L’Observatoire publie une collection de Notes synthĂ©tisant des analyses sur les thĂšmes du bien-ĂȘtre. Les notes sont de trois types:
- Chaque trimestre, une note analyse les rĂ©sultats du module bien-ĂȘtre de l’enquĂȘte CAMME (Conjoncture auprĂšs des mĂ©nages) de l’INSEE, module financĂ© par le CEPREMAP
- Des notes ponctuelles traitent de maniĂšre transversale d’une problĂ©matique liĂ©e au bien-ĂȘtre, exploitant tant les donnĂ©es trimestrielles que les autres sources de donnĂ©es disponibles
- Des notes ponctuelles rendent compte dans un format court et synthĂ©tiques d’articles de recherche
Les Notes de l’Observatoire du Bien-ĂȘtre portent l’ISSN 2646-2834.
Notes
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2025-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français, DĂ©cembre 2024
AprĂšs lâembellie de septembre, probablement liĂ©e aux Jeux Olympiques de Paris, le bien-ĂȘtre des Français a reculĂ© au quatriĂšme trimestre 2024, sous la double pression dâun retour des inquiĂ©tudes matĂ©rielles et de lâinstabilitĂ© politique. Dans la plupart des domaines, il retrouve son niveau de lâannĂ©e derniĂšre, souvent proche de la moyenne depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte. BĂ©nĂ©ficiant dâun moindre recul, le sentiment des Français que ce quâils font a du sens rĂ©siste mieux, et reste Ă un niveau Ă©levĂ©. En revanche, les apprĂ©ciations de lâavenir, individuel comme collectif, plongent Ă des niveaux faibles, probablement sous lâinfluence du contexte politique.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2025-01 â La FiĂšvre parlementaire : ce monde oĂč lâon catche ! ColĂšre, polarisation et politique TikTok Ă lâAssemblĂ©e nationale
Cette note met en lumiĂšre la mĂ©tamorphose de lâAssemblĂ©e nationale française en une vĂ©ritable scĂšne de spectacle oĂč dominent la colĂšre, la polarisation et les codes des rĂ©seaux sociaux, Ă partir dâune analyse des deux millions de discours prononcĂ©s entre 2007 et 2024. La rhĂ©torique Ă©motionnelle, en particulier celle de la colĂšre, sâest imposĂ©e depuis 2017, et de façon encore plus marquĂ©e Ă partir de 2022, tandis que le dĂ©bat rationnel recule. Les interventions sâappauvrissent et se raccourcissent grandement ; les dĂ©bats argumentĂ©s entre adversaires se sont transformĂ©s en attaques et interruptions systĂ©matiques entre ennemis. Cette fiĂšvre est surtout portĂ©e par La France Insoumise et le Rassemblement National, bien que leurs trajectoires divergent, le RN adoptant progressivement une stratĂ©gie de normalisation. Nous rĂ©vĂ©lons le caractĂšre totalement inĂ©dit de « ce monde oĂč lâon catche ». Si le parlement a toujours eu un aspect thĂ©Ăątral, le public visĂ© a changĂ© : dĂ©sormais, les dĂ©putĂ©s sâexpriment bien davantage pour leurs followers que pour les autres dĂ©putĂ©s, avec tous les effets pervers des rĂ©seaux sociaux sur la polarisation des dĂ©bats et la violence politique. Ce phĂ©nomĂšne reflĂšte une dĂ©sinstitutionalisation profonde de lâAssemblĂ©e et interroge le caractĂšre encore gouvernable de notre pays, y compris avec des rĂ©formes institutionnelles (par exemple la proportionnelle), tant que la fiĂšvre des passions et les codes des rĂ©seaux sociaux Ă©craseront toute culture du dĂ©bat et du compromis.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-16 : Renouer le contact avec la nature
En partenariat avec RĂ©serves naturelles de France (RNF), nous avons menĂ© une enquĂȘte auprĂšs des personnes frĂ©quentant les rĂ©serves naturelles portant sur leur perception des rĂ©serves et sur leur sentiment de contact avec la nature â sentiment dont la recherche souligne lâimportance dans la relation entre espaces naturels et bien-ĂȘtre. LâĂ©chantillon de lâenquĂȘte, plus fĂ©minin et diplĂŽmĂ© que la moyenne des Français, montre une bonne connaissance des rĂ©serves, et y pratique des activitĂ©s nâentrant que peu en conflit avec les missions essentielles de ces derniĂšres â la prĂ©servation dâespaces de biodiversitĂ©. Les rĂ©serves sont ainsi perçues comme apportant une plus-value dâabord Ă©cologique Ă leur territoire dâimplantation, au prix de contraintes qui, lorsquâelles sont ressenties, sont souvent perçues comme lĂ©gitimes. Ce public dĂ©clare un sentiment de bien-ĂȘtre un peu plus Ă©levĂ© que la moyenne, et un fort sentiment de contact avec la nature. Au sein de cette population nous sommes en mesure dâestimer une contribution positive du sentiment de contact avec la nature sur les quatre grandes dimensions du bien-ĂȘtre subjectif, positionnant ce sentiment de contact comme un facteur fondamental de bien-ĂȘtre chez ces personnes. Les rĂ©serves naturelles fournissent ainsi un gain substantiel de bien-ĂȘtre en plus et au-delĂ de leurs fonctions Ă©cosystĂ©miques
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-15 : Vers une retraite heureuse
En partenariat avec la Chaire TDTE, nous examinons pour la seconde fois le bien-ĂȘtre des adhĂ©rents de lâUMR autour de lâĂąge de la retraite. Contrairement Ă ce que nous observons pour la moyenne des Français passant Ă la retraire, le niveau de bien-ĂȘtre subjectif chez ces adhĂ©rents est plus Ă©levĂ© chez les jeunes retraitĂ©s que chez les actifs seniors. Cette diffĂ©rence est particuliĂšrement marquĂ©e entre enseignants en fin de carriĂšre et jeunes retraitĂ©s de lâenseignement. Si les circonstances matĂ©rielles du dĂ©part Ă la retraite des professeurs jouent un rĂŽle, lâampleur des rĂ©sultats suggĂšre que les enseignants en fin de carriĂšre nâĂ©chappent pas au mal-ĂȘtre professionnel documentĂ© chez leurs collĂšgues plus jeunes â leur niveau Ă©levĂ© de dĂ©fiance envers leur ministĂšre de tutelle venant corroborer cette explication. Le recul de lâĂąge de dĂ©part Ă la retraite, qui concerne une partie de la classe dâĂąge, vient Ă©galement peser sur le bien-ĂȘtre des actifs seniors, y compris hors de lâenseignement. Pour autant, le passage Ă la retraite mĂ©rite dâĂȘtre accompagnĂ©, en particulier pour favoriser la participation Ă des activitĂ©s socialisĂ©es â associatives, sportives, bĂ©nĂ©voles â dont cette vague vient confirmer la contribution au bien-ĂȘtre des retraitĂ©s.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-14 : Les Français face Ă lâinflation â une sobriĂ©tĂ© contrainte
Lâhiver 2022-2023, marquĂ© par lâaugmentation conjointe des prix de lâĂ©nergie et des aliments constitue un avant-goĂ»t dâune partie des effets du dĂ©rĂšglement climatique : des pĂ©riodes de forte volatilitĂ© des prix, avec une adaptation brutale, et souvent contrainte, des mĂ©nages. Sur la base dâune enquĂȘte rĂ©alisĂ©e par Ipsos pour RTE, nous montrons que le sentiment dâavoir fait ou dĂ» faire des efforts difficiles durant cette pĂ©riode croise des Ă©lĂ©ments objectifs (les plus pauvres et les plus jeunes ont Ă©tĂ© plus affectĂ©s), subjectifs (Ă situation objective identique, les partisans des partis aux extrĂ©mitĂ©s du spectre politique ont plus le sentiment dâavoir Ă©tĂ© affectĂ©s), et collectifs (encore Ă situation et niveau dâeffort identique, les mĂ©nages dont le moyens de chauffage est individuel ont eu le sentiment dâun effort plus important que ceux Ă chauffage collectif, qui par construction savaient lâeffort commun). Ces trois dimensions fixent les axes impĂ©ratifs pour une transition Ă©cologique acceptable : une assistance aux mĂ©nages pour lesquels lâaugmentation des prix implique de rogner sur lâessentiel (santĂ©, alimentation, mobilitĂ© contrainte), une prise en compte de la pluralitĂ© des motivations et des valeurs qui les sous-tendent, et lâimportance du sentiment dâun effort collectif Ă©quitablement partagĂ©.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-13 : Les jeunes de nos jours
LâidĂ©e que les jeunes â catĂ©gorie souvent dĂ©finie de maniĂšre floue â ont un rapport diffĂ©rent, plus distanciĂ©, au travail fait partie de ces idĂ©es aussi communes dans le discours ambiant que difficiles Ă rattacher Ă une source prĂ©cise et fiable. GrĂące Ă une enquĂȘte Opinion Way pour le compte de KĂ©a sur les reprĂ©sentations du travail des 16-45 ans, nous montrons au contraire une grande homogĂ©nĂ©itĂ© tant dans la relation au travail que dans les prioritĂ©s donnĂ©es au salaire et aux conditions de travail par rapport Ă lâautonomie ou Ă lâimpact sur la sociĂ©tĂ©
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français, Septembre 2024
Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre progressent en septembre, tant par rapport Ă juin que par rapport Ă septembre 2023. La satisfaction gĂ©nĂ©rale dans la vie, le sentiment de sens ou encore la satisfaction par rapport au travail atteignent...
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-11 : Satisfaction au travail et relations sociales, un cas d'Ă©cole
Les interactions sociales des enseignants avec les élÚves, les parents, les collÚgues et leur hiérarchie influencent directement leur satisfaction au travail. Nous montrons que plus les professeurs se sentent respectés et soutenus, plus ils...
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2024
La vague de juin de notre baromĂštre du bien-ĂȘtre en France est marquĂ©e par une amĂ©lioration de la satisfaction quant Ă la vie en gĂ©nĂ©ral, Ă la situation matĂ©rielle et les perspectives dâavenir individuel. Cette embellie est particuliĂšrement forte chez les hommes, beaucoup plus modĂ©rĂ©e chez les femmes. En revanche, les dimensions collectives font lâobjet dâune dĂ©gradation : les relations avec les proches ainsi que le sentiment dâavoir quelquâun sur qui compter sont en repli, tandis que lâapprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France chute Ă nouveau.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-09 : La France sous nos Tweets â Portrait dâune France en colĂšre, et de ses consĂ©quences politiques
Cette note Ă©tudie les principales Ă©motions associĂ©es aux prĂ©occupations des Français telles quâelles sâexpriment sur les rĂ©seaux sociaux pendant la pĂ©riode 2011-2024. Sur lâensemble des conversations des Français, la colĂšre domine largement les autres Ă©motions (35 % des messages, loin devant lâinquiĂ©tude ou lâespoir), avec une forte progression de plus de 66 % depuis le mouvement des Gilets jaunes de 2018. Cette fiĂšvre hexagonale est spectaculaire sur les questions de taxation, de dĂ©linquance et dâimmigration (prĂšs de 60 % des conversations sur ces thĂ©matiques sont empreintes de colĂšre), bien plus que sur les questions dâinjustice et dâinĂ©galitĂ©s. La France de la colĂšre se retrouve essentiellement chez les Ă©lecteurs du RN (et dans une moindre mesure les Ă©lecteurs de la gauche radicale) et Ă©pouse de façon saisissante la carte gĂ©ographique de lâhĂ©gĂ©monie du vote RN lors de ces derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes et lĂ©gislatives. Cette note montre le sacre de lâĂ©lecteur Ă©motionnel dans nos sociĂ©tĂ©s post-industrielles et numĂ©riques, et en donne les principaux enseignements et clefs dâinterprĂ©tation.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-08 : Je ne regrette rien â le bien-ĂȘtre en classe prĂ©paratoire aux Grandes Ă©coles
Cette note rĂ©sume notre rapport sur le bien-ĂȘtre des Ă©tudiants en classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles (CPGE). Il sâagit dâune enquĂȘte rĂ©alisĂ©e fin 2023 par lâAPLCPGE auprĂšs des Ă©tudiants en deuxiĂšme annĂ©e de CPGE. Il sâavĂšre que lâexpĂ©rience de la classe prĂ©paratoire se rĂ©vĂšle trĂšs positive pour la grande majoritĂ© des Ă©lĂšves. Rapport Ă la scolaritĂ©, relations au sein de lâĂ©tablissement et ressenti en classe sont jugĂ©s trĂšs favorablement. Au-delĂ de ce rĂ©sultat gĂ©nĂ©ral, nous relevons des diffĂ©rences entre voies et filiĂšres, entre filles et garçons, et en fonction du statut de boursier.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-07 : Les femmes sont plus inquiĂštes de lâavenir que les hommes
Les femmes ont, en France, une vision plus sombre que les hommes de lâĂ©tat des finances de leur mĂ©nage, de leur avenir personnel et des perspectives Ă court et long terme du pays.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-06 : Quel niveau de satisfaction pour les mĂ©nages de mĂȘme sexe ?
Les mĂ©nages composĂ©s de deux personnes de mĂȘme sexe regroupent prĂšs de 270 000 personnes en France. MalgrĂ© des caractĂ©ristiques socio-Ă©conomiques en moyenne plus favorables que les mĂ©nages de sexe diffĂ©rent, la satisfaction quant Ă leur vie en gĂ©nĂ©ral est plus faible chez les mĂ©nages dâhommes, et la satisfaction vis-Ă -vis du travail plus faible dans les mĂ©nages de femmes.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-05 : Maintien des services dans les territoires â Le cas de La Poste
Cette Ă©tude porte spĂ©cifiquement sur la prĂ©sence de La Poste au sein des communes françaises, mais illustre plus gĂ©nĂ©ralement lâimpact de lâamĂ©nagement des territoires sur le bien-ĂȘtre et les comportements politiques des habitants. Elle rĂ©vĂšle que les transformations de bureau de poste ont permis de stabiliser lâactivitĂ© bancaire et lâactivitĂ© postale qui Ă©taient en forte baisse, sans occasionner dâimpact nĂ©gatif sur le bien-ĂȘtre local des habitants dâune commune, en Ă©tant au contraire associĂ©es Ă une moindre abstention aux Ă©lections prĂ©sidentielles sur la pĂ©riode 2012-2022, et Ă une moindre probabilitĂ© dâĂ©vĂ©nements Gilets jaunes en novembre 2018.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-04 : Les retraitĂ©s sont-ils plus heureux que les actifs ?
