropĂ©enne en termes de climat et d’environnement, celle-ci a promu leur prĂ©servation en les intĂ©grant aux politiques nationales et rĂ©gionales au sein de l’Union EuropĂ©enne (Commission EuropĂ©enne, 2013). Certains gouvernements nationaux ont mis place des stratĂ©gies similaires : l’Allemagne a par exemple encouragĂ© la sauvegarde des parcs urbains en les incluant dans son programme national de protection de la biodiversitĂ© (MinistĂšre FĂ©dĂ©ral de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la SĂ©curitĂ© NuclĂ©aire, 2007)

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-01 : Le tournant de la quarantaine

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-01 : Le tournant de la quarantaine

Dans ne trĂšs nombreux pays, la moyenne des rĂ©ponses Ă  la question « Êtes-vous satisfait de la vie que vous menez » forme une courbe en U en fonction de l’ñge : jeunes et jeunes retraitĂ©s sont les plus satisfaits, les quadras les moins. Dans cette note, nous examinons la maniĂšre dont ce phĂ©nomĂšne s’observe dans notre enquĂȘte au prisme de deux domaines, le travail et l’environnement quotidien. Dans ces deux domaines, la gĂ©nĂ©ration des quarantenaires, les « quadras », nĂ©s entre 1968 et 1978 dans notre enquĂȘte, se dĂ©clare particuliĂšrement peu satisfaite. La satisfaction vis-Ă -vis du travail et celle vis-Ă -vis des relations de travail y est au plus bas, tandis que le sentiment d’exposition Ă  l’agressivitĂ© et Ă  l’insĂ©curitĂ© y est au plus haut. À l’intĂ©rieur de cette crise globale, les cadres et les hommes sont particuliĂšrement touchĂ©s par l’insatisfaction vis-Ă -vis de leur travail, tandis que les femmes sont les plus affectĂ©es par les sentiments d’agression et d’insĂ©curitĂ©

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-12 : Optimisme et inquiĂ©tudes

Note de l'Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-12 : Optimisme et inquiĂ©tudes

En juillet dernier, nous constations qu’une vague d’optimisme avait touchĂ© les rĂ©pondants Ă  notre enquĂȘte. Les rĂ©ponses aux questions relatives Ă  l’avenir, traditionnellement moroses en France, s’étaient brusquement amĂ©liorĂ©es. Trois mois plus tard, une large part de cette vague est retombĂ©e, accrĂ©ditant l’idĂ©e qu’il s’agissait d’un effet conjoncturel liĂ© aux Ă©lections, sans qu’il soit possible Ă  ce stade de savoir si les thĂšmes de la campagne ont amplifiĂ© cet effet. Sur un an, soit en comparant septembre 2017 Ă  septembre 2016, nous constatons toutefois une amĂ©lioration progressive de cette perception de l’avenir. Le paradoxe français, Ă©cart entre un optimisme pour soi-mĂȘme et un pessimisme quant Ă  l’avenir collectif, semble donc se rĂ©sorber lentement.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-11 : RĂ©duction du temps de travail et bien-ĂȘtre des travailleurs

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-11 : RĂ©duction du temps de travail et bien-ĂȘtre des travailleurs

Alors que le passage aux 35 heures en France fait, presque vingt ans aprĂšs, l’objet d’un dĂ©bat ardent quant Ă  ses consĂ©quences sur l’emploi, l’analyse en termes de bien-ĂȘtre vient fournir un Ă©clairage complĂ©mentaire pour Ă©valuer l’impact de cette loi sur la satisfaction au travail et hors du travail. C’est l’objet d’un article rĂ©cent consacrĂ© Ă  l’impact des rĂ©formes du temps de travail au Portugal et en France.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-10 : Jeux Olympiques et bien-ĂȘtre, un effet de courte durĂ©e

Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-10 : Jeux Olympiques et bien-ĂȘtre, un effet de courte durĂ©e

Sur le plan financier, il semble Ă©tabli qu’organiser les Jeux Olympiques est une opĂ©ration perdante : effets induits sur l’investissement faibles, les spectateurs remplacent chassent des touristes qui seraient venus de toutes maniĂšres, et le coĂ»t final est la plupart du temps trĂšs au-delĂ  du coĂ»t prĂ©vu. L’argumentaire des organisateurs met donc en avant des bĂ©nĂ©fices intangibles, faisant des JO une source d’inspiration et d’enthousiasme. Une nouvelle Ă©tude contribue Ă  l’évaluation de cet argument comparant le bien-ĂȘtre dĂ©clarĂ© par les habitants de Londres (ville organisatrice), Paris (ville candidate) et Berlin lors des Ă©tĂ©s 2011, 2012 – annĂ©e des Jeux – et 2013.

