Newsletter de l’Observatoire du Bien-être n°77 – Juillet 2024

En ce début d’été agité par les élections législatives, nous vous proposons quatre nouvelles Notes. Samedi dernier, les Marches des Fiertés sont venues conclure un mois consacré aux droits des personnes LGBTQIA+. Nous nous sommes penchés à cette occasion sur la satisfaction des ménages de même sexe. Nous nous sommes également intéressés aux différence de genre dans la perception de l’avenir, confirmant que les femmes ont en général une vision plus sombre des perspectives individuelles et collectives que les hommes. Alors que les jeunes bacheliers et bachelières sont encore souvent en attente des résultats définitifs pour leur entrée dans le supérieur, nous proposons une synthèse de la première vague de l’enquête sur le bien-être en classes préparatoires.

Enfin, et en lien direct avec les résultats des élections, nous vous proposons une analyse qui montre à quel point les émotions, telles qu’elles s’expriment sur les réseaux sociaux, rendent compte des résultats aux dernières élections.

Note de l’Observatoire du Bien-être n°2024-06 : Quel niveau de satisfaction pour les ménages de même sexe ?

À l’occasion du mois des fiertés LGBTQIA+, nous nous sommes penchés sur ce que nous avions sur le bien-être des ménages composés de personnes de même sexe. Nous trouvons que malgré des caractéristiques socio-économiques en moyenne plus favorables que les ménages de sexe différent, la satisfaction quant à leur vie en général est plus faible chez les ménages d’hommes, et la satisfaction vis-à-vis du travail plus faible dans les ménages de femmes.

Perona, Mathieu. « Quel niveau de satisfaction pour les ménages de même sexe ? » Notes de l’Observatoire du bien-être. Paris: CEPREMAP, 10 juin 2024. https://www.cepremap.fr/2024/06/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2024-06-quel-niveau-de-satisfaction-pour-les-menages-de-meme-sexe/

Note de l’Observatoire du Bien-être n°2024-07 : Les femmes sont plus inquiètes de l’avenir que les hommes

Nous avons plusieurs fois relevé dans nos travaux le pessimisme des Français, que commence au niveau de leurs finances, avec une forme d’incohérence entre des anticipations en moyenne pessimistes et une stabilité de l’évaluation de leur situation présente, et augmente lorsqu’on s’éloigne, jusqu’à l’évaluation très sombre des perspectives de la prochaine génération. Dans cette Note, nous montrons que ce pessimisme comporte une forte dimension de genre, les femmes étant assez systématiquement plus inquiètes de l’avenir que les hommes.

Fuchs, Estelle, et Mathieu Perona. 2024. « Les femmes sont plus inquiètes de l’avenir que les hommes ». 2024‑07. Notes de l’Observatoire du bien-être. Paris: Cepremap. https://www.cepremap.fr/2024/06/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2024-07-les-femmes-sont-plus-inquietes-de-lavenir-que-les-hommes/

Note de l’Observatoire du Bien-être n°2024-08 : Je ne regrette rien – le bien-être en classe préparatoire aux Grandes écoles

Cette note résume notre rapport sur le bien-être des étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Il s’agit d’une enquête réalisée fin 2023 par l’APLCPGE auprès des étudiants en deuxième année de CPGE. Il s’avère que l’expérience de la classe préparatoire se révèle très positive pour la grande majorité des élèves. Rapport à la scolarité, relations au sein de l’établissement et ressenti en classe sont jugés très favorablement. Au-delà de ce résultat général, nous relevons des différences entre voies et filières, entre filles et garçons, et en fonction du statut de boursier.

Margolis, Louis. « Je ne regrette rien – le bien-être en classe préparatoire aux Grandes écoles ». Notes de l’Observatoire du bien-être. Paris: Cepremap, 21 juin 2024. https://www.cepremap.fr/2024/06/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2024-08-je-ne-regrette-rien-le-bien-etre-en-classe-preparatoire-aux-grandes-ecoles/.

Note de l’Observatoire du Bien-être n°2024-09 : La France sous nos Tweets — Portrait d’une France en colère, et de ses conséquences politiques

Cette note étudie les principales émotions associées aux préoccupations des Français telles qu’elles s’expriment sur les réseaux sociaux pendant la période 2011-2024. Sur l’ensemble des conversations des Français, la colère domine largement les autres émotions (35 % des messages, loin devant l’inquiétude ou l’espoir), avec une forte progression de plus de 66 % depuis le mouvement des Gilets jaunes de 2018. Cette fièvre hexagonale est spectaculaire sur les questions de taxation, de délinquance et d’immigration (près de 60 % des conversations sur ces thématiques sont empreintes de colère), bien plus que sur les questions d’injustice et d’inégalités. La France de la colère se retrouve essentiellement chez les électeurs du RN (et dans une moindre mesure les électeurs de la gauche radicale) et épouse de façon saisissante la carte géographique de l’hégémonie du vote RN lors de ces dernières élections européennes et législatives. Cette note montre le sacre de l’électeur émotionnel dans nos sociétés post-industrielles et numériques, et en donne les principaux enseignements et clefs d’interprétation.