Les rĂ©formes des rĂ©gimes de retraite ne manquent jamais de susciter de forts mouvements de rĂ©sistance. Est-ce parce que la retraite est le gage dâun gain en bien-ĂȘtre ? En comparant les seniors actifs et les retraitĂ©s du mĂȘme Ăąge, et en suivant les personnes autour du passage Ă la retraite, on constate quâil nâen est rien. Dâautres idĂ©es couramment partagĂ©es, concernant lâinfluence bĂ©nĂ©fique dâun environnement rural, par exemple, se voient Ă©galement dĂ©menties par les diffĂ©rentes enquĂȘtes françaises et europĂ©ennes que nous mobilisons.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-03 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2024
Ce printemps sâouvre sur une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre Ă©motionnel des Français, ainsi que sur un reflux de leur pessimisme, quâil s âagisse de leur avenir personnel ou surtout de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France. LâĂ©valuation de la situation prĂ©sente reste stable, soutenue par le reflux progressif des inquiĂ©tudes quant Ă lâinflation et au niveau de vie. Au total, cette vague donne des signes dâune embellie prudente du bien-ĂȘtre en France.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-02 : TĂ©lĂ©travail et gĂ©ographie des villes
Les grandes mĂ©tropoles sont sources de nombreux avantages pour les citadins, qui y ont accĂšs Ă de meilleures opportunitĂ©s dâemploi, de plus hauts salaires, un plus large Ă©ventail de biens et services, dans des domaines aussi divers que lâĂ©ducation, les transports, la santĂ©, la gastronomie ou la culture. La pandĂ©mie de Covid-19 a restreint, de maniĂšre temporaire mais brutale, ces Ă©conomies dâagglomĂ©ration, en rendant plus prĂ©gnants les coĂ»ts de la vie urbaine : logements chers, exigus et surpeuplĂ©s, risques Ă©pidĂ©miques accrus, trĂšs grande pauvretĂ©, fragilitĂ© et dĂ©tresse de certains habitants. La pandĂ©mie nâa pas seulement perturbĂ© les avantages de la vie urbaine, elle a Ă©galement bouleversĂ© le fonctionnement des marchĂ©s du travail et du logement. Le recours accru au travail Ă domicile a permis de libĂ©rer certains citadins de la nĂ©cessitĂ© de se dĂ©placer chaque jour pour travailler, et leur a offert la possibilitĂ© de rĂ©sider plus loin de leur entreprise. Lâessor du tĂ©lĂ©travail a rapidement alimentĂ© la rumeur dâun tout nouvel exode urbain, mais qui reste difficile Ă confirmer dans les faits, le travail Ă domicile sâessoufflant depuis peu. Lâobjectif de cette note est dâanalyser lâimpact du tĂ©lĂ©travail sur la gĂ©ographie des villes et lâarbitrage fondamental opĂ©rĂ© par les mĂ©nages et les entreprises entre les bĂ©nĂ©fices et les coĂ»ts urbains.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2024-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2023
En dĂ©cembre 2023, les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif en France sont Ă des niveaux proches de leur moyenne depuis 2016. Au-delĂ de la baisse saisonniĂšre du bien-ĂȘtre Ă©motionnel, la satisfaction dans la vie, le sentiment de sens et lâĂ©valuation du niveau de vie restent stables, tandis que les craintes quant aux difficultĂ©s financiĂšres reculent. Cependant, les perspectives dâavenir continuent de se dĂ©grader, en particulier en ce qui concerne la prochaine gĂ©nĂ©ration en France, et le sentiment de sĂ©curitĂ© recule Ă nouveau.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-16 : Migre-t-on pour ĂȘtre heureux ?
Quand on pense Ă lâĂ©migration, pense-t-on partir pour un pays riche ou pour un pays heureux ? Si Ă lâĂ©chelle internationale, les deux vont souvent de pair, lâenquĂȘte mondiale Gallup World Poll, qui pose des questions sur les aspirations dâĂ©migration, permet de montrer que les deux Ă©lĂ©ments jouent sans se confondre : les pays ayant une plus grande satisfaction de vie moyenne exercent un attrait au-delĂ de leur richesse et de leur proximitĂ© historique avec les pays dâorigine. Quand on passe des aspirations intentions plus fermes, les plans dâĂ©migration dans lâannĂ©e Ă venir, les contraintes rĂ©glementaires et gĂ©ographiques viennent modifier, mais pas chambouler, les classements, indiquant la force dâattraction dâune possibilitĂ© de vie meilleure. La rĂ©alitĂ© des flux atteste de la puissance des barriĂšres Ă lâimmigration, qui redirigent nombre de migrants vers des pays qui nâĂ©taient pas leurs pays dâaspiration. Une fois dans le pays dâaccueil, la satisfaction des immigrĂ©s est en moyenne plus faible que celle des personnes nĂ©es sur place, mais le classement des pays est le mĂȘme, que lâon considĂšre le critĂšre de leur satisfaction ou celui des natifs.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-15 : Positionnement politique et acceptation des mesures environnementales : le cas de l'extrĂȘme droite
Ă partir de lâenquĂȘte internationale de lâISSP (2020), nous analysons le lien entre positionnement politique, confiance et attitudes vis-Ă -vis des politiques environnementales. Notre Ă©tude rĂ©vĂšle que les Ă©lecteurs des partis dâextrĂȘme...
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-14 : Les Ăąges du bien-ĂȘtre
Crise de la quarantaine, crise de la cinquantaine, les mots varient pour dĂ©crire ce phĂ©nomĂšne que les anglophones qualifient de midlife crisis. Cet Ă©pisode de mal-ĂȘtre et de doute existe-t-il vraiment ? Le bien-ĂȘtre suit-il une trajectoire en forme de U au cours de la vie ? Cette question divise Ă©conomistes et psychologues. La prĂ©sente note montre que, sans ĂȘtre fausse, cette idĂ©e est rĂ©ductrice. Il y a bien, en gĂ©nĂ©ral, une baisse de la satisfaction de vie entre 25 et 40 ans et un lĂ©ger rebond autour de la soixantaine. Certaines dimensions, comme la satisfaction Ă lâĂ©gard du niveau de vie, suivent une trajectoire en U trĂšs marquĂ©e. Toutefois, cette dynamique ne caractĂ©rise pas lâensemble des dimensions du bien-ĂȘtre, notamment le sentiment de faire quelque chose qui a du sens.â â
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-13 : Exposition aux risques et bien-ĂȘtre â Qui souffre le plus et de quel risque ?
Combien les habitants de la planĂšte se prĂ©occupent-ils des grands risques auxquels ils font face et comment cela affecte-t-il leur bien-ĂȘtre subjectif ? Nous abordons ces questions grĂące Ă deux enquĂȘtes mondiales : le Gallup World Poll et le World Risk Poll. ExpĂ©rience du risque, inquiĂ©tude et mal-ĂȘtre subjectif sâavĂšrent indissociables. Le risque climatique est le plus prĂ©occupant, suivi par le risque routier, les risques de catastrophes naturelles et ceux de crime violent. Ă la diffĂ©rence des autres risques, lâinquiĂ©tude relative au changement climatique ne dĂ©pend pas du niveau de revenu dâun pays : les habitants des pays riches se disent Ă peu prĂšs aussi prĂ©occupĂ©s par ce risque que les habitants des pays pauvres, qui sont pourtant plus touchĂ©s. Et Ă niveau dâexposition au risque Ă©gal, les habitants des pays Ă bas revenu font preuve dâune plus grande rĂ©silience, dans la mesure oĂč lâexpĂ©rience du risque affecte moins leur bien-ĂȘtre subjectif. Par ailleurs, lâexpĂ©rience dâun risque exerce un effet de contagion sur lâanxiĂ©tĂ© relative Ă tous les autres risques.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2023
Si la satisfaction des Français quant Ă leur situation prĂ©sente est stable, voire en lĂ©gĂšre progression, septembre est dominĂ© par un approfondissement des inquiĂ©tudes au sujet de lâavenir. Les Français sont inquiets, Ă la fois de la dĂ©gradation de leurs conditions de vie Ă court-terme et de celles de leurs enfants Ă long-terme.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-11 : Satisfaction au travail des enseignants : un manque de valorisation monĂ©taire et sociale
En 2022 a Ă©tĂ© passĂ©e la premiĂšre vague dâenquĂȘte permettant dâĂ©laborer le BaromĂštre du bien-ĂȘtre des personnels de lâĂducation Nationale. Cette note met en Ă©vidence le trĂšs faible niveau de satisfaction des enseignants dans plusieurs domaines clĂ©s, notamment la rĂ©munĂ©ration, les perspectives de carriĂšre et la valorisation de leur mĂ©tier par la sociĂ©tĂ©. Cette insatisfaction est particuliĂšrement marquĂ©e chez les enseignants travaillant dans des Ă©tablissements oĂč le niveau social des parents est Ă©levĂ©. Au total, la satisfaction professionnelle des enseignants est nettement infĂ©rieure Ă celle de la population gĂ©nĂ©rale en France, et Ă celle des personnes de mĂȘme niveau de diplĂŽme. On relĂšve aussi la plus forte satisfaction des femmes, des enseignants du primaire, du secteur privĂ© et des REP. Ă noter, lâimportance du temps rĂ©ellement consacrĂ© Ă l'enseignement au cours d'une semaine de travail, et lâeffet nĂ©gatif sur le bien-ĂȘtre de toutes les autres tĂąches effectuĂ©es par les enseignants. Logiquement, les principales dimensions Ă amĂ©liorer selon les professeurs sont le pouvoir d'achat, la charge de travail et l'amĂ©nagement en fin de carriĂšre.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2023
AprĂšs la contestation de la rĂ©forme des retraites, le trimestre de mars Ă juin devait ĂȘtre un temps dâapaisement. La vague de juin de lâenquĂȘte, intervenue avant les Ă©meutes qui ont marquĂ© ce mois, affiche une lĂ©gĂšre amĂ©lioration des indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif, en particulier les perspectives dâavenir individuel et les perspectives financiĂšres.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-09 : Plus qu'un travail
Dans la sociĂ©tĂ© française, le travail peut apporter plus quâun salaire : Ă certaines professions sont associĂ©s un statut, une considĂ©ration sociale, tandis que dâautres sont stigmatisĂ©es. Au-delĂ de la relation purement marchande liant travail et salaire, nous observons ainsi des dĂ©calages systĂ©matiques entre le salaire dâune part et la satisfaction dans la vie ou la satisfaction au travail dâautre part. Ainsi, les cadres du secteur public et les enseignants dĂ©clarent des niveaux de satisfactions plus Ă©levĂ©s que les cadres du privĂ©, malgrĂ© des revenus nettement infĂ©rieurs. Les professions intermĂ©diaires sont trĂšs homogĂšnes en termes de salaire, mais leur satisfaction couvre large Ă©ventail. Parmi les employĂ©s, la satisfaction dans la vie suit assez bien le niveau de salaire, mais recouvre des diffĂ©rences marquĂ©es dans la satisfaction au travail. Le monde ouvrier se caractĂ©rise par de forts clivages, avec une insatisfaction importante des ouvriers non qualifiĂ©s et des ouvriers qualifiĂ©s de lâindustrie. Parmi les indĂ©pendants, les artisans se caractĂ©risent par une faible satisfaction dans la vie, mais une forte satisfaction au travail au regard de leur niveau de revenu. Lorsquâon neutralise tant le revenu que les autres Ă©lĂ©ments connus pour affecter la satisfaction â sexe, diplĂŽme, nombre dâheures travaillĂ©es, Ăąge, etc., ces diffĂ©rences restent substantiellement les mĂȘmes, ce qui suggĂšre que ces Ă©carts sont liĂ©s aux conditions dâexercice des professions non compensĂ©es par le salaire, et aussi par la considĂ©ration sociale dont chaque mĂ©tier bĂ©nĂ©ficie. Il est possible sur cette base de construire un Ă©quivalent monĂ©taire du surplus ou du dĂ©faut de satisfaction attachĂ© Ă chaque profession. Selon cette mĂ©trique, le supplĂ©ment de satisfaction des cadres de la fonction publique Ă©quivaut Ă 50 % de leurs revenus. Ces constats contrastent Ă©videmment la crise de recrutement que traversent de nombreux mĂ©tiers de la fonction publique. Il est possible que la crise du Covid-19 ait accĂ©lĂ©rĂ© une Ă©volution des reprĂ©sentations des conditions dâexercice de certains mĂ©tiers, dans le secteur public en particulier, conduisant Ă une rĂ©duction du surplus de satisfaction attachĂ© Ă leur exercice.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-08 : Faut-il abolir le lieu de travail ? Ce que nous apprend lâĂ©pisode de tĂ©lĂ©travail durant les de pĂ©riodes confinement
Pendant de longues annĂ©es, les salariĂ©s ont rĂȘvĂ© de pouvoir travailler Ă distance au moins un jour par semaine, tout en se heurtant Ă la rĂ©ticence sceptique des entreprises. Mais en mars 2020, le dispositif du tĂ©lĂ©travail, qui concernait moins de 5% des travailleurs avant le Covid-19, a soudain Ă©tĂ© imposĂ© Ă prĂšs de 40% dâentre eux. Au terme de cette expĂ©rience de plus dâun an, reviendra-t-on au statu quo ante ? Ou bien, Ă lâinverse, se dirige-t-on vers un modĂšle dâentreprise totalement hors-les-murs ? Sâil est encore trop tĂŽt pour le dire, il est clair que cela dĂ©pendra dâune part, de la productivitĂ© des travailleurs Ă distance, et dâautre part de lâappĂ©tence de ces derniers pour ce dispositif. De ce point de vue, la question qui se pose est de savoir si le tĂ©lĂ©travail est propice ou nĂ©faste Ă leur bien-ĂȘtre. Or, le recul de lâexpĂ©rience montre que la possibilitĂ© de travailler Ă domicile est largement plĂ©biscitĂ©e par les employĂ©s, mais que son effet sur leur bien-ĂȘtre dĂ©pend Ă©troitement du temps passĂ© en tĂ©lĂ©travail, selon que celui-ci est pratiquĂ© Ă temps complet ou Ă temps partiel.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2023
En mars 2023, notre enquĂȘte trimestrielle livre lâimage dâune France inquiĂšte de lâavenir du pays, aussi bien du futur proche des habitants que de celui des prochaines gĂ©nĂ©rations. Ce pessimisme accompagne la chute de lâindice de confiance des mĂ©nages de lâInsee, signe du retour de lâĂ©conomie au premier plan des prĂ©occupations des Français.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-06: Vivre ailleurs ?
En 2022, nous avons ajoutĂ© Ă notre tableau de bord une question inĂ©dite : Si vous aviez le choix et indĂ©pendamment des contingences matĂ©rielles, dans quel pays aimeriez-vous vivre ? Les Français manifestent une appĂ©tence limitĂ©e pour lâailleurs. Une grosse minoritĂ© dâentre eux choisirait de rester en France, avec une propension plus forte chez les plus ĂągĂ©s, les moins diplĂŽmĂ©s et les plus optimistes quant Ă lâavenir du pays. Pour les autres, leur destination ressemble beaucoup Ă la France. Dans pratiquement toutes les classes dâĂąge ou de revenu, câest le Canada qui arrive en tĂȘte, concurrencĂ© par lâEurope du Sud : lâEspagne, Italie, Portugal. Au travers de la sociĂ©tĂ© française, ce sont essentiellement les mĂȘmes six pays qui arrivent en tĂȘte, dans un ordre qui varie lĂ©gĂšrement selon lâĂąge et le niveau de diplĂŽme.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-05 : JournĂ©e des droits des femmes 2023 â Les Françaises se sentent-elles en sĂ©curitĂ© ?