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-09 : Anticipations et confiance

Note de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-09 : Anticipations et confiance

Dans une prĂ©cĂ©dente note, nous mettions en Ă©vidence un choc d’optimisme suivant l’élection prĂ©sidentielle de 2017. En utilisant une enquĂȘte diffĂ©rente, l’EurobaromĂštre, cette note confirme l’existence de ce sursaut et permet d’en pousser plus loin l’analyse. Plus ancien, l’EurobaromĂštre montre que si les Ă©lections prĂ©sidentielles voient une augmentation de l’optimisme, l’enthousiasme observĂ© en 2017 est nettement plus important que celui qui avait accompagnĂ© les Ă©lections de 2007 ou 2012. Cette hausse est d’autant plus intĂ©ressante qu’elle survient dans un contexte de dĂ©fiance accrue vis-Ă -vis des mĂ©dias et des partis politiques et dans une sociĂ©tĂ© de plus en plus politisĂ©e. De fait, Emmanuel Macron a rĂ©ussi, au moment de son Ă©lection, Ă  rassembler autour de lui l’essentiel du centre de l’espace politique français, ce Ă  quoi n’était parvenu aucun de ses trois prĂ©dĂ©cesseurs. ParallĂšlement, centre-droit et centre-gauche se caractĂ©risent par une hausse progressive de l’optimisme depuis le dĂ©but du quinquennat Hollande, et ce en divergence croissante avec les anticipations des extrĂȘmes du spectre politique.

Figure 1
Pourcentage d'individus se déclarant trÚs insatisfaits de leur vie par orientation politique en France (1973-2016)
Source : EurobaromÚtres. Lecture : entre les périodes 2005-2009 et 2010-2016, les individus se déclarant au centre du spectre politique (5 sur une échelle de 1 à 10) ont été de 1,8 points de pourcentage plus nombreux.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-08 : Du Mal-ĂȘtre au Vote ExtrĂȘme

La montĂ©e du populisme et l’échec des partis traditionnels Ă  l’élection prĂ©sidentielle de 2017 remettent en question la pertinence des dĂ©terminants traditionnels du vote. Dans le contexte Ă©conomique difficile du quinquennat Hollande, dans quelle mesure la montĂ©e du pessimisme en France a-t-elle nourri le vote contestataire ? Les enquĂȘtes disponibles rĂ©vĂšlent deux phĂ©nomĂšnes marquants : d’une part, les extrĂȘmes du spectre politique, et surtout l’extrĂȘme-droite, se distinguent par un niveau de mal-ĂȘtre et de pessimisme particuliĂšrement fort, et qui ne s’explique pas entiĂšrement par les caractĂ©ristiques sociales de cet Ă©lectorat ; d’autre part, la diffĂ©rence de bonheur entre Ă©lecteurs d’extrĂȘme gauche et Ă©lecteurs d’extrĂȘme droite a Ă©voluĂ©, surtout depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010 : les Ă©lecteurs les plus malheureux se situent dĂ©sormais plus souvent Ă  l’extrĂȘme droite qu’à l’extrĂȘme gauche.

