Valeur et prix de production
Value and Prices of Production
A Lire:
De la valeur aux prix de production (1980)
Théorie de la Valeur
Theory of labor value
Unproductive Labor as Profit-Rate-Maximizing Labor (2011)
A Note on the Formal Treatment of Exploitation in a Model with Heterogenous Labor (2009)
Économie marxiste du capitalisme (2003) : Ch. VI, pp. 74-76
The Conservation of Value. A Rejoinder to Alan Freeman (2000)
Paolo Guissani's Defense of Sequential Values (1999)
Jerzy Szumski's Validation of the Labor Theory of Value (1991)
Labor Values and the Imputation of Labor Contents (1989)
Voir/See Autres interprétations de la théorie de la valeur / Other interpretations of value theory
Nouvelle interprétation du problème de la transformation
New interpretation of the transformation problem
The Marxian Transformation Problem (2008)
The So-Called 'Transformation Problem' Revisited: A Brief Comment (1984)
Beyond the Transformation Riddle: A Labor Theory of Value (1983)
Une approche fonctionelle du théorème marxien fondamental d'Okishio Morishima (1982)
De la valeur aux prix de production (1980)
Production jointe: Valeur et Prix de production
Joint production: Value and Prices of production
Labor Values and the Imputation of Labor Contents (1989)
Linear Joint Production Models: Prelude to a Reassessment of the Classical Legacy (Value, Equilibrium, and Disequilibrium) (1988)
Values and Natural Prices Trapped in Joint Production Pitfalls (1987)
The Unifying Formalism of Domination: Value, Price, Distribution and Growth in Joint Production (1984)
Prix et Quantités: le cas des productions jointes (1983)
Les avatars de la frontière du prix des facteurs (1982)
Valeur et prix de production, le cas des productions jointes (1982)
Prix de production et Changement structurel
Prices of production and Structural change
Structural change and prices of production (1995)
Transformation des valeurs en prix de production
Cette notion de transformation a toujours été l'objet d'une grande
confusion et a empoisonné l'atmosphère de l'Économie marxiste.
L'expression "transformation des valeurs en prix de production"
elle-même fut à l'origine d'incompréhensions profondes.
G. Duménil et D. Foley ont proposé de manière indépendante une
nouvelle analyse de la transformation; cette analyse a, plus tard, été
adoptée par Alain Lipietz. Plutôt que d'une solution, il
conviendrait de parler d' interprétation, puisqu'il n'y a
fondamentalement rien à prouver de ce point de vue, qui impliquerait
une démonstration mathématique.
Il faut partir de l'idée que le problème de la transformation ne
consiste pas en une dérivation des prix de production à partir des
valeurs. La connaissance des valeurs ne facilite pas le calcul des
prix de production. En fait, la relation entre les valeurs et les
prix est pleinement indépendante de l'égalisation des taux de
profit. Cela ne signifie pas cependant que la théorie de la
valeur soit sans intérêt pour l'analyse du capitalisme. Au contraire,
elle joue un rôle crucial en ce qui concerne la théorie de l'
exploitation.
On peut acquérir une certaine intuition de l'intérêt de la théorie de
la valeur en concentrant d'abord son attention sur le concept de
valeur, indépendamment de son lien au travail. Pour les économistes
classiques, la valeur d'un panier de marchandises renvoie à une
substance sociale différente des prix. Ainsi la valeur est-elle
utilisée comme un troisième concept distinct à la fois des
quantités (les paniers physiques) et de leurs prix.
L'utilité de la distinction d'un concept de valeur se manifeste dans
sa contribution au dévoilement d'une propriété cachée du capitalisme.
Une certaine substance peut être créée et appropriée à un
point de l'économie (branche ou entreprise), mais réalisée
quelque part ailleurs. Ce quelque chose ne peut pas être
décrit comme un panier de biens, puisque les marchandises sont
simplement créées dans chaque entreprise et vendues par cette
entreprise. Il y aurait également une contradiction à vouloir définir
cette substance mystérieuse en termes de prix: lorsque les
marchandises sont vendues, leur prix ne reflète aucun déplacement. Son
appréhension requiert un concept particulier, celui de
valeur.
Le problème est alors de dépasser l'idée que la valeur est
redistribuée pour s'interroger sur la manière dont elle est créée.
C'est ainsi que se manifeste l'importance de la théorie de la valeur
travail. La référence au travail dans la théorie de la
valeur de Marx découle de son analyse du procès de travail.
Comme il considère que la valeur des intrants n'est que reproduite
dans la production, toute valeur ajoutée ne peut être attribuée qu'à
la contribution du travail.
Ainsi Marx utilise-t-il une théorie de la valeur pour rendre
compte d'une propriété fondamentale du capitalisme (la différence
entre l'appropriation et la réalisation de la plus-value, ou le
caractère collectif de l'exploitation) et dérive-t-il sa théorie de la
valeur travail de son analyse du procès de travail (la
production de marchandises par application de travail à des
marchandises).