Parmi les questions de notre tableau de bord du bien-ĂȘtre en France, câest celle qui interroge les gens sur leur sentiment de sĂ©curitĂ© dans leur quartier qui fait apparaĂźtre le plus grand Ă©cart entre hommes et femmes. Cette diffĂ©rence a Ă©tĂ© dĂ©crite depuis longtemps et occupe aujourdâhui une place importante dans lâapprĂ©hension des questions de sĂ©curitĂ©, par exemple dans lâĂ©tat des lieux de lâInsee et du MinistĂšre de lâIntĂ©rieur. Nous entendons ici enrichir cette vision de trois Ă©lĂ©ments : Positionner la France par rapport aux autres pays europĂ©ens au regard de lâĂ©cart de sĂ©curitĂ© ressentie entre hommes et femmes ; souligner lâampleur du gradient social qui lie, en France plus quâailleurs en Europe, faibles revenus et sentiment dâinsĂ©curitĂ© des femmes ; relever les dimensions locales non seulement du sentiment dâinsĂ©curitĂ©, mais du gradient lui-mĂȘme : selon le lieu oĂč elles habitent, le sentiment de sĂ©curitĂ© des femmes dĂ©pend ou non de leur revenu
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-04 : Les Français ont-ils peur de l'avenir ?
Un Ă©lĂ©ment marquant et constant de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif est le degrĂ© de pessimisme des Français. Leur Ă©valuation de ce quâils vont vivre dans les annĂ©es Ă venir est assez systĂ©matiquement plus nĂ©gative que celle de leur situation actuelle, et leur apprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration sont franchement sombres. Dans ce contraste se joue un effet dâhorizon : si les Ă©valuations sur les prochaines annĂ©es enregistrent un simple dĂ©calage vers le nĂ©gatif, le saut Ă lâhorizon dâune gĂ©nĂ©ration a pour consĂ©quence de faire apparaĂźtre une part significative des rĂ©ponses â 10 % â qui pensent que la situation sera bien pire quâaujourdâhui. Nous observons un clivage gĂ©nĂ©rationnel dans cette vision de lâavenir : les jeunes sont plus optimistes que leurs aĂźnĂ©s quant Ă leurs perspectives inividuelles. Ce clivage disparaĂźt toutefois sur les perspectives collective de long terme, toutes les tranches dâĂąge Ă©tant Ă©galement pessimistes. Ă cette Ă©chelle, câest plutĂŽt le niveau de diplĂŽme qui est discriminant, les diplĂŽmĂ©s dâun bac+2 et au-delĂ Ă©tant un peu plus optimistes. Inversement, les trĂšs pessimistes sont plus nombreux parmi les mĂ©nages modestes et peu diplĂŽmĂ©s, et lâĂąge nâest pas non plus ici un facteur. Enfin, sâils avaient le choix, beaucoup de Français prĂ©fĂ©reraient vivre dans un passĂ© rĂ©cent. Pour partie, cette appĂ©tence reflĂšte une histoire personnelle : beaucoup choisissent la dĂ©cennie de leur 20 ans. Dâautres sĂ©lectionnent une pĂ©riode â souvent les annĂ©es 1980 â antĂ©rieure Ă leur naissance, traduisant la prĂ©sence dâune image sociale positive de cette dĂ©cennie.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-03 : Plus Ă©cologiques et plus heureux â la transition environnementale inĂ©gale des Français
En 2021, le changement climatique Ă©tait considĂ©rĂ© par lâensemble des EuropĂ©ens comme le problĂšme le plus inquiĂ©tant auquel le monde ait Ă faire face, au mĂȘme titre que la propagation des maladies infectieuses. Bien que bouleversĂ©s par la pandĂ©mie mondiale du COVID-19, les habitants des pays de lâUnion EuropĂ©enne sont restĂ©s conscients des consĂ©quences nĂ©fastes du rĂ©chauffement climatique. La menace que ce dernier reprĂ©sente pour notre bien-ĂȘtre se traduit notamment par la multiplication des catastrophes naturelles, et donc des risques pour les systĂšmes naturels et humains. La rĂ©duction Ă grande Ă©chelles des Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES), la modification des modes de vies et lâadaptation des infrastructures dans les zones Ă risque sont devenues aujourdâhui des mesures vitales. Il sâagit ici tout dâabord de dĂ©terminer les diffĂ©rences de perception du changement climatique et des pratiques Ă©cologiques entre les pays europĂ©ens. Certaines rĂ©gions dâEurope ressentent dĂ©jĂ les effets du rĂ©chauffement climatique (incendies, canicules, inondations âŠ) tandis que dâautres sont encore relativement Ă©pargnĂ©es. Cela explique les avis divergents concernant lâurgence Ă agir, auxquels sâajoutent les diffĂ©rences culturelles. Dans un deuxiĂšme temps, nous analysons la relation entre ces actions et le bien-ĂȘtre de ceux qui les mettent en Ćuvre. Lâutilisation de transports respectueux de lâenvironnement ou encore lâachat de produits issus de lâagriculture biologique sont corrĂ©lĂ©s avec une satisfaction de vie plus Ă©levĂ©e. Toutefois, la position sociale et le sexe des individus jouent aussi un grand rĂŽle dans la pratique quotidienne de ces actions pro-environnementales.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2022
Le bien-ĂȘtre des Français en dĂ©cembre 2022 reste dominĂ© par les inquiĂ©tudes Ă©conomiques. LâapprĂ©ciation des perspectives individuelles continue de se dĂ©grader sous le poids dâune vision nĂ©gative des perspectives Ă©conomiques du pays et dâinquiĂ©tudes quant aux situations financiĂšres individuelles. Dans le mĂȘme temps, les indicateurs de bien-ĂȘtre Ă©motionnel, qui avaient jusquâici bien rĂ©sistĂ©, se dĂ©gradent aussi. Toutefois, la satisfaction gĂ©nĂ©rale de la vie actuelle se replie moins quâon aurait pu sây attendre. Elle est probablement soutenue dâun cĂŽtĂ© par une Ă©valuation de la situation financiĂšre qui reste stable â les craintes ne se sont pas (encore ?) matĂ©rialisĂ©es â et par une Ă©valuation du niveau de vie qui rĂ©siste Ă©galement, et dâun autre cĂŽtĂ© par une apprĂ©ciation de la satisfaction Ă lâĂ©gard de la sphĂšre professionnelle et privĂ©e.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2023-01 â Ă pied, Ă vĂ©lo, en bus ou en voiture : les trajets domicile-travail
Dans les enquĂȘtes dâemploi du temps, lâheure â ou peu sâen faut â que nous passons en moyenne chaque jour Ă nous rendre ou Ă revenir de notre travail compte parmi les activitĂ©s jugĂ©es les plus dĂ©sagrĂ©ables. De nombreuses Ă©tudes mettent en Ă©vidence un impact nĂ©gatif des trajets entre domicile et travail sur les Ă©motions et le bien-ĂȘtre, effet qui ne sâarrĂȘte pas Ă la porte du lieu de travail ou du domicile, et vient colorer toute notre expĂ©rience quotidienne. Si les automobilistes et les usagers des transports en commun sont fortement affectĂ©s par les problĂšmes de congestion, les pratiquants des modes de transport actifs (marche, vĂ©lo) sont Ă©galement touchĂ©s dĂšs lors que leur trajet comprend des sections Ă risque. Ă lâaune de la satisfaction Ă lâĂ©gard de notre vie dans son ensemble, on peut penser que nous prenons ces inconvĂ©nients en compte dans nos dĂ©cisions professionnelles et de logement. Il semble toutefois que nous sous-estimons souvent le coĂ»t subjectif de ces trajets, ce qui crĂ©e une perte nette de bien-ĂȘtre collectif. La recherche dans ce domaine reste cependant encore bien incomplĂšte, en particulier sur le croisement entre le bien-ĂȘtre et les contrastes sociaux ou de genre. Elle permet toutefois de dessiner un certain nombre de pistes dâactions publiques qui amĂ©lioreraient notre bien-ĂȘtre quotidien, allant dâincitations relativement simples Ă mettre Ă place Ă une intĂ©gration forte des motifs de bien-ĂȘtre subjectif dans notre conception de lâurbanisme.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-15 : LâacceptabilitĂ© sociale des politiques environnementales avant le mouvement des Gilets jaunes
ous Ă©tudions ici les dĂ©terminants de lâacceptabilitĂ© de trois politiques environnementales en France : lâaugmentation des taxes sur les combustibles fossiles comme le pĂ©trole, le gaz et le charbon, les subventions publiques aux Ă©nergies renouvelables comme lâĂ©nergie solaire ou Ă©olienne et lâinterdiction de la vente des produits mĂ©nagers les moins performants sur le plan Ă©nergĂ©tique. Cette analyse est rendue possible grĂące au module Attitudes to Climate Change and Energy de la vague 8 dĂ©ployĂ©e par lâEuropean Social Survey en 2016. Nous analysons les ressemblances de ces dĂ©terminants avec les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques aux soutiens des Gilets jaunes. Nous montrons dâabord que les Français sâopposent plus Ă une taxe sur les carburants que leurs voisins europĂ©ens. Ensuite, nous Ă©tudions les effets des caractĂ©ristiques socio-dĂ©mographiques sur lâacceptabilitĂ© de ces politiques. Enfin, nous observons quâun sentiment de forte responsabilitĂ© personnelle envers le changement climatique est corrĂ©lĂ© avec un plus fort soutien envers les politiques environnementales. Au contraire, le manque de confiance envers autrui, lâune des principales caractĂ©ristiques subjectives des Gilets jaunes et de leurs soutiens, affecte seulement lâacceptabilitĂ© de la politique fiscale.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-14 : Le Bien-ĂȘtre Ă l'Ă©preuve de l'inflation
La hausse de l'inflation n'est pas rĂ©partie Ă©galement dans la sociĂ©tĂ©. Alors que certaines personnes sont confrontĂ©es Ă de fortes augmentations des prix, d'autres sont moins affectĂ©es en raison de leur situation personnelle : nous ne consommons pas tous les mĂȘmes choses, ni dans les mĂȘmes proportions. Cette Note adapte un article (Prati 2022) qui Ă©value le coĂ»t des inĂ©galitĂ©s d'exposition Ă lâinflation en termes de bien-ĂȘtre subjectif en France. MĂȘme en situation dâinflation moyenne faible, ces inĂ©galitĂ©s dâexpositions ont des consĂ©quences sur le bien-ĂȘtre, qui se trouvent aujourdâhui trĂšs largement amplifiĂ©es.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-13 : Lâenvironnement et les Français, prĂ©occupations et pratiques
En 2021, les prĂ©occupations environnementales se hissaient au deuxiĂšme rang des inquiĂ©tudes principales des Français, derriĂšre la violence et lâinsĂ©curitĂ©. Un vĂ©ritable renversement de lâordre des inquiĂ©tudes sâest opĂ©rĂ© notamment depuis les confinements successifs de 2020. GrĂące au travail de prĂ©vention et de mĂ©diatisation de nombreux acteurs, les problĂšmes environnementaux, historiquement souvent Ă©cartĂ©s au profit de sujets comme le chĂŽmage et lâimmigration, sont aujourdâhui amplement reconnus par la population française. Toutefois, ces dangers sont variĂ©s et diffĂ©remment perçus selon les groupes sociaux. Afin dâattĂ©nuer leurs consĂ©quences nĂ©fastes, de nombreuses pratiques pro-environnementales existent. De nature multiple, allant du tri des dĂ©chets mĂ©nagers au transport quotidien « propre », ils font aujourdâhui partie intĂ©grante de la vie des Français. Nous montrons que ces efforts exercent une influence positive sur le bien-ĂȘtre de ceux qui les pratiquent. Notre travail sâinscrit dans la continuitĂ© des Ă©tudes dĂ©jĂ produites par le MinistĂšre de la Transition Ăcologique et de la CohĂ©sion des Territoires sur le sujet. Lâensemble des rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s provient des plateformes « Bien-ĂȘtre » et « Environnement » de lâEnquĂȘte mensuelle de conjoncture auprĂšs des mĂ©nages (CAMME) rĂ©alisĂ©e par lâINSEE.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-12 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2022
Notre tableau de bord de septembre montre une dĂ©gradation des indicateurs de bien-ĂȘtre les plus sensibles aux conditions matĂ©rielles : satisfaction Ă lâĂ©gard du niveau de vie, anticipations quant aux prochaines annĂ©es. Par consĂ©quent, la satisfaction dans la vie se replie elle aussi, mais dans une moindre mesure car les dimensions de bien-ĂȘtre Ă©motionnel restent stables. Cette inquiĂ©tude doit naturellement beaucoup Ă la conjoncture Ă©conomique et Ă lâinflation. Lâindice synthĂ©tique de confiance des mĂ©nages reste trĂšs bas, et prĂšs des trois quarts des mĂ©nages sâattendent Ă une poursuite de lâinflation au moins Ă son rythme actuel sur les 12 prochains mois. Au regard de ces anticipations trĂšs nĂ©gatives, le recul de la satisfaction dans la vie reste limitĂ©. Socialement, ces inquiĂ©tudes touchent tant les classes moyennes que les mĂ©nages modestes. Le contraste est en fait surtout gĂ©nĂ©rationnel : sur plusieurs mesures, les moins de 45 ans sont les plus affectĂ©s.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-11 : La MobilitĂ© sociale perçue par les Français
Les Français se reprĂ©sentent leur sociĂ©tĂ© comme trĂšs inĂ©galitaire mais, comme la plupart des EuropĂ©ens, sây voient occuper une place de niveau intermĂ©diaire â mĂȘme si, aux cĂŽtĂ©s des Russes, des Italiens et des Japonais, ils sont plus nombreux que les autres Ă se voir sur les niveaux infĂ©rieurs de lâĂ©chelle sociale. Mais au-delĂ de cette position statique, comment perçoivent-ils leur mobilitĂ© sociale ? La France fait partie des pays dont les habitants sont les plus nombreux en moyenne Ă penser avoir progressĂ© par rapport Ă la position sociale de leurs parents â comme lâAllemagne, la Finlande et IsraĂ«l par exemple, et Ă lâopposĂ© de la Russie et du Japon. Pour ce concerne lâĂ©volution future de leur position relative dans la sociĂ©tĂ©, la majoritĂ© des Français anticipe une certaine stabilitĂ©. Ces perceptions dĂ©pendent aussi du revenu des individus : jusquâaux deux quintiles les plus riches, tous anticipent une mobilitĂ© intra et inter-gĂ©nĂ©rationnelle ascendante. Ceux qui voient la sociĂ©tĂ© comme un sapin ou une toupie (peu de pauvres) sont beaucoup plus optimistes quant Ă leur propre trajectoire. Ceux qui lâimaginent comme une pyramide (inĂ©galitaire) perçoivent une mobilitĂ© intergĂ©nĂ©rationnelle- mais pas intragĂ©nĂ©rationnelle- ascendante. Enfin, en ce qui concerne le lien avec le positionnement politique, câest Ă droite que la mobilitĂ© ascendante est perçue comme la plus forte. Au total, les Français se montrent assez optimistes quant Ă leur trajectoire de mobilitĂ© sociale, surtout par rapport Ă leurs parents, et lâimage gĂ©nĂ©rale que forme leurs perceptions est celle dâune croyance largement partagĂ©e en un mĂ©canisme de convergence vers la moyenne.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-10 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2022
Notre baromĂštre de juin 2022 fait apparaĂźtre lâimage dâun rĂ©tablissement du volet Ă©motionnel du bien-ĂȘtre subjectif, dâune stabilitĂ© de la plupart des autres domaines, mais dâune grande inquiĂ©tude quant aux perspectives Ă©conomiques.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-09 : De lâĂ©co-anxiĂ©tĂ© Ă la transition heureuse ?