Pour chaque question, les perspectives sont notĂ©es sur une Ă©chelle de 0 Ă  10. Pour ce graphique, 0 – 3 : dĂ©gradation, 4 – 6 stabilitĂ©, 7 – 10 : amĂ©lioration.
Source : EnquĂȘte Conjoncture auprĂšs des mĂ©nages, INSEE et Plate-forme « Bien-ĂȘtre » de l’enquĂȘte Conjoncture auprĂšs des mĂ©nages, INSEE / CEPREMAP

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-07 : PrĂ©sidentielle : un choc d’optimisme

Il y a un an avait lieu la premiĂšre vague de l’enquĂȘte trimestrielle organisĂ©e par l’Observatoire du bien-ĂȘtre du Cepremap. L’Observatoire avait publiĂ© un premier bilan du bien-ĂȘtre en France. La tonalitĂ© gĂ©nĂ©rale en 2016 Ă©tait celle d’une France particuliĂšrement pessimiste. Plus de deux tiers des Français estimaient que la vie des prochaines gĂ©nĂ©rations dĂ©clinerait et exprimaient des pronostics sombres sur la situation Ă©conomique. Si les Français se disaient en gĂ©nĂ©ral satisfaits de leur situation personnelle, l’écrasante majoritĂ© manifestait une forte inquiĂ©tude quant Ă  l’avenir de la France et la possibilitĂ© d’un destin collectif, pessimisme auquel nous avons consacrĂ© une note. Un an plus tard, la France a repris des couleurs selon notre derniĂšre vague d’enquĂȘte de juin 2017. La confiance dans les perspectives de la France dans son ensemble s’amĂ©liore considĂ©rablement, se rapprochant de l’optimisme des Français quant Ă  leur situation personnelle. Ce dernier change d’ailleurs peu. Les Ă©volutions sont frappantes depuis le prĂ©cĂ©dent bilan de mi-2016, tant par leur ampleur que par l’homogĂ©nĂ©itĂ© de leur direction, celle d’une vision plus positive de l’avenir. Si les Français ne voient pas encore la vie en rose, une grande partie du camp des pessimistes a basculĂ© dans le camp des optimistes. Effet Macron ? Difficile de ne pas y voir une association. Nous avions montrĂ© dans une rĂ©cente analyse de la relation entre bien-ĂȘtre et vote qu’un plus fort niveau d’optimisme caractĂ©risait les Ă©lecteurs d’Emmanuel Macron au premier tour, quels que soient leur revenu, leur catĂ©gorie socio-professionnelle ou leur lieu de rĂ©sidence. Par ailleurs, la forte hausse de l’optimisme en France se dĂ©roule entre nos deux vagues d’enquĂȘte prĂ©- et post-Ă©lection prĂ©sidentielle, avec une forte bascule des pessimistes vers le camp des optimistes. Effet Macron stricto sensu ? Les Ă©lections prĂ©sidentielles sont traditionnellement associĂ©es Ă  un regain d’optimisme dans les indicateurs de la confiance des mĂ©nages. Le temps et les enquĂȘtes futures nous diront s’il y a eu un effet spĂ©cifique et durable liĂ© au nouveau PrĂ©sident.

Figure 5 : Emploi, prĂ©caritĂ©, et partis extrĂȘmes

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-06 : Google : espace politique, espace de prĂ©occupations

Au regard des rĂ©sultats de l’élection prĂ©sidentielle de 2017 se pose aujourd’hui la question du lien entre certains facteurs socioĂ©conomiques et idĂ©ologiques et la montĂ©e des partis extrĂȘmes en France. Quelles sont les problĂ©matiques actuelles les plus reprĂ©sentatives de l’échiquier politique français ? Dans cette courte note, nous suggĂ©rons que les recherches internet pour des partis politiques sont liĂ©es Ă  des prĂ©occupations contemporaines bien spĂ©cifiques. Plus prĂ©cisĂ©ment, le Front National est plus souvent associĂ© Ă  des thĂ©matiques relatives Ă  l’islamophobie, au terrorisme, et au mal-ĂȘtre, tandis que les recherches sur des partis d’extrĂȘme gauche sont concomitantes de problĂ©matiques Ă©conomiques et environnementales. DerriĂšre ces associations, cependant, se cachent des divergences rĂ©gionales majeures. Les dynamiques de recherches Google rĂ©vĂšlent, en outre, la montĂ©e du Front National et la profonde transformation Ă  l’Ɠuvre dans le milieu politique français.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-05 : Pessimisme des Français : est-ce une gĂ©nĂ©ralitĂ© ?