L'utilité de cette analyse est à cent lieues du domaine de la
dérivation des prix de production. L'objectif général de Marx est lié
au matérialisme historique: il veut montrer que le mode de production
capitaliste n'est qu'une variante d'une société de classe fondée sur
l'appropriation du surtravail. Dans les modes de production
précédents, les canaux de l'exploitation étaient transparents, comme
c'était le cas de la corvée des serfs dans le féodalisme. Dans cet
exemple, l'appropriation et la réalisation du surtravail coïncident
pleinement. Si un impôt est payé en nature, le surtravail est
incorporé dans une marchandise qui représente clairement une fraction
du labeur du travailleur. Selon Marx, un rapport d'exploitation
similaire survit au sein du capitalisme, une économie marchande d'un
genre particulier, dans laquelle la force de travail est une
marchandise. Cependant, l'appropriation et la réalisation de la
plus-value y sont séparées. La plus-value est appropriée
proportionnellement aux intrants en travail, mais réalisée, dans des
circonstances normales, proportionnellement au capital avancé. Cette
séparation cache l'existence de l'exploitation. Le concept de valeur
constitue donc un élément indispensable de la théorie de
l'exploitation capitaliste, dont la démonstration représentait le
premier objectif de Marx dans Le Capital.
Values or Prices?
There is a rather widespread belief among Marxists that the reference
to labor values provides key insights into many, if not all,
aspects of the analysis of capitalism. For example, the reference to
values would be crucial to the analysis of crises or historical
tendencies. This view repeats, and extends, the confusion which
surrounded the so-called "transformation" problem: The
determination of values has long been considered as a preliminary to
the computation of prices of production (because Marx performs such a
computation in Volume III). We thoroughly disagree with this
view.
The analysis of competition, business cycle, or historical tendencies
does not require reference to values. When firms interact on the
market, prices and outputs are at issue (not values); the profit rate
which is equalized must be computed in terms of prices; a
profitability squeeze is felt in terms of profits, and must be
assessed on the basis of actual market prices.
In some cases, the consideration of values, instead or prices, may be
used as a simplifying assumption (recall that within prices of
production equations, values are equal to prices for r=0), as Marx
often does in Capital (for example, in the analysis of
exchange in Volume I, in the analysis of reproduction schemes in
Volume II, and in most of his analyses of the falling profit rate).
However, the use by Marx of a simplifying assumption must not be
mistaken for the construction of a "meta-theory".
This does not mean obviously that the labor theory of value is
irrelevant to the analysis of capitalism. On the contrary, it is
crucial to the theory of exploitation. Marx's general
purpose is related to historical materialism. He shows that the
capitalist mode of production is simply a new variant of a class
society based on the appropriation of surplus labor. In the previous
modes of production, the channels of the appropriation of surplus
labor were transparent, as in the case of forced labor by the serfs in
feudalism. In this case, surplus labor is realized simultaneously to
its appropriation. If a tax is paid in kind, surplus labor is
embodied in a product, which clearly represents a fraction of the toil
of the worker. According to Marx, a similar relation of exploitation
is maintained in capitalism, a commodity-producing economy of a
specific category, where labor power is a commodity. However,
appropriation and realization of surplus-value are separate.
Surplus-value is appropriated proportionally to labor inputs, but
realized (under ordinary circumstances) proportionally to capital
advanced. This separation between appropriation and realization hides
the existence of exploitation. The concept of value is, thus, a
necessary component of the theory of exploitation under capitalism,
whose analysis was a primary purpose of Marx's work in
Capital.
The new interpretation of the transformation problem
G. Duménil and D. Foley independently developed a new analysis of the
transformation problem (
De la valeur aux prix de production (1980)
, @dge1983a and @dge1984a, D. Foley,
1982, Value of Money, the Value of Labor Power and the Marxian
Transformation Problem, Review of Radical Political
Economics, Vol 14, pp. 37-47, and 1986, Understanding
Capital, Marx's Economic Theory, Harvard University Press,
Cambridge, Massachusetts,
Jerzy Szumski's Validation of the Labor Theory of Value (1991)
). This analysis was later adopted
by A. Lipietz (1982, The So-Called `Transformation Problem' Revisited,
Journal of Economic Theory, Vol 26(1), pp. 59-88). A
comparison of this new interpretation with earlier analyses can be
found in H. Ehrbar, M. Glick, 1986, The Labor Theory of Value and its
Critics, Science and Society, Vol L(4), pp. 464-478 or M.
Glick, H. Ehrbar, 1987, The Transformation Problem: An Obituary,
Australian Economic Papers, Vol 26(49), pp. 294-317.
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-- Lévy