Dans une Note au format plus long que dâhabitude, nous vous proposons un parcours de la littĂ©rature mobilisant les mĂ©triques de bien-ĂȘtre subjectif pour Ă©valuer les consĂ©quences et adaptations au changement climatique, de lâĂ©valuation des catastrophes naturelles au rĂŽle de la colĂšre et de lâanxiĂ©tĂ©.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-08 : Malheur Ă©phĂ©mĂšre, bonheur durable
La plupart de nos travaux sâintĂ©ressent aux facteurs observables qui ont un effet sur le bien-ĂȘtre subjectif â le revenu, le diplĂŽme, le fait dâĂȘtre en couple, etc. La satisfaction Ă lâĂ©gard de notre vie peut cependant aussi dĂ©pendre non seulement de notre situation actuelle, mais aussi de notre situation passĂ©e, et de comment nous lâavons ressenti. Un rĂ©cent article de recherche jette un Ă©clairage sur cet effet de mĂ©moire, et met en Ă©vidence trois rĂ©sultats principaux : (i) Les personnes les plus satisfaites de leur vie tendent Ă le rester ; (ii) Au contraire, les personnes les plus insatisfaites le restent moins longtemps ; (iii) Le fait dâĂȘtre initialement trĂšs satisfait ou insatisfait pĂšse plus lourd dans lâapprĂ©ciation de sa vie que les principaux facteurs externes. Ces rĂ©sultats fondent une politique du bien-ĂȘtre qui agit Ă la fois sur la prĂ©vention des chocs nĂ©gatifs, sur lâaccĂ©lĂ©ration des sorties de lâinsatisfaction forte, et sur la promotion des facteurs contribuant Ă un niveau Ă©levĂ© de bien-ĂȘtre.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-07 : La France, sociĂ©tĂ© de classes moyennes ou pyramide inĂ©galitaire ?
Comment les Français conçoivent-ils la rĂ©partition des revenus dans la sociĂ©tĂ© et leur propre place dans la hiĂ©rarchie sociale ? Et quelle est la prĂ©valence des opinions dites « populistes » ? La derniĂšre vague de lâenquĂȘte ISSP (2019) montre que ces diffĂ©rentes perceptions sont gĂ©nĂ©ralement cohĂ©rentes entre elles, Ă deux exceptions prĂšs : (1) la plupart des Français interrogĂ©s pensent appartenir Ă la classe moyenne, mais se font une idĂ©e trĂšs inĂ©galitaire de la sociĂ©tĂ© française Ă lâimage dâune pyramide, câest-Ă -dire une grande proportion de pauvres et des effectifs de plus en plus faibles Ă mesure que lâon sâĂ©lĂšve dans lâĂ©chelle des positions. (2) Ces diffĂ©rentes opinions des Français semblent dissociĂ©es de leur propre niveau de revenu.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-06 : Les Français face aux grands risques
En mobilisant le BaromĂštre de lâIRSN, nous inscrivons la perception des risques par les Français dans un temps plus long. Ce sont dĂ©sormais des risques « globalisĂ©s » qui inquiĂštent les Français. Au-delĂ de la prĂ©occupation immĂ©diate pour le risque sanitaire, ce baromĂštre rĂ©vĂšle la montĂ©e en puissance de la perception du risque terroriste et surtout des risques climatiques, avec en contrepartie, une Ă©rosion de lâimportance perçue des risques Ă©conomiques, sociaux, et du nuclĂ©aire.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2022
Quelques semaines avant le premier tour de lâĂ©lection prĂ©sidentielle, notre baromĂštre de mars relĂšve un moral des Français en berne. La satisfaction dans la vie continue sa lente Ă©rosion, passant en dessous de sa moyenne depuis 2016. Le bien-ĂȘtre Ă©motionnel reste particuliĂšrement affectĂ©, tant dans le fait de se sentir heureux que dans celui de se sentir dĂ©primĂ©. Cette vague est marquĂ©e par un renforcement du pessimisme des Français quant Ă leur avenir personnel. Leur apprĂ©ciation de ce quâils vont vivre dans les annĂ©es qui viennent avait plutĂŽt bien rĂ©sistĂ© Ă la pandĂ©mie, contrairement Ă leur opinion de lâavenir collectif. Depuis neuf mois et particuliĂšrement au dernier trimestre, les perspectives de dĂ©gradation de leur situation financiĂšre â trois Français sur quatre pensent que leur situation financiĂšre va se dĂ©grader dans lâannĂ©e qui vient â semblent avoir pesĂ© lourdement sur lâimage quâils se font de leur vie dans les annĂ©es Ă venir. Deux dimensions connaissent une amĂ©lioration. La satisfaction augmente dans toutes les dimensions liĂ©es au travail, et en particulier dans lâapprĂ©ciation de lâĂ©quilibre des temps de vie. Du cĂŽtĂ© des relations sociales, la deuxiĂšme partie de la pandĂ©mie a vu un gain dans le sentiment dâavoir autour de soi des gens sur qui compter. Cet Ă©cart Ă la situation dâavant la pandĂ©mie, sensible surtout chez les femmes, se confirme ce trimestre. Enfin, nous avons introduit une nouvelle question Ă notre tableau de bord, demandant aux enquĂȘtĂ©s dans quel pays ils voudraient vivre sâils avaient le choix. AprĂšs la France, choisie par un peu moins de la moitiĂ© des rĂ©pondants, ce sont surtout le Canada et lâEurope du Sud qui sont plĂ©biscitĂ©s.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-04 : France heureuse, France malheureuse
La France est-elle coupĂ©e en deux du point de vue du bien-ĂȘtre ? Nos indicateurs donnent une image nettement plus contrastĂ©e. GrĂące Ă nos 19 questions, nous montrons que certains aspects du bien-ĂȘtre, comme la satisfaction vis-Ă -vis du travail, sont plus polarisantes que dâautres, comme la satisfaction dans la vie. Les Français semblent largement segmenter leurs Ă©valuations : une grande insatisfaction dans un domaine ne se propage que peu aux autres domaines, alors que la grande satisfaction sâĂ©tend plus souvent Ă de nombreux domaines. Par exemple, lâinsatisfaction quant Ă son travail nâentraĂźne pas une insatisfaction Ă lâĂ©gard de sa santĂ©, et mĂȘme une insatisfaction Ă lâĂ©gard de sa vie en gĂ©nĂ©ral nâest pas frĂ©quemment associĂ©e Ă une insatisfaction quant aux relations avec ses proches. Il nây a donc pas un groupe de Français globalement insatisfaits de tout, mais autant de groupes diffĂ©rents quâil y a de dimensions. Nous nâen constatons pas moins des contrastes marquĂ©s. Avec lâĂąge, lâinsatisfaction a tendance Ă augmenter et la grande satisfaction au baisser sur des dimensions essentielles, comme le sentiment que la vie a du sens, tandis que dâautres, comme la satisfaction dans la vie, connaissent plutĂŽt un creux au moment de la quarantaine. Du cĂŽtĂ© du genre, les femmes dĂ©clarent plus frĂ©quemment que les hommes tant un niveau de satisfaction faible quâun niveau de satisfaction Ă©levĂ©. Socialement, la part des personnes peu satisfaites de leur vie en gĂ©nĂ©ral diminue avec le revenu, mais la part de peu satisfaite de lâĂ©quilibre de leurs temps de vie augmente. Nous dressons ainsi un premier portrait contrastĂ© de la satisfaction et de lâinsatisfaction en France, qui montre moins un pays coupĂ© en deux que traversĂ© de contrastes multiples.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-03 : DĂ©fiance, insatisfaction et colĂšre, les sources du refus de la vaccination
Parvenir Ă une couverture vaccinale quasi intĂ©grale est un Ă©lĂ©ment clef de la stratĂ©gie de lutte contre lâĂ©pidĂ©mie de Covid-19. Pourtant, les rĂ©ticences Ă la vaccination sont nombreuses et la campagne vaccinale française a eu du mal Ă convaincre avant lâintroduction du Pass sanitaire. En dĂ©pit dâun accroissement important de la couverture vaccinale, environ 10 % de la population refusait catĂ©goriquement la vaccination en septembre 2021. LâenquĂȘte CoviPrev de SantĂ© publique France suggĂšre que ce refus traduit en partie une insatisfaction dans la vie et une dĂ©fiance envers les institutions, qui sâexprime Ă©galement par le rejet des gestes barriĂšres. Les non-vaccinĂ©s se dĂ©clarent moins satisfaits de leur vie, mĂ©trique trĂšs liĂ©e Ă la confiance, et expriment plus frĂ©quemment de la colĂšre que les vaccinĂ©s, que ce soit pendant le confinement de novembre 2020 ou au moment du dĂ©confinement de mai 2021. Ceci fait Ă©cho aux diffĂ©rentes manifestations de protestation contre la mise en place du Pass sanitaire. Le lien entre insatisfaction et refus du vaccin ne se rĂ©duit pas Ă lâappartenance sociale, mais au contraire se retrouve au sein des diffĂ©rentes catĂ©gories sociales.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2021, Moral en berne
Pris dĂ©but dĂ©cembre, notre dernier baromĂštre du bien-ĂȘtre des Français pour 2021 confirme la stabilisation des principaux indicateurs aprĂšs les montagnes russes des deux derniĂšres annĂ©es. Cette stabilisation sâaccompagne toutefois dâune dĂ©tĂ©rioration de lâĂ©tat Ă©motionnel des Français. Si une part de la chute du sentiment dâĂȘtre heureux doit sâexpliquer par la saison, nous enregistrons une baisse significative de la part des gens qui se sont sentis heureux la veille, et en parallĂšle une augmentation de ceux qui se sont sentis dĂ©primĂ©s. Le prĂ©sent, angoissant, fait ainsi de moins en moins recette tandis que les apprĂ©ciations de lâavenir se dĂ©gradent lentement. La stabilitĂ© des autres indicateurs cache parfois des Ă©volutions contrastĂ©es. Ainsi, les femmes indiquent une progression de leur satisfaction Ă lâĂ©gard de toutes les dimensions touchant au travail et aux temps de vie, alors que ces domaines se dĂ©gradent chez les hommes. De mĂȘme, lâapprĂ©ciation de plusieurs indicateurs-clef rĂ©siste bien voire sâamĂ©liore depuis un an chez les moins de 45 ans, mais baisse chez leurs aĂźnĂ©s. La pandĂ©mie nâa pas remis en cause la stratification sociale du bien-ĂȘtre en France, mais nous constatons dans cette derniĂšre vague que le niveau dâinquiĂ©tude des classes moyennes et supĂ©rieures rejoint celui habituellement dĂ©clarĂ© par les mĂ©nages les plus modestes.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2022-01 : Adopter le tĂ©lĂ©travail ? L'impact du travail Ă distance sur le bien-ĂȘtre
Avec la crise du Covid-19 et le confinement, un quart des salariĂ©s sont brusquement passĂ©s au tĂ©lĂ©travail. Une grande enquĂȘte britannique nous permet de mettre en Ă©vidence lâimpact positif en moyenne de cette rĂ©organisation sur la satisfaction dans la vie. Concernant la santĂ© mentale, les nouveaux tĂ©lĂ©travailleurs lâont initialement vue se dĂ©grader, et ce nâest quâau bout de quelques mois quâils se sont adaptĂ©s et que leurs indicateurs de santĂ© mentale ont rattrapĂ© puis dĂ©passĂ© ceux de leurs collĂšgues restĂ©s au bureau. Ces effets positifs ne concernent pas tous les groupes de la population de maniĂšre identique. Ils sont plus forts pour les couples et les personnes en zone rurale.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2021
AprĂšs 18 mois de hauts et de bas au grĂ© de lâĂ©pidĂ©mie de Covid-19, les indicateurs du bien-ĂȘtre subjectif en France semblent se stabiliser Ă un niveau comparable Ă celui dâavant lâĂ©pidĂ©mie. Certains, comme le sentiment dâĂȘtre heureux ou la satisfaction Ă lâĂ©gard du niveau de vie, restent mĂȘme Ă des niveaux plus Ă©levĂ©s. Ces Ă©volutions recouvrent toutefois des dynamiques contrastĂ©es. Alors que la satisfaction Ă lâĂ©gard du temps libre est meilleure que ce quâelle Ă©tait avant la pandĂ©mie chez les hommes, elle reste infĂ©rieure chez les femmes. Dans le mĂȘme temps, les moins de 45 ans expriment une satisfaction plus Ă©levĂ©e que le trimestre dernier sur plusieurs dimensions-clefs, oĂč lâĂ©valuation faite par les 45-65 ans est plutĂŽt en berne. LâapprĂ©ciation de lâavenir collectif, Ă lâĂ©chelle de la France ou de lâEurope, avait Ă©tĂ© relativement peu affectĂ©e par lâĂ©pidĂ©mie. Elle continue ce trimestre une tendance longue Ă la dĂ©gradation.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-07 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2021
Alors que le mois de mars reprĂ©sentait un point bas dans de nombreuses dimensions du bien-ĂȘtre des Français, le mois de juin est celui du soulagement. Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre retrouvent leur niveau habituel dâavant la pandĂ©mie, tandis que le sentiment dâavoir Ă©tĂ© heureux la veille est Ă son plus haut depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte. Si tout nâest pas complĂštement revenu Ă la normale â nous constatons des contrastes dans les Ă©volutions en fonction des niveaux de diplĂŽme, du genre ou de la prĂ©sence dâenfants dans le mĂ©nage, ce mois de juin apparaĂźt avant tout comme celui dâun soulagement heureux.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-06 â Estime de soi et performances scolaires en primaire : les enseignements du panel DEPP 2011
LâenquĂȘte de panel du service statistique de lâĂducation Nationale permet de suivre plus de 15 000 Ă©lĂšves, entrĂ©s au CP en 2011 et interrogĂ©s Ă©galement en CM2 en 2016. On dispose grĂące Ă lâenquĂȘte de nombreuses informations sur la situation des Ă©lĂšves (familiale, bien-ĂȘtre, âŠ) et une Ă©valuation de leurs performances scolaires. Ă lâentrĂ©e au CP, les filles sont plus contentes dâelles-mĂȘmes et de leur vie que les garçons en moyenne. Une fois en CM2, cet Ă©cart sâinverse, mĂȘme si les filles semblent plus comblĂ©es par leur vie lorsque les questions nâont plus trait Ă lâestime de soi. En matiĂšre de performance scolaires, les filles sont lĂ©gĂšrement plus fortes que les garçons en CP, mais lâĂ©cart sâinverse Ă©galement en CM2 Ă la faveur des garçons. Cet inversion tient Ă la composition des Ă©valuations : si les filles restent plus fortes que les garçons en français, lâĂ©valuation de CM2 comprend davantage de compĂ©tences en mathĂ©matiques. Or, au cours de la scolaritĂ© en primaire, les garçons finissent par obtenir de bien meilleures notes que les filles en mathĂ©matiques alors que la diffĂ©rence initiale de niveau Ă©tait quasi-invisible. Par ailleurs, les filles et les garçons se distinguent aussi par la maniĂšre dont ils Ă©valuent leurs propres capacitĂ©s scolaires : les filles se voient mieux adaptĂ©es au cadre scolaire tandis que les garçons ont plus le sentiment de rĂ©pondre aux questions posĂ©s par le professeur en classe. Les performances scolaires dans lâenquĂȘte reflĂštent aussi le milieu social des Ă©lĂšves, et lâĂ©cart entre les moins favorisĂ©s et les plus favorisĂ©s sâaccentue du CP au CM2. Pourtant, au CP, les Ă©lĂšves dĂ©favorisĂ©s ont une perception plus positive de leurs capacitĂ©s scolaires que leurs camarades, y compris Ă performance Ă©gale. ArrivĂ©s en CM2, plus les Ă©lĂšves viennent de milieux favorisĂ©s, plus ils ont le sentiment de bien rĂ©ussir Ă lâĂ©cole. Enfin, il nây a pas de diffĂ©rences rĂ©elles de bien-ĂȘtre selon lâorigine sociale.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-05 â Relations enseignants-Ă©lĂšves : comment amĂ©liorer le bien-ĂȘtre des Ă©lĂšves du secondaire ?