Algan, Yann, et Thomas Renault. 2024. « La France sous nos Tweets — Portrait d’une France en colère, et de ses conséquences politiques ». 2024‑09. Notes de l’Observatoire du bien-être. Paris: Cepremap. https://www.cepremap.fr/2024/07/note-de-lobservatoire-du-bien-etre-n2024-09-la-france-sous-nos-tweets-portrait-dune-france-en-colere-et-de-ses-consequences-politiques/.

Sur le web

What makes female commuters ‘unhappy’? Harassment, fear of crime, and unsought travel behavioral adaptations in public transport against life satisfaction

Highlights

  • Female public transport commuters constitute a significant focus in terms of safety and security concerns.
  • Pervasive challenges like sexual harassment and fear experiences pose threats to their mental well-being.
  • Life satisfaction may be further compromised if these experiences force inconvenient behavioral changes.
  • Women exposed to harassment experiences report a higher frequency of travel adaptations.
  • Unsought behavioral adaptations fully mediated the relationship between harassment/fear and life satisfaction.

Alfaro, Elisa, Francisco J. Llamazares, et Sergio A. Useche. « What makes female commuters ‘unhappy’? Harassment, fear of crime, and unsought travel behavioral adaptations in public transport against life satisfaction ». Journal of Transport & Health 37 (1 juillet 2024): 101835. https://doi.org/10.1016/j.jth.2024.101835.

Household Sector Carbon Pricing, Revenue Rebating, and Subjective Well-Being: A Dollar is not a Dollar

Abstract: Carbon pricing is on the rise, as evidenced, for example, by the European Commission’s proposal to extend the trade in carbon emissions to the building and transport sectors. An important feature of carbon pricing is that it generates revenues which can be rebated to households. Rebating the revenues from household sector carbon pricing on an equal-per-capita basis or recycling of revenues to those most affected economically can compensate inequitable impacts, which is expected to increase support for carbon mitigation. This paper addresses carbon pricing and the rebating of carbon pricing revenues from the perspective of their impacts on subjective well-being (SWB). Against the background of pertinent findings in well-being research the paper argues that the rebating of revenues from carbon pricing in the household sector may not be able to compensate the negative effects of carbon pricing on SWB. Referring to research on how energy affordability on the one hand and income on the other affect SWB, it is suggested that the net SWB effect of household sector carbon pricing and equal-per-capita rebating of revenues may be strictly negative. This is not only problematic per se, but all the more so because drops in SWB have been found to be strong predictors of populist voting, which poses a serious threat to carbon mitigation policy.

Welsch, Heinz, (2024), Household Sector Carbon Pricing, Revenue Rebating, and Subjective Well-Being: A Dollar is not a Dollar, No V-444-24, Working Papers, University of Oldenburg, Department of Economics.

Hybrid working from home improves retention without damaging performance

Abstract: Working from home has become standard for employees with a university degree. The most common scheme, which has been adopted by around 100 million employees in Europe and North America, is a hybrid schedule, in which individuals spend a mix of days at home and at work each week. However, the effects of hybrid working on employees and firms have been debated, and some executives argue that it damages productivity, innovation and career development. Here we ran a six-month randomized control trial investigating the effects of hybrid working from home on 1,612 employees in a Chinese technology company in 2021–2022. We found that hybrid working improved job satisfaction and reduced quit rates by one-third. The reduction in quit rates was significant for non-managers, female employees and those with long commutes. Null equivalence tests showed that hybrid working did not affect performance grades over the next two years of reviews. We found no evidence for a difference in promotions over the next two years overall, or for any major employee subgroup. Finally, null equivalence tests showed that hybrid working had no effect on the lines of code written by computer-engineer employees. We also found that the 395 managers in the experiment revised their surveyed views about the effect of hybrid working on productivity, from a perceived negative effect (−2.6% on average) before the experiment to a perceived positive one (+1.0%) after the experiment. These results indicate that a hybrid schedule with two days a week working from home does not damage performance.

Bloom, N., Han, R. & Liang, J. Hybrid working from home improves retention without damaging performance. Nature (2024). https://doi.org/10.1038/s41586-024-07500-2

No evidence of longitudinal association between religiosity and psychological well-being: Challenging prevailing assumptions

Abstract: The purpose of this study was to examine the bidirectional relationship between religiosity and psychological well-being in a sample of American adults. The study used data from the Midlife in the United States (MIDUS) study, collected at three time points over approximately 20 years. The results showed a weak positive correlation between religiosity and psychological well-being at the between-person level. However, the results of the random-intercept cross-lagged panel model revealed that within-person changes in religiosity did not predict future changes in psychological well-being, and vice versa. The findings suggest that these variables are not significant predictors of each other, at least in the long term, and that the relationship between the two is most likely not causal. These findings challenge the commonly held belief that religion is beneficial to well-being and suggest the need for further longitudinal research and more rigorous statistical methods.

Joshanloo, M. (2024). No evidence of longitudinal association between religiosity and psychological well-being: Challenging prevailing assumptions. Journal of Pacific Rim Psychology, 18. https://doi.org/10.1177/18344909241262209