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-05 : Pessimisme des Français : est-ce une gĂ©nĂ©ralitĂ© ?

Plusieurs comparaisons internationales ont montrĂ© que les Français sont globalement plus pessimistes que les habitants de pays comparables. Ce pessimisme relatif d’ensemble recouvre cependant un paysage intĂ©rieur trĂšs contrastĂ©, le revenu et la catĂ©gorie socioprofessionelle – au-delĂ  du pur effet revenu – constituant des dĂ©terminants importants de l’optimisme individuel et collectif. Le niveau d’éducation, le genre, le lieu d’habitation ou encore la prĂ©sence d’enfants sont Ă©galement autant de dĂ©terminants dont nous explorons les effets sur le bien-ĂȘtre subjectif dans cette note.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-04 : La Vie au travail

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-04 : La Vie au travail

Comment ont Ă©voluĂ© les conditions de vie au travail en France, depuis le dĂ©but de la grande rĂ©cession, en 2008 ? Dans cette radiographie, nous utilisons l’enquĂȘte SRCV, disponible annuellement entre 2008 et 2014, pour Ă©tudier la vie au travail telle que la ressentent les Français, ainsi que son Ă©volution gĂ©nĂ©rale ces derniĂšres annĂ©es. Nous utilisons Ă©galement la base de donnĂ©es EU-SILC de 2013, pour comparer la satisfaction vis-Ă -vis de l’emploi en France Ă  celle des autres pays EuropĂ©ens. Le tableau qui se dĂ©gage est celui d’une France dans la moyenne europĂ©enne du point de vue de la satisfaction au travail, mais plus proche du niveau des pays d’Europe du Sud (plus faible) que des pays d’Europe du Nord (niveau de satisfaction plus Ă©levĂ©). La satisfaction au travail, dans ses multiples composantes, s’est dĂ©gradĂ©e depuis la crise de 2008.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-03 : Les Français inquiets pour l’avenir de leur pays

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-03 : Les Français inquiets pour l’avenir de leur pays

Bonheur, satisfaction dans la vie: oĂč en sont les Français? Nous livrons ici les premiers enseignements d’une nouvelle enquĂȘte menĂ©e par l’Observatoire du bien-ĂȘtre du CEPREMAP et l’INSEE. Nous mobilisons Ă©galement plusieurs grandes enquĂȘtes françaises (SRCV, CREDOC) et internationales (SILC, ESS, Gallup). On dĂ©couvre une France pessimiste, oĂč l’économie est source d’inquiĂ©tude, occupe une place particuliĂšrement importante dans la genĂšse du bien-ĂȘtre et diffĂ©rencie de plus en plus les groupes de la sociĂ©tĂ© et les rĂ©gions françaises.

Variation de bien-ĂȘtre et vote FN en 2012

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017 – 02 : Bien-ĂȘtre et vote

Les catĂ©gories socio-Ă©conomiques et gĂ©ographiques traditionnelles du vote s’avĂšrent insuffisantes pour expliquer la forte pĂ©nĂ©tration du vote frontiste parmi des couches de la population aussi disparates que les jeunes, la classe moyenne ou la France pĂ©riphĂ©rique et pĂ©ri-urbaine. Leur point commun : le mal-ĂȘtre et le pessimisme, le vote Front National n’est plus celui des classes populaires mais des classes malheureuses. La France pessimiste vote FN, la France optimiste vote Macron.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-01 : 4 points sur le bien-ĂȘtre des Français

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-01 : 4 points sur le bien-ĂȘtre des Français

Un module « Bien-ĂȘtre des mĂ©nages » intĂ©grĂ© Ă  l’enquĂȘte Camme de l’Insee a Ă©tĂ© mis en place dans le cadre d’un partenariat entre l’Insee et l’Observatoire du Bien-ĂȘtre du Cepremap. S’il faudra attendre plusieurs vagues pour en analyser les Ă©volutions, les deux premiĂšres enquĂȘtes mettent dĂ©jĂ  en Ă©vidence quatre points saillants de la perception que les enquĂȘtĂ©s ont de leur bien-ĂȘtre : Un fort pessimisme quant Ă  l’avenir de la France ; Une profonde insatisfaction sur les dimensions Ă©conomiques ; Une relative satisfaction quant Ă  la situation et aux perspectives individuelles ; La nostalgie d’un passĂ© perçu comme plus heureux. Ainsi, le contexte Ă©conomique et, plus globalement l’avenir de la prochaine gĂ©nĂ©ration les inquiĂštent bien plus que leur propre situation personnelle.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-03 : Emploi et bien-ĂȘtre