MalgrĂ© une opinion trĂšs positive de leur expĂ©rience dans leur Ă©tablissement (94 % disent se sentir bien dans leur collĂšge ou lycĂ©e), les Ă©lĂšves français interrogĂ©s Ă 15 ans par lâenquĂȘte PISA ont un sentiment dâappartenance Ă lâĂ©cole plus faible que la moyenne de lâOCDE. Parmi les neuf questions qui permettent de construire cet indicateur dâappartenance Ă lâĂ©cole, les jeunes français sont dans la moyenne de lâOCDE pour quatre questions, et au-dessous de la moyenne pour deux autres. Le score dâensemble assez faible de la France repose ainsi sur un jugement significativement plus nĂ©gatif quant Ă lâimpression dâĂȘtre laissĂ© pour compte et au sentiment de se sentir chez soi Ă lâĂ©cole. Parmi les facteurs qui expliquent cette contre-performance, la relation avec les enseignants joue un rĂŽle important. Les Ă©lĂšves français sont en effet nombreux Ă estimer quâils sont traitĂ©s injustement par leurs professeurs, notamment que ces derniers sous-estiment leurs capacitĂ©s et les font moins participer que leurs camarades de classe. Contrairement au sentiment dâappartenance Ă lâĂ©cole en gĂ©nĂ©ral, le sentiment dâinjustice est corrĂ©lĂ© avec les performances scolaires. Les plus mauvais Ă©lĂšves ont plus frĂ©quemment le sentiment que les enseignants sont injustes Ă leur Ă©gard ; les Ă©lĂšves moyens plus que les bons Ă©lĂšves, mais aussi les garçons plus que les filles, quel que soit leur niveau scolaire.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2021
Du dĂ©confinement aux mesures de freinage en passant par les dĂ©confinements, le bien-ĂȘtre des Français en temps de Covid-19 a connu des hauts et des bas. Au cours de lâannĂ©e 2020, il a suivi des fluctuations fortes, tout en oscillant autour dâun niveau moyen assez stable, comme cela a Ă©tĂ© le cas aussi dans dâautres pays. En 2021, la situation change. La derniĂšre vague de notre tableau de bord rĂ©vĂšle une usure du moral des Français. AprĂšs avoir pesĂ© sur le bien-ĂȘtre Ă©motionnel, la dĂ©gradation atteint maintenant la satisfaction de vie des Français et le sentiment que leur vie a du sens. Les jeunes (dans un sens assez large) sont particuliĂšrement touchĂ©s. Cette usure constitue une nouvelle contrainte dâacceptabilitĂ© des mesures de lutte contre lâĂ©pidĂ©mie.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-03 : Faut-il avoir des bonnes notes pour ĂȘtre heureux Ă 15 ans ?
Nous connaissons les enquĂȘtes PISA pour la comparaison quâelles permettent des performances scolaires entre pays. Ces enquĂȘtes apportent cependant aussi un Ă©clairage remarquable sur le bien-ĂȘtre des adolescents interrogĂ©s, et en particulier sur les liens que celui-ci entretien avec les performances scolaires. Nous montrons ici que ce lien est complexe. Si les adolescents qui ont de meilleures notes se dĂ©clarent plus satisfaits de leur vie, il nây a pratiquement pas de relation entre le sentiment dâappartenance Ă lâĂ©cole et le niveau de performance, et mĂȘme une relation nĂ©gative entre les notes et le sentiment de savoir ce qui donne du sens Ă sa vie. Les rĂ©ponses mettent en Ă©vidence un Ă©cart fille-garçon trĂšs marquĂ©. Les filles sont moins satisfaites de leur vie que les garçons, avec un poids plus important des notes, se sentent moins bien Ă lâĂ©cole et dĂ©clarent plus souvent Ă©prouver des Ă©motions nĂ©gatives. Une partie de cet Ă©cart semble liĂ© Ă la peur de lâĂ©chec, plus fort chez les filles, et Ă un moindre esprit de compĂ©tition dans un environnement oĂč celui-ci est valorisĂ©. Dans toutes ces dimensions, la France ne fait pas figure dâexception et ressemble beaucoup aux autres pays europĂ©ens. Deux spĂ©cificitĂ©s françaises Ă©mergent cependant. Dâune part, le poids accordĂ© aux mathĂ©matiques dans le parcours scolaire se reflĂšte dans lâimportance de cette matiĂšre dans la satisfaction de vie. Dâautre part, la satisfaction dans la vie des adultes, assez dĂ©cevante au regard des pays comparables, contraste avec les rĂ©ponses nettement plus favorables des adolescents.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-02 : Ces enseignants qui nous marquent
Le suivi dâune cohorte dâenfants permet de mettre en Ă©vidence lâinfluence sur le long terme que peuvent avoir les enseignants sur leurs Ă©lĂšves. Les travaux de Sarah FlĂšche Ă partir dâune cohorte britannique montrent que les enseignantes et enseignants du primaire ont un effet non seulement sur les notes de leurs Ă©lĂšves, mais aussi sur leurs compĂ©tences non-cognitives (par exemple lâestime de soi, la persĂ©vĂ©rance, ou encore les relations interpersonnelles). Cet effet sâobserve Ă court terme sur les notes, mais sâestompe avec les annĂ©es. Cependant, si lâeffet sur les notes diminue au fil du temps, on continue Ă observer une influence des enseignants sur la rĂ©ussite de leurs Ă©lĂšves Ă long terme, que ce soit Ă travers lâaccĂšs Ă lâuniversitĂ©, lâinsertion sur le marchĂ© du travail, leur santĂ© mentale ou leurs comportements. La capacitĂ© des enseignants Ă amĂ©liorer les performances cognitives de leurs Ă©lĂšves ne va pas nĂ©cessairement de pair avec leur capacitĂ© Ă amĂ©liorer la dimension non-cognitives. Les capacitĂ©s Ă faire progresser les Ă©lĂšves dans lâun ou lâautre constituent deux compĂ©tences sĂ©parĂ©es. Ces compĂ©tences ne semblent pas sâacquĂ©rir principalement avec lâexpĂ©rience, puisque lâĂąge, le nombre dâannĂ©es dâexercice ou la confiance que les enseignants ont dans leurs pratiques ne semblent pas liĂ©es Ă la valeur ajoutĂ©e mesurĂ©e. En revanche, les pratiques pĂ©dagogiques mises en place par lâenseignant contribuent significativement Ă expliquer les diffĂ©rences de progressions entre Ă©lĂšves.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2021-01 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2020
Dâun confinement Ă lâautre, lâannĂ©e 2020 a Ă©tĂ© marquĂ©e par des variations importantes dans lâĂ©valuation que les Français ont de leur bien-ĂȘtre. Alors que le mois de juin marquait un point haut pour la plupart de nos indicateurs, dĂ©cembre 2020 â avec une enquĂȘte intĂ©gralement conduite pendant le second confinement, marque un repli par rapport Ă juin. Dâun cĂŽtĂ©, les dimensions relatives Ă lâĂ©tat Ă©motionnel semblent trĂšs fortement affectĂ©es par la situation de confinement : anxiĂ©tĂ© face Ă la situation sanitaire, isolement relationnel forcĂ©, arrĂȘt dâun grand nombre dâactivitĂ©s pĂšsent sur le bien-ĂȘtre des mĂ©nages. Dâun autre cĂŽtĂ©, la satisfaction Ă lâĂ©gard du niveau de vie, reflĂ©tant plus les conditions matĂ©rielles, ou encore celle Ă lâĂ©gard du travail restent relativement Ă©levĂ©es. Ainsi, si la satisfaction dans la vie, qui combine tous ces Ă©lĂ©ments, se replie nettement, il ne fait pour lâinstant que retrouver son niveau moyen dâavant la pandĂ©mie. Ces mouvements opposĂ©s des diffĂ©rentes composantes du bien-ĂȘtre suggĂšrent ainsi que lâĂ©pidĂ©mie a rendu plus saillantes les dimensions non-matĂ©rielles du bien-ĂȘtre, en particulier le rĂŽle jouĂ© par les relations sociales.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-09 : Twitter, mesure du bien-ĂȘtre ?
Depuis sa crĂ©ation en 2006, le service de micro-blogging Twitter a acquis une place centrale dans la circulation et la diffusion dâinformations dans de nombreux pays. Le caractĂšre public de la plupart des messages (tweets), la prĂ©sence de publics divers et la simple masse des messages en fait un rĂ©vĂ©lateur des mĂ©canismes de diffusion des nouvelles ou de lâĂ©tat dâesprit des utilisateurs prisĂ© par les chercheurs. De nombreux travaux rĂ©cents ont tentĂ© dâextraire de Twitter des informations sur lâĂ©tat de lâopinion et sur le bien-ĂȘtre ressenti par la population. PlutĂŽt destinĂ©e Ă un environnement de recherche, cette note prĂ©sente briĂšvement une sĂ©lection dâarticles, mettant un accent sur les mĂ©thodes utilisĂ©es et les rĂ©sultats obtenus. Sans prĂ©tendre Ă lâexhaustivitĂ©, ce survol nous semble restituer une image assez fidĂšle de lâĂ©tat de lâart et de ses limites quant Ă lâutilisation qui peut ĂȘtre faite de Twitter comme rĂ©vĂ©lateur du bien-ĂȘtre ou des orientations politiques dâune population.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2020
AprĂšs un baromĂštre de juin qui montrait une amĂ©lioration du bien-ĂȘtre subjectif Ă lâissue du confinement, celui de septembre affiche une image plus contrastĂ©e. La plupart des mĂ©triques sont partiellement en repli, mais restent Ă un niveau supĂ©rieur Ă celui dâil y a un an. Ce repli est plus marquĂ© pour les mĂ©nages plus aisĂ©s et les classes moyennes, tandis que le tiers infĂ©rieur des mĂ©nages en termes de revenu continuent Ă avoir une apprĂ©ciation plus positive. Le travail demeure un lieu de satisfaction important, lĂ aussi particuliĂšrement pour les mĂ©nages les plus modestes, probablement plus exposĂ©s Ă la crainte du chĂŽmage. Lâenvironnement immĂ©diat perd en partie de son caractĂšre protecteur. Reflet peut-ĂȘtre de lâobligation de plus en plus gĂ©nĂ©rale du port du masque, les hommes en particulier expriment un moindre sentiment de sĂ©curitĂ© dans leur quartier que dans les enquĂȘtes prĂ©cĂ©dentes.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-07 : Heurs et malheurs du confinement
Face Ă lâĂ©pidĂ©mie de covid-19, le gouvernement français dĂ©cide de placer le pays en confinement strict du 15 mars au 11 mai 2020. Pour la plupart des Français, le confinement est arrivĂ© de maniĂšre inattendue, imposant de sâadapter trĂšs rapidement Ă une situation complĂštement inĂ©dite, chamboulant leur vie quotidienne, familiale et professionnelle. Les rĂ©sultats de lâenquĂȘte Conditions de vie et aspirations rĂ©alisĂ©e par le CrĂ©doc pendant le confinement, du 20 avril au 04 mai soulignent des vĂ©cus trĂšs diffĂ©renciĂ©s. Les jeunes ont vĂ©cu plus difficilement la pĂ©riode que leurs aĂźnĂ©s du fait de lâimportance des liens sociaux dans leur constitution identitaire. Alors quâen temps normal, les 15-24 ans sortent souvent de chez eux, notamment pour voir leurs amis, ils ont souffert de devoir y renoncer, malgrĂ© lâimportance des liens sociaux dans leur constitution identitaire. Habitant souvent dans de petits espaces, ils ont vu leur vie rĂ©trĂ©cie entre quatre murs ou ont choisi pour certains de retourner vivre dans leurs familles, ce qui nâa pas Ă©tĂ© sans provoquer quelques tensions. Les autres foyers habitant de petits logements, en liaison avec des ressources financiĂšres limitĂ©es (le logement Ă©tant le premier poste de dĂ©penses des Français), ont Ă©galement vĂ©cu difficilement la pĂ©riode. En revanche, au-delĂ des diffĂ©rences dâhabitat, lâeffet des diffĂ©rences de revenus a Ă©tĂ© â temporairement â gommĂ© pendant la pĂ©riode. Chez les actifs, la dĂ©couverte ou lâamplification du tĂ©lĂ©travail ont manifestement constituĂ© une bonne surprise pour les personnes qui y ont eu accĂšs, mais moins pour les personnes qui travaillaient habituellement Ă distance avant le confinement, qui se sont trouvĂ©es plus perturbĂ©es dans leurs habitudes. Le choc de la crise de la covid-19 a Ă©tĂ© tel que la plupart des Français ont revisitĂ© le regard quâils portaient sur leur vie, et rĂ©Ă©valuent plus positivement ses diffĂ©rentes dimensions. Enfin, pour une partie importante de la population, le confinement a Ă©tĂ© une pause bien vĂ©cue, permettant de profiter davantage de ses proches, dâune vie calme et sĂ©curisante.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2020
RĂ©alisĂ© au tout dĂ©but du mois de juin, notre baromĂštre trimestriel a pris la photo dâune France en train de sortir du confinement imposĂ© par lâĂ©pidĂ©mie de covid-19. Dans ce contexte, les indicateurs de bien-ĂȘtre sont pratiquement tous en hausse par rapport Ă leur niveau de mars 2019. Pour plusieurs dâentre eux, dont des mĂ©triques centrales comme la satisfaction dans la vie, la santĂ© subjective ou le sentiment de bonheur, nous observons les niveaux les plus Ă©levĂ©s depuis le dĂ©but de notre enquĂȘte, il y a maintenant quatre ans. Cette amĂ©lioration de la situation ressentie touche lâensemble des classes sociales. Les rĂ©pondants sont aussi nettement plus optimistes quant Ă leurs perspectives individuelles futures quâavant le confinement, sans toutefois que cela nâinflue fortement sur lâapprĂ©ciation de la situation des prochaines gĂ©nĂ©rations, qui reste assez pessimiste. Parmi les dimensions les plus nettement liĂ©es au confinement, la satisfaction Ă lâĂ©gard du travail, des temps de vie ou du temps libre est elle aussi en hausse. Lâopinion quant aux relations avec les proches est Ă©galement plus positive quâavant le confinement, sauf pour les plus de 65 ans, qui ont probablement davantage souffert de lâisolement.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2020
RĂ©alisĂ©e dĂ©but mars, notre enquĂȘte trimestrielle su le bien-ĂȘtre en France donne lâimage dâune population encore peu inquiĂšte des consĂ©quences dâune Ă©pidĂ©mie qui ne semblait alors toucher que la Chine et lâItalie. Les rĂ©pondants avaient alors une opinion plutĂŽt positive de leur situation et de leurs perspectives individuelles. Leur opinion nĂ©gative quant Ă lâavenir du pays dans son ensemble et leur moral au quotidien plutĂŽt en berne ne faisaient que poursuivre un mouvement installĂ© sur lâensemble de lâannĂ©e, qui devait donc probablement peu Ă lâĂ©pidĂ©mie. Ce tableau de bord peut donc ĂȘtre lu comme un point de dĂ©part dâavant le confinement, auquel nous comparerons les Ă©volutions dans les prochaines vagues.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-04 : Les Français et la science