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-03 : Emploi et bien-ĂȘtre

L’emploi joue un rĂŽle important dans l’économie et le tissu social. Dans quelle mesure le travail contribue-t-il Ă  la satisfaction et au bien-ĂȘtre ? Cette radiographie montre les grandes lignes de cette relation, selon la situation familiale et le genre, et explique comment la situation d’emploi contribue aux disparitĂ©s de bien-ĂȘtre gĂ©ographique en France. En France, avec un taux de chĂŽmage de plus de 10% pour l’ensemble de la population et de plus de 20% pour les jeunes, le rĂŽle de l'emploi pour le bien-ĂȘtre est important. Le travail est Ă  la fois une source de revenu, et un vecteur de sociabilitĂ© et de sentiment d’utilitĂ© sociale. Pour mieux comprendre comment l’emploi est liĂ© au bien-ĂȘtre, nous nous appuyons dans cette Note bien-ĂȘtre sur l’enquĂȘte SRCV de 2013.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-02 : Confiance et bien-ĂȘtre

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-02 : Confiance et bien-ĂȘtre

Quelle est l’importance de confiance pour le bien-ĂȘtre subjectif ? La confiance dans les institutions et Ă  l’égard de son entourage sont des composantes du capital social, qui est important pour l’individu et la sociĂ©tĂ©. Cependant, la confiance est dans certains cas tellement corrĂ©lĂ©e au bien-ĂȘtre qu’il peut sembler difficile de comprendre rĂ©ellement la relation entre ces deux dimensions. Confiance et satisfaction dans la vie vont-ils toujours de pair ? Quels renseignements additionnels nous apportent les mesures de confiance ? Cette note, qui s’appuie sur l’enquĂȘte INSEE sur les ressources et conditions de vie de 2013, montre que satisfaction et confiance sont gĂ©nĂ©ralement positivement corrĂ©lĂ©es, mais qu’il peut Ă©galement y avoir des divergences entre les deux mesures dans certains cas. En examinant ces divergences, nous pouvons mieux comprendre notre sociĂ©tĂ©.

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-01 Revenu et bien-ĂȘtre

Note de l’Observatoire du Bien ĂȘtre n°2016-01 Revenu et bien-ĂȘtre

L’argent fait-il le bonheur ? Dans cette Note nous examinons les grandes lignes de la relation entre niveau de vie et bien-ĂȘtre en utilisant les donnĂ©es d’une enquĂȘte annuelle de 14 000 habitants en France rĂ©alisĂ©e par l’INSEE (Dispositif SRCV[1]). Dans la derniĂšre enquĂȘte disponible – l’enquĂȘte de 2013 –, Ă  la question « Sur une Ă©chelle de 0 Ă  10, indiquez votre satisfaction concernant la vie que vous menez actuellement », les sondĂ©s rĂ©pondent en moyenne 7.1. Mais cette moyenne cache des disparitĂ©s. Les plus riches sont-ils les plus satisfaits ? Une augmentation du niveau de revenus est positivement corrĂ©lĂ©e avec la satisfaction pour la vie en gĂ©nĂ©ral, mais pas de la mĂȘme façon pour les plus pauvres et les plus aisĂ©s, et pas dans la mĂȘme mesure pour les diffĂ©rents domaines de la vie (loisirs, logement, relations sociales, travail). Monter dans l’échelle des revenus amĂ©liore rĂ©ellement le bien-ĂȘtre des plus pauvres, mais, Ă  partir d’un certain niveau de richesse, gagner encore plus apporte une augmentation de satisfaction beaucoup plus modeste. Et si avec plus d’argent on peut s’offrir un meilleur logement et de meilleurs loisirs, l’argent n’achĂšte pas les relations sociales