En 2018, la France se dĂ©couvrait le pays dâEurope le plus sceptique Ă lâĂ©gard des vaccins. Ă bien des Ă©gards, cette question a rĂ©vĂ©lĂ© la tension qui existe dans le pays entre une bonne image globale de la science et un niveau Ă©levĂ© de dĂ©fiance dĂšs quâon touche Ă lâaction publique. Alors que peu de Français se dĂ©fient des conseils donnĂ©s par le personnel mĂ©dical, les messages de santĂ© publique sont reçus avec nettement plus de rĂ©serve dĂšs lors quâils Ă©manent du gouvernement â ce qui nâest Ă©videmment pas sans consĂ©quence sur la gestion de la situation de pandĂ©mie au moment de la rĂ©daction de cette note. Les scientifiques dans leur ensemble sont Ă©galement exposĂ©s Ă cette dĂ©fiance. Si une trĂšs grande majoritĂ© des Français ont confiance dans les bonnes intentions de celles et ceux qui travaillent dans la recherche publique, ils sont prĂšs dâun tiers Ă ne pas leur faire confiance pour dire de maniĂšre transparente qui les finance.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-03 : Ătendue et perception de la violence au travail
La violence au travail nâa en France rien dâanecdotique. InterrogĂ©s sur leurs conditions de travail, pratiquement un tiers des rĂ©pondants dĂ©clarent avoir Ă©tĂ© exposĂ©s Ă un comportement malveillant au cours de lâannĂ©e. Cette malveillance prend des formes multiples, et cumulatives : plus dâun tiers des personnes concernĂ©es sont exposĂ©es Ă au moins trois comportements hostiles diffĂ©rents. Afin de bien prendre acte de lâampleur de ce phĂ©nomĂšne, nous dressons un panorama de ces comportements, en tĂȘte desquels figurent des attitudes malheureusement ordinaires, comme la critique injuste ou les entraves Ă lâexpression de la personne. Du cĂŽtĂ© des victimes, lâĂąge ou le mĂ©pris envers la profession exercĂ©e constituent les motifs les plus souvent dĂ©clarĂ©s. Les femmes sont plus souvent que les hommes victimes de ces comportements, hostiles, et particuliĂšrement ceux comportant une teneur sexuelle. Le cumul de comportements malveillants est alors encore plus frĂ©quent â au moins cinq types dâattaques diffĂ©rentes pour la moitiĂ© des individus exposĂ©s Ă de tels comportements. Dans ce contexte, des comportements a priori sans contenu sexuel prennent une coloration sexiste. Les femmes sont dâailleurs les premiĂšres Ă bien identifier cette contamination, et attribuent beaucoup plus souvent que les hommes les comportements hostiles Ă leur sexe. Chez les hommes, les motifs relatifs Ă lâorigine, la nationalitĂ© ou les convictions religieuses et politiques sont relativement plus frĂ©quents. En Ă©tendant le champ pour intĂ©grer des comportements en apparence plus anodins, telles les blagues sexistes, nous prenons la mesure dâun sexisme ordinaire largement rĂ©pandu et tolĂ©rĂ© dans le monde du travail en France. Sâils sont les plus exposĂ©s Ă ce genre de propos, les moins de trente ans sont nombreux Ă ne pas de sentir dĂ©rangĂ©s par ces propos.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2019
Alors que la vague de dĂ©cembre 2018 avait affichĂ© une nette dĂ©gradation des principaux indicateurs de bien-ĂȘtre, que nous avions mise en relation avec la crise des Gilets jaunes, celle de dĂ©cembre 2019 ne porte quâune trace limitĂ©e du conflit social concernant la rĂ©forme des retraite. La satisfaction dans la vie et la perception de lâavenir personnel restent Ă leurs niveaux observĂ©s depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, tandis que le sentiment dâĂȘtre heureux et lâexposition Ă lâagression, plus en prise avec lâenvironnement immĂ©diat, se dĂ©tĂ©riorent. Les indicateurs relatifs Ă la situation de long terme demeurent Ă des niveaux plus faibles que ceux observĂ©s depuis 2017, traduisant un pessimisme durable dans les perspectives dâavenir collectif â le projet de rĂ©formes des retraites ne semble pas avoir sur ce point suscitĂ© ni la perception dâune amĂ©lioration ni dâune dĂ©gradation de la situation de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2020-01 : Dimensions de la solitude en France
Un grand nombre de Français vivent dans une situation plus ou moins prononcĂ©e dâisolement social. 12 % des Français de seize ans passent rĂ©guliĂšrement une semaine sans aucun contact avec leurs amis et leur famille, et 3 % plusieurs semaines. En septembre dernier, lâInsee a dressĂ© un portrait socio-Ă©conomique des personnes isolĂ©es, câest-Ă -dire ayant peu ou pas de contacts avec leur famille et leurs amis. Ce travail montrait que lâisolement est associĂ© Ă des indicateurs de fragilitĂ© Ă©conomique, ainsi quâĂ un bien-ĂȘtre fortement dĂ©gradĂ©. Dans la lignĂ©e de leur travail, nous rĂ©alisons un portrait similaire, et croisĂ© avec le leur, en nous intĂ©ressant aux personnes qui dĂ©clarent se sentir trĂšs souvent seules. Cette apprĂ©hension subjective de solitude ne recouvre que partiellement celle dâisolement, et nous donne Ă voir des segments de la population qui souffrent de solitude quand bien mĂȘme ils entretiennent autant voire plus que la moyenne des contacts rĂ©guliers avec leur entourage. Notre analyse met ainsi en Ă©vidence que certaines de ces poches de solitude, Ă lâexemple des citĂ©s et grands ensembles, se situent dans des zones denses de la sociĂ©tĂ©, et procĂšdent de lâaccumulation dans certains lieux ou populations des difficultĂ©s financiĂšres et sociales â exacerbĂ©es par le sentiment de nâavoir personne vers qui se tourner en cas de besoin. Au-delĂ de ces effets dâaccumulation, nous mettons Ă©galement en Ă©vidence des populations et lieux oĂč la composition socio-dĂ©mographique nâĂ©puise pas la prĂ©valence du sentiment de solitude, attestant de facteurs supplĂ©mentaires de fragilisation du lien social. Nous ajoutons Ă©galement Ă lâanalyse lâimpact de lâisolement et de la solitude sur la satisfaction dans la vie et la confiance interpersonnelle, dont nous avons montrĂ© quâelles structurent le paysage politique français. La solitude pĂšse lourdement sur la satisfaction, alimentant la tentation contestataire, tandis quâisolement comme solitude pĂšsent sur notre capacitĂ© Ă faire confiance Ă autrui.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2019
La vague de septembre de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif sâinscrit largement dans la continuitĂ© des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes : aprĂšs une chute brutale en dĂ©cembre 2018 sur fond de crise sociale, ces indicateurs retrouvent leurs niveaux moyens des trois derniĂšres annĂ©es. Ce retour au statu quo ante signifie Ă©galement que les gains qui avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©s pendant ou aprĂšs lâĂ©lection prĂ©sidentielle, en particulier sur la perception de lâavenir, ont Ă©tĂ© effacĂ©s. Ainsi, lâapprĂ©ciation des perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France retrouve ce trimestre son niveau bas de 2016. Par ailleurs, nous mettons en Ă©vidence quelques signes de fragilitĂ©. Si la satisfaction dans la vie sâest bien relevĂ©e depuis dĂ©cembre 2018, la satisfaction vis-Ă -vis du niveau de vie nâa de son cĂŽtĂ© pas retrouvĂ© son niveau antĂ©rieur : le pouvoir dâachat reste une prĂ©occupation majeure, qui peut peser Ă terme sur les autres indicateurs. Le retour dâun pessimisme vis-Ă -vis de lâavenir collectif est Ă©galement le signe dâespoirs déçus, qui affaiblissent dâautant le soutien potentiel aux rĂ©formes dâampleur.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-07 : Le Passage Ă la retraite
Le projet de rĂ©forme du systĂšme de retraites français, dĂ©voilĂ© en juillet dernier, devrait remplacer les notions dâĂąge lĂ©gal de dĂ©part Ă la retraite par un Ăąge-pivot, Ă©voluant en fonction de lâespĂ©rance de vie des gĂ©nĂ©rations. On a dĂ©jĂ pu voir Ă quel point cette question de lâĂąge de dĂ©part Ă la retraite faisait lâobjet de prises de position marquĂ©es, reflĂ©tant lâimportance symbolique de cette transition dans notre sociĂ©tĂ©. Pour autant, la littĂ©rature Ă©conomique met en Ă©vidence des impacts nĂ©gatifs comme positifs du dĂ©part Ă la retraite, selon le contexte national et la situation des personnes concernĂ©es. Cette ambivalence du dĂ©part Ă la retraite se retrouve dans les Ă©valuations subjectives de bien-ĂȘtre. La retraite nâefface par ailleurs pas ou peu les diffĂ©rences sociales dans lâĂ©valuation de son bien-ĂȘtre : les plus satisfaits avant leur retraite le sont Ă©galement aprĂšs, mĂȘme si dans certains domaine, en particulier celui de la santĂ©, lâĂ©cart entre groupes sociaux tend Ă se rĂ©duire avec le passage Ă la retraite. Du fait de la place occupĂ©e par le travail dans la construction de la position sociale des individus, la retraite peut Ă©galement ĂȘtre un moment dâinterrogation de leur utilitĂ© sociale, lorsque certains liens de sociabilitĂ© liĂ©s au travail se distendent. Nous observons de tels effets dans le cas français, mais ils restent faibles pour les personnes de moins de 70 ans, et dâautant plus faibles si, comme un tiers des retraitĂ©s de cette classe dâĂąge, la personne est engagĂ©e dans des activitĂ©s de bĂ©nĂ©volat. Les interrogations douloureuses sur lâutilitĂ© sociale ou le sentiment de solitude sont plutĂŽt un problĂšme propre au quatriĂšme Ăąge, Ă partir de 80 ans.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-06 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Juin 2019 : La stabilisation se confirme
La vague de juin de notre enquĂȘte trimestrielle sur le bien-ĂȘtre subjectif confirme le retour Ă la normale observĂ© en mars, aprĂšs le grand trou dâair de dĂ©cembre. Les principaux indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif se maintiennent Ă des niveaux proches de leur moyenne observĂ©e depuis maintenant trois ans que nous conduisons cette enquĂȘte tous les trimestres. Les mĂ©nages les plus modestes en particulier consolident lâamĂ©lioration de leur perception quant Ă leur situation personnelle et leurs perspectives futures. Toutefois, notable que nous avions observĂ©e en mars sur les dimensions relatives au travail ne sâest pas confirmĂ©e. Dans leur ensemble, ces indicateurs reviennent eux aussi Ă leur niveau de long terme, alors quâils semblaient sur une trajectoire dâamĂ©lioration. Cet effet est particuliĂšrement marquĂ© pour les mĂ©nages modestes, qui nâont jamais Ă©tĂ© aussi peu satisfaits de leur travail depuis que nous avons commencĂ© cette enquĂȘte. Une fois de plus, le travail semble constituer un point de fragilitĂ© dans la sociĂ©tĂ© française.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-05 : La France et l'Europe
En avril, lâINSEE a publiĂ© un panorama positionnant la France par rapport aux autres pays de lâUnion europĂ©enne sur une vaste gamme dâindicateurs objectifs. Nous mettons ici ces indicateurs en regard de lâĂ©valuation subjective de situation par les Français et par les habitants des autres pays de lâEurope ou de lâOCDE. En balayant un vaste ensemble dâindicateurs, nous mettons Ă nouveau en Ă©vidence une forme de pessimisme et de mal-ĂȘtre français. Les Ă©valuations que donnent les Français de leur situation sont presque toujours plus sombres que ce que voudrait le positionnement du pays sur des mĂ©triques objectives. Cet Ă©cart est rĂ©vĂ©lateur des craintes comme des aspirations des Français. Ă bien des Ă©gards, la France est proche des moyennes europĂ©ennes, souvent un peu en retrait dans les dimensions Ă©conomiques par rapport Ă ses voisins du nord, lâAllemagne constituant un point de comparaison quasi-systĂ©matique, mais mieux situĂ©s que ses voisins du sud, Espagne et Italie en tĂȘte. La faible dynamique de lâĂ©conomie française depuis 2008 joue certainement un rĂŽle dans le pessimisme des Français, qui ont lâimpression de voir leur pays faire du sur-place, tandis que dâautres progressent ou rebondissent. Cependant, le phĂ©nomĂšne touche aussi des dimensions Ă lâĂ©volution plus lente, comme le sentiment dâĂȘtre en bonne santĂ© ou la confiance interpersonnelle.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-04 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Mars 2019 : Un retour Ă la normale
AprĂšs une vague de dĂ©cembre marquĂ©e par une dĂ©gradation gĂ©nĂ©ralisĂ©e des indicateurs de bien-ĂȘtre subjectif â dĂ©gradation que nous avons mis en relation avec le mouvement des Gilets jaunes â la vague de mars de notre enquĂȘte montre un rebond de la plupart de ces indicateurs Ă leurs niveaux moyens observĂ©s depuis deux ans. En miroir de ce que nous observions au trimestre dernier, ce retour Ă une forme de normalitĂ© touche de maniĂšre assez homogĂšne toutes les couches de la sociĂ©tĂ©, et concerne aussi lâapprĂ©ciation que les enquĂȘtĂ©s font de leurs perspectives dâavenir. Deux Ă©lĂ©ments de ce rebond retiennent particuliĂšrement notre attention. Dâune part, les indicateurs liĂ©s au travail et Ă lâĂ©quilibre des temps de vie sâĂ©tablissent au-delĂ dâun simple retour Ă la moyenne. Ils semblent avoir repris le chemin dâune amĂ©lioration progressive dont nous avions dĂ©jĂ dĂ©celĂ© des indices lâannĂ©e derniĂšre. Cette trajectoire pourrait traduire les ressentis de lâamĂ©lioration progressive du marchĂ© du travail en France. Dâautre part, si le tiers des mĂ©nages les plus modestes en termes de revenus partage lâembellie quant Ă la perception de leur avenir personnel, la satisfaction exprimĂ©e vis-Ă -vis de leur situation actuelle ne sâest pas significativement amĂ©liorĂ©e depuis dĂ©cembre. Cette disjonction entre un avenir quâon pense pouvoir ĂȘtre meilleur et une situation prĂ©sente vue comme difficile reste le signe dâune situation politique et sociale potentiellement fragile.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-03 : Qui sont les Gilets jaunes et leurs soutiens ?
Ce travail propose pour la premiĂšre fois dâĂ©tudier les clivages cachĂ©s du soutien aux Gilets jaunes Ă partir des donnĂ©es de lâenquĂȘte du BaromĂštre de la confiance du CEVIPOF. Nous montrons que le soutien au mouvement entĂ©rine lâeffacement de lâaxe droite-gauche traditionnel. Les Gilets jaunes rĂ©unissent des personnes dont les taux de satisfaction dans la vie sont trĂšs faibles, indĂ©pendamment de leur accord sur les moyens dây rĂ©pondre. Ce sont majoritairement dâanciens Ă©lecteurs de Marine Le Pen, de Jean-Luc MĂ©lenchon ou des abstentionnistes (dans cet ordre). Ils partagent une critique plus radicale de lâĂtat et du gouvernement que lâun et lâautre de ces Ă©lectorats, tout en ayant des positions plus mĂ©dianes sur des questions morales comme la tolĂ©rance Ă lâĂ©gard des minoritĂ©s. Lâanalyse de la gĂ©ographie des ronds-points confirme le caractĂšre original de ce mouvement. Le Nord-Est et le Sud-Ouest sont les points forts de la mobilisation, soit les deux rĂ©gions oĂč Marine Le Pen et Jean-Luc MĂ©lenchon ont fait leurs meilleurs scores.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-01 : La France Malheureuse
La vaste contestation que reprĂ©sente le mouvement des Gilets Jaunes sâenracine pour nous dans un sentiment profond et durable de mal-ĂȘtre et dâinsatisfaction des personnes vis-Ă -vis de leur vie et de leurs perspectives dâavenir. Afin de contribuer Ă la comprĂ©hension de ce mouvement et de sa composition sociale, nous dressons dans cette note un portrait en trois temps du mal-ĂȘtre en France tels que le rĂ©vĂšlent nos indicateurs subjectifs. Qui sont les malheureux en France ? Nous montrons que si les marqueurs de statut social que sont le diplĂŽme, lâemploi et le revenu structurent lâexposition au mal-ĂȘtre, ce dernier touche une large frange de la population associĂ©e aux classes populaires et moyennes. Dans la lignĂ©e de notre note de novembre dernier, « Bonheur rural, malheur urbain », nous revenons sur la situation des villes moyennes. Celles-ci affichent un niveau de bien-ĂȘtre moyen infĂ©rieur, et une proportion plus forte de malheureux. Cet Ă©cart sâexplique en partie par une sur-reprĂ©sentation en leur sein des catĂ©gories les plus malheureuses, ce qui se conjugue avec des niveaux de revenus plus faibles et une dynamique dĂ©mographique en berne. En nous focalisant sur les malheureux de ces villes, nous mettons cependant en Ă©vidence un effet local supplĂ©mentaire : au sein de ces villes, le malheur et lâinsatisfaction vis-Ă -vis des relations avec les proches sâexpriment plus fortement dans la quasi-totalitĂ© des couches de la population. Il se manifeste donc dans ces agglomĂ©rations une dynamique nĂ©gative, qui pĂšse sur le bien-ĂȘtre de lâensemble de leurs habitants.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2019-02 : Le Bien-ĂȘtre des Français â DĂ©cembre 2018
La vague de dĂ©cembre de notre enquĂȘte sur le bien-ĂȘtre des Français reflĂšte lâĂ©tat dâun pays traversĂ© par la crise des Gilets Jaunes. Une majoritĂ© de nos indicateurs sont Ă la baisse comparĂ©s Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, et pour la plupart aussi par rapport au trimestre prĂ©cĂ©dent, en rĂ©el contraste avec le rebond habituellement observĂ© sur la vague de dĂ©cembre. Le recul de la satisfaction de vie touche ainsi lâensemble des couches de la sociĂ©tĂ©, avec une augmentation de la part des trĂšs insatisfaits, et, dans les milieux les plus aisĂ©s, un recul des plus satisfaits. Comme en tĂ©moigne le cĆur initial des revendications, cette crise sâancre dans les craintes quant au pouvoir dâachat, malmenĂ© par le prix des carburants et plus gĂ©nĂ©ralement une augmentation des prix les plus visibles. Ces craintes se sont traduites par un recul marquĂ© depuis dĂ©but 2018 du moral des mĂ©nages, et un retour des craintes vis-Ă -vis du chĂŽmage. Il sâagit Ă©galement dâune crise de confiance en lâavenir. Nos indicateurs dâoptimisme collectif avaient dĂ©jĂ reculĂ© le trimestre dernier. Ce trimestre, câest au tour des anticipations vis-Ă -vis de lâavenir individuel de chuter trĂšs fortement, et lĂ encore pour une partie trĂšs significative de notre Ă©chantillon. Cette insatisfaction et ce pessimisme peignent un tableau sombre pour le gouvernement : la confiance dans lâavenir et un haut niveau de satisfaction de vie ont caractĂ©risĂ© lâĂ©lectorat dâEmmanuel Macron. A contrario, lâinsatisfaction et la dĂ©fiance nourrissent les rangs de lâextrĂȘme-droite.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-08 : Le Bien-ĂȘtre des Français â Septembre 2018
Notre photographie du bien-ĂȘtre des Français prise en septembre2018 prolonge dans ses grandes lignes celle que nous avions faite en juin dernier. AprĂšs les fluctuations de 2017, la satisfaction de vie revient Ă son niveau de 2016, tandis que le sentiment de bonheur poursuit sa course ascendante, en particulier chez les hommes. Les perceptions de lâavenir individuel restent stables, mais celles de lâavenir collectif (France et Europe) sont reparties Ă la baisse. Si les gĂ©nĂ©rations sont Ă lâunisson dans leur apprĂ©ciation de lâavenir national, nous retrouvons la stratification par Ăąge, avec des jeunes plus optimistes, sur lâavenir de lâEurope. Nous observons depuis deux trimestres une dynamique contrastĂ©e dans la sensation dâavoir Ă©tĂ© exposĂ© Ă de lâagressivitĂ© : ce sentiment diminue chez les femmes, et augmente chez les hommes. Nous suivrons avec attention ce phĂ©nomĂšne, tout comme lâembellie rĂ©cente dans la satisfaction vis-Ă -vis des relations de travail et du temps libre.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-07 : Bonheur rural, malheur urbain ?
Vaut-il mieux habiter Ă la campagne ou en ville ? Les mesures de bien-ĂȘtre subjectif pour la France font apparaĂźtre un avantage en faveur des campagnes :les ruraux sont plus heureux, plus satisfaits de leur vie, de leur logement, de leurs relations sociales, et se sentent plus en sĂ©curitĂ©. Globalement, toutes ces mĂ©triques se dĂ©gradent avec la taille des agglomĂ©rations, pour atteindre un point bas Ă Paris,tandis que les inĂ©galitĂ©s de revenu font le chemin inverse. Exception Ă cette rĂšgle, les villes moyennes (20 000 Ă 100 000 habitants) ressortent comme particuliĂšrement malheureuses : satisfaction de vie et indicateurs de qualitĂ© des relations sociales y apparaissent particuliĂšrement dĂ©gradĂ©s.ï»ż
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-06 : DiplĂŽme, revenus et confiance
Faire des Ă©tudes contribue-t-il au bien-ĂȘtre des individus ? En croisant plusieurs sources de donnĂ©es françaises, nous mettons en Ă©vidence une relation claire entre niveau de diplĂŽme et bien-ĂȘtre, que ce dernier sâexprime par la satisfaction de vie ou la confiance envers les autres. Lâaugmentation de la satisfaction de vie avec le niveau du diplĂŽme transite largement par un effet de revenu : un diplĂŽme plus Ă©levĂ© permet de mieux gagner sa vie, ce qui augmente la satisfaction de vie. Par contraste, le fait que les plus diplĂŽmĂ©s soient plus enclins Ă faire confiance aux autres ou Ă avoir confiance en lâavenir ne semble pas liĂ© Ă leurs revenus : Ă revenus Ă©gaux, les plus diplĂŽmĂ©s sont plus confiants et optimistes que les moins diplĂŽmĂ©s.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-05 : Le Bien-ĂȘtre des Français - Juin 2018
Pris au cĆur des mouvements sociaux de juin 2018, ce portrait du bien-ĂȘtre en France diffĂšre relativement peu de celui que nous pouvions Ă©tablir en mars. La plupart des dimensions de notre enquĂȘte sont en lĂ©gĂšre amĂ©lioration, montrant que la tension du climat social en juin a eu un effet limitĂ© sur le ressenti dâensemble de nos enquĂȘtĂ©s. AprĂšs avoir un atteint un Ă©tiage en dĂ©cembre 2017, le niveau des rĂ©ponses moyennes Ă notre question « Avez-vous Ă©tĂ© heureux hier » poursuit la reprise amorcĂ©e en mars. Toutefois, ce mieux-ĂȘtre est le fait des hommes dans notre enquĂȘtes, les femmes ne partageant en moyenne pas cette embellie. Il en va de mĂȘme pour lâoptimisme : le pessimisme moyen des femmes quant aux perspectives de la prochaine gĂ©nĂ©ration en France et en Europe sâaccentue. Les hommes, eux, semblent retrouver de la confiance dans lâavenir national, mais partagent dans une certaine mesure une opinion assombrie des perspectives europĂ©ennes.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-04 : Les Femmes et le sentiment dâ(in)sĂ©curitĂ©
La sĂ»retĂ© est un aspect crucial de la vie quotidienne : lâinsĂ©curitĂ© est source de pression et dâanxiĂ©tĂ©, ce qui affecte nĂ©gativement le bien-ĂȘtre. La prĂ©sente Ă©tude dresse un portrait de la sĂ©curitĂ© en France en combinant informations objectives et indicateurs subjectifs. La France se positionne dans la moyenne europĂ©enne, bien que lâon y observe un Ă©cart trĂšs marquĂ© entre femmes et homme sur la perception de sa propre sĂ©curitĂ© physique.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-03 : Le Bien-ĂȘtre des Français - Mars 2018
Notre enquĂȘte de mars 2018 dresse un portrait contrastĂ© du bien-ĂȘtre en France. On sait que de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les Français sont modĂ©rĂ©ment satisfaits dans les grandes dimensions du bien-ĂȘtre subjectif (satisfaction dans la vie, sentiment que leur vie a un sens, bonheur, anxiĂ©tĂ©, santĂ© ressentie) mais sont pessimistes pour leur avenir personnel et plus encore pour lâavenir collectif de la France et de lâEurope. Pour autant, ils sont trĂšs satisfaits de leur environnement proche, quâil sâagisse de liens sociaux, de sĂ©curitĂ© personnelle ou dâexposition Ă lâagressivitĂ©. De mĂȘme, leur travail et les relations quâils y entretiennent constituent des sources de satisfaction, de mĂȘme que leur temps libre, mĂȘme sâils sont en moyenne moins satisfaits de lâĂ©quilibre travail/temps libre. Si sur le moyen terme ces Ă©valuations sont assez stables, on observe des Ă©volutions dâun trimestre Ă lâautre, rĂ©vĂ©lant une dimension conjoncturelle des rĂ©ponses Ă ces questions, mĂȘme celles qui sâancrent dans une vision de long terme, comme la satisfaction de vie. Si ces variations ne sont pas dâampleur suffisante pour modifier le positionnement de la France, entre des pays du nord de lâEurope en moyenne plus heureux et des pays du sud de lâEurope qui le sont moins, elles traduisent des mouvements significatifs dans lâopinion, tantĂŽt sur lâensemble des enquĂȘtĂ©s, tantĂŽt aux extrĂȘmes. Quâest devenu le sursaut dâoptimisme observĂ© autour de lâĂ©lection dâEmmanuel Macron ? Si la confiance dans lâavenir a refluĂ© et fluctuĂ© depuis lâĂ©lection, on observe que la part des pessimistes reste depuis lâĂ©lection infĂ©rieure Ă ce quâelle Ă©tait avant, tandis que la part des optimistes reste au-dessus de ses valeurs prĂ©-Ă©lection.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-02 : Valoriser les espaces verts en milieu urbain par le bien-ĂȘtre des rĂ©sidents
Le processus dâurbanisation rend difficile le maintien de zones pourtant essentielles Ă lâĂ©quilibre des Ă©cosystĂšmes urbains et lâespace est devenu une ressource rare dans les grandes villes. Les espaces verts et les parcs urbains Ă©tant primordiaux pour atteindre les objectifs fixĂ©s par la Commission EuropĂ©enne en termes de climat et dâenvironnement, celle-ci a promu leur prĂ©servation en les intĂ©grant aux politiques nationales et rĂ©gionales au sein de lâUnion EuropĂ©enne (Commission EuropĂ©enne, 2013). Certains gouvernements nationaux ont mis place des stratĂ©gies similaires : lâAllemagne a par exemple encouragĂ© la sauvegarde des parcs urbains en les incluant dans son programme national de protection de la biodiversitĂ© (MinistĂšre FĂ©dĂ©ral de lâEnvironnement, de la Protection de la Nature et de la SĂ©curitĂ© NuclĂ©aire, 2007)
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre n°2018-01 : Le tournant de la quarantaine
Dans ne trĂšs nombreux pays, la moyenne des rĂ©ponses Ă la question « Ătes-vous satisfait de la vie que vous menez » forme une courbe en U en fonction de lâĂąge : jeunes et jeunes retraitĂ©s sont les plus satisfaits, les quadras les moins. Dans cette note, nous examinons la maniĂšre dont ce phĂ©nomĂšne sâobserve dans notre enquĂȘte au prisme de deux domaines, le travail et lâenvironnement quotidien. Dans ces deux domaines, la gĂ©nĂ©ration des quarantenaires, les « quadras », nĂ©s entre 1968 et 1978 dans notre enquĂȘte, se dĂ©clare particuliĂšrement peu satisfaite. La satisfaction vis-Ă -vis du travail et celle vis-Ă -vis des relations de travail y est au plus bas, tandis que le sentiment dâexposition Ă lâagressivitĂ© et Ă lâinsĂ©curitĂ© y est au plus haut. Ă lâintĂ©rieur de cette crise globale, les cadres et les hommes sont particuliĂšrement touchĂ©s par lâinsatisfaction vis-Ă -vis de leur travail, tandis que les femmes sont les plus affectĂ©es par les sentiments dâagression et dâinsĂ©curitĂ©
Note de l'Observatoire du Bien ĂȘtre n°2017-12 : Optimisme et inquiĂ©tudes
En juillet dernier, nous constations quâune vague dâoptimisme avait touchĂ© les rĂ©pondants Ă notre enquĂȘte. Les rĂ©ponses aux questions relatives Ă lâavenir, traditionnellement moroses en France, sâĂ©taient brusquement amĂ©liorĂ©es. Trois mois plus tard, une large part de cette vague est retombĂ©e, accrĂ©ditant lâidĂ©e quâil sâagissait dâun effet conjoncturel liĂ© aux Ă©lections, sans quâil soit possible Ă ce stade de savoir si les thĂšmes de la campagne ont amplifiĂ© cet effet. Sur un an, soit en comparant septembre 2017 Ă septembre 2016, nous constatons toutefois une amĂ©lioration progressive de cette perception de lâavenir. Le paradoxe français, Ă©cart entre un optimisme pour soi-mĂȘme et un pessimisme quant Ă lâavenir collectif, semble donc se rĂ©sorber lentement.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-11 : RĂ©duction du temps de travail et bien-ĂȘtre des travailleurs
Alors que le passage aux 35 heures en France fait, presque vingt ans aprĂšs, lâobjet dâun dĂ©bat ardent quant Ă ses consĂ©quences sur lâemploi, lâanalyse en termes de bien-ĂȘtre vient fournir un Ă©clairage complĂ©mentaire pour Ă©valuer lâimpact de cette loi sur la satisfaction au travail et hors du travail. Câest lâobjet dâun article rĂ©cent consacrĂ© Ă lâimpact des rĂ©formes du temps de travail au Portugal et en France.
Note de l'Observatoire du Bien-ĂȘtre 2017-10 : Jeux Olympiques et bien-ĂȘtre, un effet de courte durĂ©e
Sur le plan financier, il semble Ă©tabli quâorganiser les Jeux Olympiques est une opĂ©ration perdante : effets induits sur lâinvestissement faibles, les spectateurs remplacent chassent des touristes qui seraient venus de toutes maniĂšres, et le coĂ»t final est la plupart du temps trĂšs au-delĂ du coĂ»t prĂ©vu. Lâargumentaire des organisateurs met donc en avant des bĂ©nĂ©fices intangibles, faisant des JO une source dâinspiration et dâenthousiasme. Une nouvelle Ă©tude contribue Ă lâĂ©valuation de cet argument comparant le bien-ĂȘtre dĂ©clarĂ© par les habitants de Londres (ville organisatrice), Paris (ville candidate) et Berlin lors des Ă©tĂ©s 2011, 2012 â annĂ©e des Jeux â et 2013.
Note de lâObservatoire du Bien-ĂȘtre 2017-09 : Anticipations et confiance
Dans une prĂ©cĂ©dente note, nous mettions en Ă©vidence un choc dâoptimisme suivant lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017. En utilisant une enquĂȘte diffĂ©rente, lâEurobaromĂštre, cette note confirme lâexistence de ce sursaut et permet dâen pousser plus loin lâanalyse. Plus ancien, lâEurobaromĂštre montre que si les Ă©lections prĂ©sidentielles voient une augmentation de lâoptimisme, lâenthousiasme observĂ© en 2017 est nettement plus important que celui qui avait accompagnĂ© les Ă©lections de 2007 ou 2012. Cette hausse est dâautant plus intĂ©ressante quâelle survient dans un contexte de dĂ©fiance accrue vis-Ă -vis des mĂ©dias et des partis politiques et dans une sociĂ©tĂ© de plus en plus politisĂ©e. De fait, Emmanuel Macron a rĂ©ussi, au moment de son Ă©lection, Ă rassembler autour de lui lâessentiel du centre de lâespace politique français, ce Ă quoi nâĂ©tait parvenu aucun de ses trois prĂ©dĂ©cesseurs. ParallĂšlement, centre-droit et centre-gauche se caractĂ©risent par une hausse progressive de lâoptimisme depuis le dĂ©but du quinquennat Hollande, et ce en divergence croissante avec les anticipations des extrĂȘmes du spectre politique.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-08 : Du Mal-ĂȘtre au Vote ExtrĂȘme
La montĂ©e du populisme et lâĂ©chec des partis traditionnels Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017 remettent en question la pertinence des dĂ©terminants traditionnels du vote. Dans le contexte Ă©conomique difficile du quinquennat Hollande, dans quelle mesure la montĂ©e du pessimisme en France a-t-elle nourri le vote contestataire ? Les enquĂȘtes disponibles rĂ©vĂšlent deux phĂ©nomĂšnes marquants : dâune part, les extrĂȘmes du spectre politique, et surtout lâextrĂȘme-droite, se distinguent par un niveau de mal-ĂȘtre et de pessimisme particuliĂšrement fort, et qui ne sâexplique pas entiĂšrement par les caractĂ©ristiques sociales de cet Ă©lectorat ; dâautre part, la diffĂ©rence de bonheur entre Ă©lecteurs dâextrĂȘme gauche et Ă©lecteurs dâextrĂȘme droite a Ă©voluĂ©, surtout depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010 : les Ă©lecteurs les plus malheureux se situent dĂ©sormais plus souvent Ă lâextrĂȘme droite quâĂ lâextrĂȘme gauche.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-07 : PrĂ©sidentielle : un choc dâoptimisme
Il y a un an avait lieu la premiĂšre vague de lâenquĂȘte trimestrielle organisĂ©e par lâObservatoire du bien-ĂȘtre du Cepremap. LâObservatoire avait publiĂ© un premier bilan du bien-ĂȘtre en France. La tonalitĂ© gĂ©nĂ©rale en 2016 Ă©tait celle dâune France particuliĂšrement pessimiste. Plus de deux tiers des Français estimaient que la vie des prochaines gĂ©nĂ©rations dĂ©clinerait et exprimaient des pronostics sombres sur la situation Ă©conomique. Si les Français se disaient en gĂ©nĂ©ral satisfaits de leur situation personnelle, lâĂ©crasante majoritĂ© manifestait une forte inquiĂ©tude quant Ă lâavenir de la France et la possibilitĂ© dâun destin collectif, pessimisme auquel nous avons consacrĂ© une note. Un an plus tard, la France a repris des couleurs selon notre derniĂšre vague dâenquĂȘte de juin 2017. La confiance dans les perspectives de la France dans son ensemble sâamĂ©liore considĂ©rablement, se rapprochant de lâoptimisme des Français quant Ă leur situation personnelle. Ce dernier change dâailleurs peu. Les Ă©volutions sont frappantes depuis le prĂ©cĂ©dent bilan de mi-2016, tant par leur ampleur que par lâhomogĂ©nĂ©itĂ© de leur direction, celle dâune vision plus positive de lâavenir. Si les Français ne voient pas encore la vie en rose, une grande partie du camp des pessimistes a basculĂ© dans le camp des optimistes. Effet Macron ? Difficile de ne pas y voir une association. Nous avions montrĂ© dans une rĂ©cente analyse de la relation entre bien-ĂȘtre et vote quâun plus fort niveau dâoptimisme caractĂ©risait les Ă©lecteurs dâEmmanuel Macron au premier tour, quels que soient leur revenu, leur catĂ©gorie socio-professionnelle ou leur lieu de rĂ©sidence. Par ailleurs, la forte hausse de lâoptimisme en France se dĂ©roule entre nos deux vagues dâenquĂȘte prĂ©- et post-Ă©lection prĂ©sidentielle, avec une forte bascule des pessimistes vers le camp des optimistes. Effet Macron stricto sensu ? Les Ă©lections prĂ©sidentielles sont traditionnellement associĂ©es Ă un regain dâoptimisme dans les indicateurs de la confiance des mĂ©nages. Le temps et les enquĂȘtes futures nous diront sâil y a eu un effet spĂ©cifique et durable liĂ© au nouveau PrĂ©sident.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-06 : Google : espace politique, espace de prĂ©occupations
Au regard des rĂ©sultats de lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2017 se pose aujourdâhui la question du lien entre certains facteurs socioĂ©conomiques et idĂ©ologiques et la montĂ©e des partis extrĂȘmes en France. Quelles sont les problĂ©matiques actuelles les plus reprĂ©sentatives de lâĂ©chiquier politique français ? Dans cette courte note, nous suggĂ©rons que les recherches internet pour des partis politiques sont liĂ©es Ă des prĂ©occupations contemporaines bien spĂ©cifiques. Plus prĂ©cisĂ©ment, le Front National est plus souvent associĂ© Ă des thĂ©matiques relatives Ă lâislamophobie, au terrorisme, et au mal-ĂȘtre, tandis que les recherches sur des partis dâextrĂȘme gauche sont concomitantes de problĂ©matiques Ă©conomiques et environnementales. DerriĂšre ces associations, cependant, se cachent des divergences rĂ©gionales majeures. Les dynamiques de recherches Google rĂ©vĂšlent, en outre, la montĂ©e du Front National et la profonde transformation Ă lâĆuvre dans le milieu politique français.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-05 : Pessimisme des Français : est-ce une gĂ©nĂ©ralitĂ© ?
Plusieurs comparaisons internationales ont montrĂ© que les Français sont globalement plus pessimistes que les habitants de pays comparables. Ce pessimisme relatif dâensemble recouvre cependant un paysage intĂ©rieur trĂšs contrastĂ©, le revenu et la catĂ©gorie socioprofessionelle â au-delĂ du pur effet revenu â constituant des dĂ©terminants importants de lâoptimisme individuel et collectif. Le niveau dâĂ©ducation, le genre, le lieu dâhabitation ou encore la prĂ©sence dâenfants sont Ă©galement autant de dĂ©terminants dont nous explorons les effets sur le bien-ĂȘtre subjectif dans cette note.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-04 : La Vie au travail
Comment ont Ă©voluĂ© les conditions de vie au travail en France, depuis le dĂ©but de la grande rĂ©cession, en 2008 ? Dans cette radiographie, nous utilisons lâenquĂȘte SRCV, disponible annuellement entre 2008 et 2014, pour Ă©tudier la vie au travail telle que la ressentent les Français, ainsi que son Ă©volution gĂ©nĂ©rale ces derniĂšres annĂ©es. Nous utilisons Ă©galement la base de donnĂ©es EU-SILC de 2013, pour comparer la satisfaction vis-Ă -vis de lâemploi en France Ă celle des autres pays EuropĂ©ens. Le tableau qui se dĂ©gage est celui dâune France dans la moyenne europĂ©enne du point de vue de la satisfaction au travail, mais plus proche du niveau des pays dâEurope du Sud (plus faible) que des pays dâEurope du Nord (niveau de satisfaction plus Ă©levĂ©). La satisfaction au travail, dans ses multiples composantes, sâest dĂ©gradĂ©e depuis la crise de 2008.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-03 : Les Français inquiets pour lâavenir de leur pays
Bonheur, satisfaction dans la vie: oĂč en sont les Français? Nous livrons ici les premiers enseignements dâune nouvelle enquĂȘte menĂ©e par lâObservatoire du bien-ĂȘtre du CEPREMAP et lâINSEE. Nous mobilisons Ă©galement plusieurs grandes enquĂȘtes françaises (SRCV, CREDOC) et internationales (SILC, ESS, Gallup). On dĂ©couvre une France pessimiste, oĂč lâĂ©conomie est source dâinquiĂ©tude, occupe une place particuliĂšrement importante dans la genĂšse du bien-ĂȘtre et diffĂ©rencie de plus en plus les groupes de la sociĂ©tĂ© et les rĂ©gions françaises.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017 â 02 : Bien-ĂȘtre et vote
Les catĂ©gories socio-Ă©conomiques et gĂ©ographiques traditionnelles du vote sâavĂšrent insuffisantes pour expliquer la forte pĂ©nĂ©tration du vote frontiste parmi des couches de la population aussi disparates que les jeunes, la classe moyenne ou la France pĂ©riphĂ©rique et pĂ©ri-urbaine. Leur point commun : le mal-ĂȘtre et le pessimisme, le vote Front National nâest plus celui des classes populaires mais des classes malheureuses. La France pessimiste vote FN, la France optimiste vote Macron.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2017-01 : 4 points sur le bien-ĂȘtre des Français
Un module « Bien-ĂȘtre des mĂ©nages » intĂ©grĂ© Ă lâenquĂȘte Camme de lâInsee a Ă©tĂ© mis en place dans le cadre dâun partenariat entre lâInsee et lâObservatoire du Bien-ĂȘtre du Cepremap. Sâil faudra attendre plusieurs vagues pour en analyser les Ă©volutions, les deux premiĂšres enquĂȘtes mettent dĂ©jĂ en Ă©vidence quatre points saillants de la perception que les enquĂȘtĂ©s ont de leur bien-ĂȘtre : Un fort pessimisme quant Ă lâavenir de la France ; Une profonde insatisfaction sur les dimensions Ă©conomiques ; Une relative satisfaction quant Ă la situation et aux perspectives individuelles ; La nostalgie dâun passĂ© perçu comme plus heureux. Ainsi, le contexte Ă©conomique et, plus globalement lâavenir de la prochaine gĂ©nĂ©ration les inquiĂštent bien plus que leur propre situation personnelle.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2016-03 : Emploi et bien-ĂȘtre
Lâemploi joue un rĂŽle important dans lâĂ©conomie et le tissu social. Dans quelle mesure le travail contribue-t-il Ă la satisfaction et au bien-ĂȘtre ? Cette radiographie montre les grandes lignes de cette relation, selon la situation familiale et le genre, et explique comment la situation dâemploi contribue aux disparitĂ©s de bien-ĂȘtre gĂ©ographique en France. En France, avec un taux de chĂŽmage de plus de 10% pour lâensemble de la population et de plus de 20% pour les jeunes, le rĂŽle de l'emploi pour le bien-ĂȘtre est important. Le travail est Ă la fois une source de revenu, et un vecteur de sociabilitĂ© et de sentiment dâutilitĂ© sociale. Pour mieux comprendre comment lâemploi est liĂ© au bien-ĂȘtre, nous nous appuyons dans cette Note bien-ĂȘtre sur lâenquĂȘte SRCV de 2013.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2016-02 : Confiance et bien-ĂȘtre
Quelle est lâimportance de confiance pour le bien-ĂȘtre subjectif ? La confiance dans les institutions et Ă lâĂ©gard de son entourage sont des composantes du capital social, qui est important pour lâindividu et la sociĂ©tĂ©. Cependant, la confiance est dans certains cas tellement corrĂ©lĂ©e au bien-ĂȘtre quâil peut sembler difficile de comprendre rĂ©ellement la relation entre ces deux dimensions. Confiance et satisfaction dans la vie vont-ils toujours de pair ? Quels renseignements additionnels nous apportent les mesures de confiance ? Cette note, qui sâappuie sur lâenquĂȘte INSEE sur les ressources et conditions de vie de 2013, montre que satisfaction et confiance sont gĂ©nĂ©ralement positivement corrĂ©lĂ©es, mais quâil peut Ă©galement y avoir des divergences entre les deux mesures dans certains cas. En examinant ces divergences, nous pouvons mieux comprendre notre sociĂ©tĂ©.
Note de lâObservatoire du Bien ĂȘtre n°2016-01 Revenu et bien-ĂȘtre
Lâargent fait-il le bonheur ? Dans cette Note nous examinons les grandes lignes de la relation entre niveau de vie et bien-ĂȘtre en utilisant les donnĂ©es dâune enquĂȘte annuelle de 14 000 habitants en France rĂ©alisĂ©e par lâINSEE (Dispositif SRCV[1]). Dans la derniĂšre enquĂȘte disponible â lâenquĂȘte de 2013 â, Ă la question « Sur une Ă©chelle de 0 Ă 10, indiquez votre satisfaction concernant la vie que vous menez actuellement », les sondĂ©s rĂ©pondent en moyenne 7.1. Mais cette moyenne cache des disparitĂ©s. Les plus riches sont-ils les plus satisfaits ? Une augmentation du niveau de revenus est positivement corrĂ©lĂ©e avec la satisfaction pour la vie en gĂ©nĂ©ral, mais pas de la mĂȘme façon pour les plus pauvres et les plus aisĂ©s, et pas dans la mĂȘme mesure pour les diffĂ©rents domaines de la vie (loisirs, logement, relations sociales, travail). Monter dans lâĂ©chelle des revenus amĂ©liore rĂ©ellement le bien-ĂȘtre des plus pauvres, mais, Ă partir dâun certain niveau de richesse, gagner encore plus apporte une augmentation de satisfaction beaucoup plus modeste. Et si avec plus dâargent on peut sâoffrir un meilleur logement et de meilleurs loisirs, lâargent nâachĂšte pas les relations socialesâŠ